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- Publication : 23 septembre 2009
Le 25 septembre prochain, entre 4 heures du matin et 7 heures du soir, près de 50 000 musulmans devraient converger vers la colline du Capitole pour y «prier pour l'Amérique». Du jamais vu. C'est à l'initiative de la mosquée Dar-ul-Islam, dans le New Jersey, que cet événement sans précédent dans l'histoire du pays a été imaginé en juillet par un groupe d'imams. «Jamais la communauté islamique n'a encore prié au Capitole pour l'âme de l'Amérique. Nous sommes américains. Nous voulons changer le visage de l'islam de telle sorte que les gens ne pensent plus que chaque musulman voit l'Amérique comme le grand Satan. Parce que nous aimons l'Amérique», a expliqué le président de Dar-ul-Islam, Hassen Abdellah.
C'est le fameux discours du Caire au monde musulman d'Obama qui a donné à cet imam l'idée de la prière au Capitole. «Pour la première fois de ma vie, j'ai entendu quelqu'un de sa stature parler des musulmans non pas comme d'adversaires, mais comme de citoyens à part entière, poursuit Abdellah. Il a dit qu'il avait la main tendue vers le monde islamique. Le monde islamique veut la saisir.»
Huit ans après la tragédie du 11 Septembre, qui avait fait d'eux des suspects potentiels, voire parfois des parias, ces derniers ont le sentiment qu'un nouveau chapitre va enfin s'écrire. «Hier, j'étais vu comme un terroriste, et aujourd'hui je suis autorisé à aller prier au Capitole», se réjouit Aly Aziz, de
Les enquêtes d'opinion affirment que les musulmans d'Amérique se sentent plutôt satisfaits de leur sort. Il est vrai que contrairement aux immigrés musulmans d'Europe, leur niveau de vie est dans la moyenne du pays. La plupart des observateurs américains invoquent le «modèle de laïcité à l'Américaine» pour expliquer le succès des parcours. Alors qu'en France la laïcité s'est construite pour défendre l'État de l'influence des religions, c'est l'inverse qui s'est produit en Amérique où le principe de laïcité vise à garantir la liberté religieuse et à la protéger d'un État trop envahissant. «D'où un logiciel national supposé plus tolérant et apte à gérer les différences», poursuit Vaïsse.
Tiré de : Laure Mandeville, le figaro
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