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- Publication : 4 janvier 2010
Lorsqu’il débarque sur la scène Hassan ZAHI c’est d’abord LE beau gosse Marrakchi. Mais dans la seconde qui suit, place à l’autodérision et aux personnages aussi loufoques qu’attachants et là c’est tout son talent qui explose.
Brève entrevue avec la relève franco-marocaine du rire.
Yawatani : «Hassan%» est ton premier one man show que tu joues actuellement sur Paris, peux-tu nous raconter quand et comment ce spectacle a vu le jour ?
Puis à mon retour en France, j’ai dû complètement changer de voie, j’étais commercial en téléphonie…Au bout d’un an le manque de la scène et du public s’est fait clairement ressentir…
Je ne cessais de répéter autour de moi : « je veux remonter sur scène ! Ma vie est sur scène ! ».
Sans doute lassé de m’entendre le répéter, un ami m’a alors inscrit à l’audition d’un festival sur Paris. C’était pour moi l’occasion de me rendre compte de ce dont j’étais capable face a un jury de professionnels du « rire ».
J’ai alors écrit un sketch de 10 minutes qui eut un très bon retour !
Et c’est alors là que l’aventure a commencé Hassan% avec l’écriture en 9 mois à peine de mon premier one man show « Hassan% » (qui a bien sûr beaucoup évolué depuis mes premiers pas sur la scène).
Je dois mes premières représentations de ce spectacle à deux personnes, ils sont à la fois comédiens et directeurs de théâtre bordelais : Eric Sanson du Petit Théâtre et Frédéric BOUCHET du Théâtre des Salinières avec une salle de 200 places qui avait affiché « complet ». Du pur plaisir !
A ces deux personnes, je veux dire encore merci de leur confiance.
YW : Dans ce spectacle, tu es un véritable caméléon puisqu’avec toi le rire ne passe pas que par les mots mais également par le chant et la danse. Quelles ont été tes influences humoristiques ?
HZ : La danse et le chant autant que les mots sont des moyens d’expression qui me permettent d’enrichir mes spectacles par ce que je suis. A cela s’ajoutent aussi les effets de lumière qui plongent le spectateur dans des univers très différents.
Je me suis beaucoup inspiré de ma famille, de mon quotidien, de mes voyages à l’étranger.
J’apprécie également le travail d’artistes qui m’ont influencé, comme en France Jean DUJARDIN et à l’étranger COURTEMANCHE, JIM CARREY et aussi l’humour marocain de GAD ELMALEH et HANANE FADILI.
YW : Aujourd’hui tu t’es produit sur de nombreuses scènes et même un peu partout dans le monde, en France, au Canada, au Maroc… Quel sentiment as-tu ressenti pour ta première au Maroc et comment le public marocain t’a-t-il accueilli ?
Mon premier show au Maroc a pris une dimension tout à fait particulière car c’est mon pays d’origine, celui de ma famille, de mes racines. On ne veut jamais décevoir la « famille ». Le public marocain m’a très bien accueilli, il a été chaleureux et sincère comme il sait l’être avec les artistes. J’ai eu des retours très positifs, autant par la presse que par les gens qui m’arrêtaient dans la rue.
Le public marocain est également exigeant car en tant que Marocain d’origine, j’ai senti que je me devais d’être encore plus à l’aise avec notre langue pour être encore plus proche de lui. Je sais que j’ai encore beaucoup à apprendre grâce au public marocain et c’est tant mieux !
D’ailleurs, je remonte sur la scène marocaine très bientôt, au mois de février prochain, pour le salon du livre 2010 à Casablanca.
YW : Tu es également connu sur le net pour d’autres projets que la scène comme le collectif « A part ça tout va bien »… peux tu nous en dire un peu plus ?
Ma première réaction était d’abord « NON » ! Avec toutes ces tensions accumulées depuis le 11 septembre 2001, les caricatures danoises, l’interdiction du voile en France…, l’Islam était devenu un sujet délicat pour tous les non Musulmans et les Musulmans !
Deux mois plus tard, nous sommes partis ensemble à Marrakech pour tourner un court métrage sur les rapports Nord/Sud. Younes SARDI, un jeune comédien marocain de Marrakech, participait également au tournage. J’ai réalisé qu’il était beaucoup plus à l’aise s’agissant de la « comédie islamique ».
J’ai alors compris que la frustration était surtout européenne, sans doute véhiculée par une opinion biaisée, erronée de l’Islam par les médias.
Je me devais donc en tant que Musulman français faire connaître l’Islam par ce que je savais faire de mieux : L’HUMOUR.
Qui a dit que les Musulmans n’avaient pas d’humour !!!
C’est à ce moment là que le site « A part ca tout va bien » est né mettant en ligne une série de comédies sur le thème de l’Islam afin de lutter contre l’islamophobie et le communautarisme. A travers des sketchs de « Comédie islamique », nous voulons prouver que contrairement à une idée répandue, les Musulmans sont aussi capables d’avoir de l’humour !
Nous agissons avec respect et nous nous efforçons d’essayer de changer les mentalités.
Je tiens à spécifier que nous rions avec l’Islam et non pas de l’Islam !
YW : A l’image d’un des personnages de ton spectacle, peux-tu nous dire quelle a été ta dernière destination de vacances, ce que tu y as fait et ce que tu y as appris ?
De favelas en favelas, j’ai rencontré des populations qui m’ont réservé un accueil digne de celui de ma propre famille, bien loin des clichés que l’on pourrait avoir sur ce pays.
J’y ai même rencontré une famille marocaine avec laquelle j’ai pu rompre le jeûne du Ramadan avec « une datte et un bol de Harira J » à Campinas une ville située à 2 heures de Sao Paolo ….
J’ai appris que les Marocains, partout dans le monde et même au fin fond du Brésil, font preuve d’une réelle solidarité et hospitalité !!
YW : Comment te vois-tu dans une dizaine d’années ?
YW : Que peut on te souhaiter pour l’avenir ?
Tous les Dimanche 19h, à l'Alambic Comédie (Paris 18ème)
Infos et réservations: 06 32 75 59 36 ou 01 42 23 07 66
ou http://www.billetreduc.com/2941...2/evt.htm
http://www.hassanpour100.com/
A Casablanca le 16 février 2010 devant la Mosquée Hassan II en plein air.
(Pour le salon du livre 2010 à Casablanca)
Sonia BOULHIR pour Yawatani.com
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