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Propos recueillis par Jean-Baptiste Su - 8/12/2007 Photo illustrant l'Article Après la Silicon Valley, la Bio Valley, la Nano Valley voici que la région de San Francisco est en passe de devenir aussi la Green Valley. Au cours des neuf premiers mois de l'année, les firmes de capital-risque ont investi pas moins de 2,6 milliards de dollars dans le secteur des énergies renouvelables ou "cleantech", contre 1,78 milliard sur l'ensemble de l'année dernière, selon une étude publiée par Thomson Financials. Si la cleantech représente encore moins de 10% du total des investissements en capital-risque, les signes d'une certaine effervescence se multiplient, notamment en Californie qui attire la majorité de l'argent et des projets. Le mois dernier, l'ancien vice-president et nouveau co-prix Nobel de la paix Al Gore a rejoint le célèbre fonds Kleiner Perkins, pour gérer ses investissements en la matière. Et récemment, c'est Google qui a annoncé son intention d'investir plusieurs centaines de millions de dollars dans les énergies renouvelables. Tour d'horizon du secteur de la cleantech, avec l'un de ses fervents défenseurs, Vinod Khosla, co-fondateur de Sun Microsystems, ancien partenaire chez Kleiner Perkins, et désormais à la tête de son propre fonds d'investissement dédié aux technologies vertes, Khosla Ventures.Quelles sont les technologies qui vous intéressent?
J'investis dans quatre domaines: les technologies alternatives au pétrole et au charbon, celles qui améliorent l'efficacité des technologies existantes (solaire, géothermie, lumière...) et enfin les nouveaux matériaux comme les biocarburants, bioplastiques, le verre et le bio-ciment, qui sera d'ailleurs moins cher que le ciment traditionnel avec les mêmes propriétés. Cependant, tous nos investissements ne contribuent pas de la même façon à la réduction de la pollution climatique. Par exemple, la technologie des cellules photovoltaïques utilisées dans les panneaux solaires contribuera tout au plus a 4% de la production totale de l'énergie électrique dans le monde. Ce qui limite son impact. Tout comme l'énergie éolienne ou bien les voitures électriques (plug-in) qui sont un beau jouet tout au plus. En revanche, je suis convaincu que l'utilisation de biocarburants et l'adoption de centrales géothermiques de nouvelle génération sont à la fois de bons investissements financiers et contribueront de façon signifcative à notre lutte contre le réchauffement climatique.Vous avancez que l'essence produite à partir du pétrole sera totalement remplacée par des biocarcurants dans 10 ans. Comment est-ce possible?
C'est une prédiction que j'ai faite pour les Etats-Unis mais elle peut absolument s'appliquer ailleurs. La consommation d'essence ici représente l'équivalent de la production de biomasses (maïs, soja, sorghum, bois...) réparties sur 24,3 milliards d'hectares environ. A titre de comparaison, environ 16 milliards d'hectares sont en friche, subventionnés par le gouvernement. Lorsque j'investis dans une jeune pousse, je ne tiens pas compte des subventions éventuelles ni même des effets bénéfiques pour l'environnement. Par ailleurs, je me base sur un prix du baril de pétrole à 45 dollars contre presque 100 aujourd'hui. En fait, je pense que dans 20 ans, il sera très difficile aux producteurs de pétrole de nous vendre leur produit même à 35 dollars le baril. Dans ces conditions, Wal-Mart proposera dans 10 ans et dans tous ses magasins de l'éthanol à 1,99 dollar le gallon. On sera tout simplement moins cher que le pétrole. Et c'est l'unique façon pour que ces technologies soient adoptées partout dans le monde, notamment en Chine et en Inde.Le gaz naturel ou le nucléaire ne sont pas pour vous des technologies du futur. Pourquoi?
C'est vrai, je ne suis pas un fan du nucléaire. Mais si je devais choisir entre une usine à charbon ou une usine nucléaire, je prendrais la seconde sans hésiter. Le charbon c'est comme un Big Mac: c'est pas cher, il y en a beaucoup mais c'est mauvais pour votre santé! Tandis que le prix du gaz naturel est en augmentation constante et la majorité des centrales utilisant le gaz ne sont plus économiquement viables. Heureusement, ce ne sont pas les seules alternatives pour la production d'énergie. Je suis un fervent supporter du solaire à concentration thermodynamique (CSP). Par ailleurs, il suffit en effet de construire des puits de 3 a 5 kilomètres de profondeur et y installer une usine géothermale pour commencer à générer de l'électricité n'importe où. Encore une fois, il faut que ces nouvelles technologies soient moins chères que les solutions actuelles, notamment le charbon (8 cents/KwH), le gaz naturel (10 cents) ou une nouvelle centrale nucléaire (13 cents). En France, les prix sont plus bas grâce à la standardisation du design des centrales et à leur amortissement. Mais déjà au Tennessee, un état très peu ensoleillé, le coût de l'électricité solaire atteint les 6 cents au KhW, soit moins cher ou au même prix que votre nucléaire!

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