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- Publication : 3 septembre 2021
Après la décision de suspension des vols directs du Maroc vers le Canada, du 29 août au 29 septembre, des milliers de ressortissants marocains et canadiens se retrouvent coincés dans le Royaume, contre leur gré.
Dans un communiqué diffusé le samedi 28 août dernier, Transports Canada avait annoncé la suspension de tous les vols directs de passagers commerciaux et privés en provenance du Maroc, jusqu’au 29 septembre.
Une décision qui en inquiète beaucoup, car ce sont plus de 11.000 Canadiens et MRE qui se retrouvent coincés sur le territoire marocain, suite à la découverte de cas de fraude des tests PCR provenant du Maroc et interceptés à l’arrivée à l’aéroport Elliot Trudeau de Montréal. Impuissants devant cette mesure, que certains jugent «extrême et hâtive», les résidents du Canada appellent les autorités canadiennes à l’aide.
Dans une lettre adressée sur les réseaux sociaux au Premier ministre canadien, le journaliste canadien d’origine marocaine Mohamed Lotfi indique que «11 000 Canadiens devraient payer le prix de la tricherie de quelques tricheurs alors qu’une autre solution simple aurait mis fin à la tricherie sans suspendre aucun vol».
Il ajoute que le gouvernement canadien aurait pu proposer d’autres options via l’ambassade du Canada à Rabat, comme «désigner quelques laboratoires de confiance pour faire passer le test PCR aux voyageurs», ou encore «installer, en accord avec les autorités marocaines, un laboratoire canadien à l’aéroport Mohammed V de Casablanca et faire passer aux voyageurs les tests PCR, quelques heures avant de monter dans l’avion».
Mohamed Lotfi rappelle, également, qu’il y a «déjà un dispositif pour un deuxième test à l’arrivée pour valider ou non le premier test pris avant le départ», précisant que «c’est sûrement ainsi que les cas auraient été découverts».
«La situation est vraiment délicate»
Contacté par Le360, Mohamed Lotfi précise qu’il devait se rendre le 15 septembre au Canada, mais les circonstances l’obligent à reporter son vol pour le 3 octobre. Or, «si d’autres changement sont annoncés, je serai obligé d’avancer mon vol parce que je commence mon travail au début du mois prochain», ajoute-t-il.
Cependant, d’autres critères doivent être pris en compte pour déterminer le lieu de son escale: le pays autorisant l’entrée ou le transit des passagers en provenance du Maroc, l'accès aux centres de dépistage dans les aéroports internationaux pour les passagers en transit...
Wafaa, mère de deux filles et résidente au Canada, explique vivre dans un stress interminable depuis l’annonce de la nouvelle. Selon elle, «la situation est critique, et mes enfants sont coincés au Maroc sans école. Nous n’avons même pas été avisées, et cette décision prise du jour au lendemain me laisse désemparée. Je suis résidente permanente et mes deux filles sont canadiennes. Elles peuvent rentrer en transitant par d’autres pays européens, mais si je veux les accompagner, nous devrons faire escale en Turquie puisque je n’ai pas besoin de visa, mais dans ce cas-là mes filles doivent en avoir un. La situation est vraiment délicate, et je ne sais plus quoi faire».
De plus, pour rentrer chez eux, ces Canadiens et MRE devront débourser des sommes faramineuses. «Les billets sont trop chers. Par exemple, la RAM propose des billets pour partir jusqu’en France, mais à partir de là, je dois payer plus de 1300 $ sans bagages. D’autant plus qu’il y a un risque d’attraper le Covid dans le pays d’escale, et donc y rester coincée», explique Bouchra, 22 ans, étudiante à l’université de Laval.
Nawal Benrouayene, avocate montréalaise, nous raconte ses péripéties avant qu’elle n’arrive au Canada. «J’ai contacté l’ambassade du Canada au Maroc pour trouver une solution à cette situation. On m’a proposé un vol indirect avec escale. J’ai donc pris un avion vers la Turquie, y faire escale pour y faire un test PCR valide, et prendre un autre vol pour Londres, et finalement un vol direct de Londres vers Montréal. Cela m’a couté 4000 $ sans bagages, et sans compter les anciens billets», a-t-elle déploré.
Dans une autre vidéo devenue virale sur Facebook, Sylvie Marcil, mère d’une fille d’origine canadienne, enceinte et mariée à un Marocain, qui sont désormais bloqués au Maroc, partage sa grande inquiétude.
«Les résidents permanents doivent avoir un visa pour transiter vers un autre pays, puisque les vols directs ne sont pas permis, sinon ils ne pourront revenir vers le Canada. Dans ma situation, mon gendre est attendu au travail, on parle de besoin de main d’œuvre, combien d’autres seront pris au Maroc? Ma fille sera probablement obligée de voyager seule avec son bébé et enceinte, via New York» témoigne-telle, désespérée.
le360
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