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- Publication : 15 mars 2016
Alors que le Maroc exigeait des excuses de la part du secrétaire général de l'Organisation des nations unies (ONU), suite à son utilisation du terme "occupation" en parlant du Sahara, il a plutôt eu droit à une réaction ferme de Ban Ki-moon, qui a exprimé son "incompréhension" et sa "déception" de la manifestation qui l'a ciblé à Rabat, dimanche 13 décembre, et qui a réuni trois millions de manifestants selon l'agence de presse MAP.
Suite à une réunion avec le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar, lundi 14 mars, le secrétaire général des Nations unis Ban Ki-moon "a fait part de son étonnement de la récente déclaration du gouvernement du Maroc et a exprimé sa profonde déception et sa colère au sujet de la manifestation", lit-on dans sa réponse publiée sur le site des Nations unies .
Ban Ki-moon ne comprend pas pourquoi une manifestation "le ciblerait en personne", et estime que "de telles attaques sont irrespectueuses à son égard et à celui de l'Organisation des Nations unies".
Le SG de l'ONU réclame des précisions
Lors de la réunion, le secrétaire général de l'ONU a réclamé "des précisions concernant la présence de plusieurs membres du gouvernement marocain parmi les manifestants", et a demandé à Mezouar " de veiller à ce que l'Organisation des nations unies jouisse du respect au Maroc".
"En choisissant de déformer le but et la progression du voyage du secrétaire général de la région, les manifestants et leurs 'sponsors' ont délibérément choisi d'ignorer que Ban Ki-moon a exprimé son engagement personnel à encourager de véritables négociations entre les parties afin de parvenir à 'une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental'", poursuit la même source.
Cette réunion a également été l'occasion pour le secrétaire général de l'ONU de "rappeler au ministre des Affaires étrangères marocain qu'il a adhéré étroitement au mandat du Conseil de sécurité".
Une prochaine visite compromise
Suite à la tournure qu'a pris la relation entre le Maroc et l'ONU, il semblerait que la visite prochaine de Ban Ki-moon au Maroc, prévue initialement en juillet, soit réellement compromise. Le secrétaire général est d'ailleurs conscient qu'il pourrait ne plus être le bienvenu sur le territoire marocain. Dans un point de presse qui s'est tenu le 6 mars à Alger, Ki-moon a déclaré qu'il était conscient que "sa visite au royaume pourrait être compromise", ainsi que celle de son envoyé spécial Christopher Ross.
Pour rappel, le Maroc a publié le 9 mars un communiqué dans lequel il protestait contre les propos du secrétaire général de l'ONU. Le gouvernement marocain avait souligné avec "une grande stupéfaction les dérapages verbaux, les faits accomplis et les gestes de complaisance injustifiés de M. Ban Ki-Moon, Secrétaire Général des Nations Unies, durant sa récente visite dans la région".
Le royaume faisait référence aux propos tenus par Ban Ki-Moon lors de sa récente visite dans la région, durant laquelle le secrétaire général de l'ONU a "utilisé le terme 'occupation' pour qualifier le recouvrement par le Maroc de son intégrité territoriale ce qui déroge de façon drastique avec la terminologie traditionnellement utilisée par les Nations Unies s'agissant du Sahara Marocain".
Ban Ki-Moon, a été en tournée dans la région entre le 1er et 7 mars. Il a visité Tindouf avant de se rendre à Alger où il a rencontré le président algérien. L'objectif de cette tournée? "Faire reprendre les pourparlers entre le Maroc et le Polisario" sur la question du Sahara, selon l'ONU.
Yawatani.com et huffspot.
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