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Les dirigeants du G20 se réunissent demain à Londres pour un sommet d'une journée censé marquer un point décisif contre la crise. Mais l'ambition d'une réponse commune risque de se heurter à des divergences entre priorités américaines et européennes.



BÉRANGÈRE BARRET ET ERWAN GUÉHO (avec AFP) > nordeclair.fr
Le G20, c'est quoi ? >> La réunion de Londres va regrouper des pays concentrant 90% de la richesse mondiale : le G8, l'Union européenne et les grands pays émergents, dont l'Inde, la Chine et le Brésil (lire ci-dessous). Il a lieu dans un contexte encore plus difficile que le premier sommet consacré à la crise organisé le 15 novembre à Washington. Le Fonds monétaire international (FMI), qui prévoyait alors une croissance mondiale de 2,2% en 2009, prédit désormais une récession avec une contraction de 1% du PIB mondial.


Où se déroule ce sommet ? >> Le sommet se déroulera à proximité de la City, ce qui a incité des établissements financiers à recommander à leurs employés de circuler sans cravate, voire de ne pas venir au travail demain. Les banquiers sont communément perçus comme à l'origine de cette crise qui a démarré en 2007 sur le marché des crédits hypothécaires à haut risque aux États-Unis. Après une marche qui a réuni samedi 35.000 personnes pour défendre pêle-mêle l'emploi ou l'environnement, les opposants les plus radicaux et imprévisibles sont attendus aujourd'hui et demain dans la capitale britannique, mettant 2.500 policiers en alerte.
De quoi va-t-on y parler ? >> Pour contrecarrer une récession dont personne ne connaît l'ampleur ni la durée, les Américains sont favorables à toujours plus de relance. Ce sera le message de leur nouveau président Barack Obama qui participera à son premier G20 et fera ses premiers pas en Europe. De leur côté, les Européens s'inquiètent du gonflement de leurs déficits. Avant de nouveaux efforts, ils voudraient voir le résultat de l'injection dans les banques et l'économie mondiale de milliers de milliards de dollars. Outre la problématique de la relance, le sommet devra chercher un compromis sur la régulation et la supervision financières. À terme, aucun acteur financier, pas même les fonds spéculatifs ou les agences de notation, ne devrait pouvoir échapper à une réglementation.
À l'initiative de la France et de l'Allemagne, une place sera réservée à la lutte contre les paradis fiscaux. La menace d'une « liste noire » a déjà poussé des pays comme le Luxembourg, l'Autriche et la Belgique, et même la Suisse, à assouplir leur secret bancaire.
Le G20 devrait aussi promettre un doublement à 500 milliards de dollars des ressources du FMI. Très dépendants de leurs exportations, les pays émergents devraient, eux, demander au reste du monde de ne pas céder au protectionnisme.
Qu'en attendre ? >> S'affichant à la pointe de la mobilisation pour « refonder » le capitalisme, Nicolas Sarkozy se rend au G20 de Londres avec la volonté d'arracher des résultats « concrets », quitte à partir s'il se muait en « sommet pour rien ». « La crise est trop grave pour qu'on se permette de faire un sommet pour rien », a affirmé le chef de l'État. Hier, invité du Forum Nord éclair à la Fnac de Lille, le trader Marc Fiorentino était peu optimiste. « Surtout, n'en attendez rien. On va faire des déclarations sur la régulation du système financier, on va dire qu'on va lutter contre le protectionnisme et faire des plans de relance. Mais tout ça ne se passera pas. Pour autant, cela ne veut pas dire qu'on ne va pas taper sur deux ou trois paradis fiscaux, pour la forme... » .

ÉCLAIRAGE

Le G20 : 90 % de l'économie mondiale Le G20 a été créé en 1999, en réponse aux crises russe et asiatique, et regroupe les principaux pays industrialisés et émergents de la planète. Il inclut les pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) et une douzaine de pays émergents (Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie et Turquie). La vingtième place revient à l'Union européenne, représentée par le pays assurant la présidence tournante. Le FMI et la Banque mondiale participent à ses travaux. Selon ses fondateurs, ce groupe représente «  90 % du Produit intérieur brut mondial, 80 % du commerce international et les deux tiers de la population mondiale ». Au départ cantonné à une réunion annuelle des ministres des Finances et banquiers centraux, le G20 a pris de l'envergure, l'an dernier avec la crise financière, lorsqu'un premier sommet des chefs d'État s'est déroulé, le 15 novembre à Washington. Outre les membres permanents, le Royaume-Uni, qui préside cette année, a convié plusieurs autres pays et organisations internationales dont l'Espagne, l'Association des nations d'Asie du Sud-Est, l'Union africaine et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique.

La semaine européenne de Barack Obama

Le président américain Barack Obama a quitté, hier, les États-Unis pour sa première tournée à l'étranger, au cours de laquelle il participera en Europe à une série de sommets cruciaux, avant une dernière escale en Turquie. Après avoir passé ses deux premiers mois à la Maison Blanche à essayer de sauver l'économie américaine, Barack Obama entreprend son premier voyage présidentiel d'envergure, avec l'objectif de tenter de jouer un rôle moteur dans la lutte contre la récession et de convaincre ses alliés du bien fondé de sa nouvelle stratégie sur l'Afghanistan. Le président américain, arrivé à Londres hier, pour le sommet du G20 jeudi, se rendra en France et en Allemagne pour un sommet de l'Otan à l'occasion du 60e anniversaire de l'Alliance, puis à Prague, où il doit participer aux rencontres États-Unis-Union européenne, et enfin en Turquie. Il s'agira de la première occasion pour M. Obama de rectifier l'image des États-Unis dans le monde, après les deux mandats de George W. Bush. La Première dame des États-Unis accompagne le président. La première étape de Barack Obama sera l'occasion de rencontrer pour la première fois les présidents de Russie et de Chine. Avec Hu Jintao, M. Obama devrait concentrer son entretien sur la meilleure manière d'enrayer la récession économique mais aussi sur la Corée du Nord. Barack Obama devrait demander à Dmitri Medvedev, un soutien plus ferme pour arrêter le programme nucléaire de l'Iran. M. Obama a déjà annoncé qu'il allait réexaminer le projet de bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque de son prédécesseur, que Moscou voyait d'un très mauvais oeil. Vendredi à Strasbourg Le président américain partira, vendredi, vers Strasbourg, en France, et Kehl en Allemagne. Il doit rencontrer le président français,Nicolas Sarkozy, et la chancelière allemande Angela Merkel, et participer à une séance de questions-réponses avec des étudiants sur l'avenir de l'Alliance atlantique. Dimanche, à Prague, M. Obama rejoindra le sommet États-Unis-UE et y prononcera un discours très attendu sur la prolifération nucléaire. Il y rencontrera, selon ses conseillers, les dirigeants tchèques. Enfin, le président Obama se rendra à Ankara et Istanbul, pour affirmer le rôle stratégique vital joué par la Turquie.

Source: nordeclair.fr

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