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Nicolas Sarkozy entame lundi au Maroc une visite d'Etat de trois jours qui donnera lieu, dit-on de sources industrielles et politiques, à la signature d'une quinzaine d'accords économiques et commerciaux, notamment sur la construction d'une ligne TGV et d'une centrale nucléaire.

Le président de la République fera en outre un peu de diplomatie réparatrice après un "couac" diplomatique l'été dernier et la décision vraisemblablement définitive du Maroc d'acheter des F16 américains plutôt que des Rafale français.

Il défendra par ailleurs dans un discours, mardi à Tanger, sa proposition d'une "union de la Méditerranée".

Nicolas Sarkozy avait initialement envisagé de faire étape à Rabat en juillet dans le cadre d'une tournée au Maghreb, après Alger et Tunis.

Il y avait renoncé pour ne pas froisser les dirigeants Marocains, qui insistaient, sur fond de rivalité de longue date avec l'Algérie, pour qu'il effectue dans leur pays sa première visite d'Etat.

"Les Marocains n'ont pas compris la décision de Sarkozy d'aller d'abord en Algérie", souligne le chercheur français du CNRS Olivier Roy.

Pour Nicolas Sarkozy, qui rencontrera à plusieurs reprises le roi Mohammed VI pendant ces trois jours, "ce sera l'occasion de réaffirmer la force de l'amitié entre la France et le Maroc", souligne le porte-parole de l'Elysée, David Martinon.

La France a toujours entretenu une relation privilégiée avec son ancien protectorat. Elle en est le premier client et premier fournisseur. Elle y est aussi principal investisseur étranger.

Le Maroc est par ailleurs le principal pays d'origine de l'immigration en France, le français y est la deuxième langue et une communauté française très importante y vit.

RENAULT, ALSTOM

Le constructeur automobile français Renault et le gouvernement marocain ont signé cet été un protocole d'accord sur l'installation près de Tanger, dans le nord, d'une usine de montage d'une capacité, à terme, de 400.000 véhicules par an.

Des groupes français, dont Alstom , devraient construire au Maroc la première ligne ferroviaire à très grande vitesse (TGV) en Afrique, reliant Tanger à Marrakech.

Un accord "ferme et définitif" devrait être signé sur ce projet de près de trois milliards de dollars lors de la visite de Nicolas Sarkozy, même s'il reste des éléments à négocier, dit-on de source gouvernementale française.

Alstom, dont le P-DG Patrick Kron fera le voyage, avec quelque 70 autres hommes d'affaires et patrons français, est également partie prenante d'autres projets au Maroc.

Une déclaration d'intention sur la coopération entre les deux pays dans le nucléaire civil et sur la construction d'une centrale nucléaire dans la région de Marrakech devrait par ailleurs être signée lors de cette visite.

Des discussions sont aussi en cours pour l'achat par le Maroc d'une frégate polyvalente FREMM de la DCNS, pour environ 500 millions d'euros, et d'Airbus mono-couloir.

Selon des sources industrielles et gouvernementales, ces discussions ne seraient cependant pas encore assez avancées pour donner lieu à signature lors de la visite présidentielle.

LE RAFALE, UN DOSSIER POLITIQUE

Les Marocains semblent bien, d'autre part, avoir renoncé à acheter 18 chasseurs-bombardiers polyvalents français Rafale pour acheter des F16 américains, beaucoup moins chers.

"Le dossier Rafale est au niveau politique. C'est entre l'Elysée et la maison royale du Maroc que ça se passe", dit-on chez Dassault-Aviation . "Nous n'avons plus de contact avec les Marocains depuis plusieurs mois".

L'avionneur veut espérer qu'un revirement est possible mais sans trop y croire. "Les informations que nous avons vu circuler ne sont pas extrêmement optimistes", dit-on de même source. "Il y a peu de chances que les Marocains reviennent sur leur décision", dit-on au ministère français de l'Economie.

Interrogé sur ce dossier, dans un entretien accordé au quotidien marocain L'Economiste, Nicolas Sarkozy estime que "l'intérêt" que porte un certain nombre de pays clients potentiels au Rafale "un remarquable avion" ne se dément pas.

"Notre ambition est de construire avec le Maroc une coopération de défense et d'armement qui soit à la hauteur de notre partenariat politique. Ma visite devrait permettre d'avancer dans ce domaine", ajoute-t-il.

Face au forcing des Américains et des Chinois pour accroître leur présence en Afrique du Nord, Nicolas Sarkozy évoquera les relations économiques franco-marocaines mercredi à Marrakech, devant des chefs d'entreprise marocains et français.

La veille, selon l'Elysée, il aura célèbré au Parlement marocain à Rabat "la qualité de la relation bilatérale" entre la France et le Maroc et apporté son soutien à la modernisation de ce pays, avant de visiter le chantier du tramway de Rabat, auquel participent des entreprises françaises.

Puis il visitera les nouvelles installations portuaires de Tanger, au développement desquelles prennent part des groupes français, avant son discours sur l'Union méditerranéenne.

Les Marocains attendent notamment de lui la confirmation du soutien français à leur proposition d'autonomie du Sahara occidental, qualifiée à Paris de "sérieuse et substantielle".

Nicolas Sarkozy sera notamment accompagné par le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, et par la ministre de la Justice, Rachida Dati, dont le père est marocain.

Au moins deux accords sur la coopération judiciaire seront signés : un texte sur l'entraide pénale entre les deux pays et un avenant à une convention sur le transfert des détenus.

Reuters

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