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«Si moi j'ai réussi, tout le monde peut réussir». L'argent aux Jeux de Rio, le titre mondial amateur début septembre: le boxeur Sofiane Oumiha, qui vit encore dans la cité de Toulouse où il a grandi, poursuit son ascension dans la discrétion. 

 

"J'ai toujours été comme ça, j'ai été élevé comme ça. Sourire et travailler en silence. Je laisse les résultats se charger du bruit", confie à l'AFP Soufiane Oumiha, ce champion de 22 ans, dans une salle municipale non loin du Canal du Midi, où il vient s'entraîner.

La première fois qu'Oumiha a fait du bruit, c'était aux JO de Rio l'an dernier. Une médaille d'argent dans la catégorie des moins de 60 kg qui le fait connaître au-delà du cercle des initiés et un discours qui touche. "Il faut toujours croire en ses rêves", dit-il alors, des trémolos dans la voix, surtout quand, comme lui, on vient "de nulle part".

Ce "nulle part", c'est une cité toulousaine à la mauvaise réputation, La Reynerie, où il a grandi et où il vit toujours simplement, chez ses parents, des gens "discrets" comme lui, venus du Maroc.

"Mes parents, c'est tout, c'est une oreille, un pied, une jambe, un bras. Ils m'ont toujours soutenu et, aujourd'hui, je sais qu'ils sont fiers de ce que j'essaie d'accomplir pour moi, pour ma famille et pour la France", estime "Soso".

Devenu, le 2 septembre, à Hambourg, le quatrième champion du monde français de l'histoire de la boxe amateur, Oumiha pense en être arrivé là grâce à eux, à "l'éducation et aux valeurs" qu'ils lui ont transmis et qui l'ont maintenu éloigné des "sollicitations" du quartier.

"C'est une question qu'on peut se poser. De nos jours, c'est plus difficile, c'est la réalité qui veut ça, on va pas se mentir mais moi, j'ai toujours su ce que je voulais. Choisir la facilité, c'est pas toujours le meilleur moyen. J'ai toujours préféré la difficulté, j'aime la victoire, j'aime la gagne", insiste-t-il.

Avant d'assurer: et "si moi je réussis, tout le monde peut réussir. Je suis une personne lambda. Si on choisit la difficulté, c'est sûr que ce sera pas toujours tout beau tout rose. Moi aussi, il y a eu des périodes où je voulais arrêter, où ça me saoulait".

Malgré sa médaille d'argent, tout n'a pas été rose, après Rio, pour le boxeur, sans salle fixe à Toulouse alors qu'il devait s'entraîner six heures par jour pour préparer les championnats du monde. Ce qui l'a obligé parfois à le faire dehors sur un terrain de foot.

"Heureusement qu'il ne pleuvait pas", sourit Oumiha. "Ça a été dur cette année, c'était une année de bricolage, on faisait du système D. Aller de salle en salle, tourner avec les gars dans différents clubs car j'avais pas vraiment de sparring-partner", explique le boxeur impatient d'avoir enfin, d'ici quelques mois, une salle pour son club dans un quartier populaire de la ville.

Rêvant d'autres titres, Oumiha est aujourd'hui à un carrefour de sa carrière. Poursuivre jusqu'à Tokyo en 2020 et tenter de décrocher l'or olympique ou faire le grand saut vers le monde professionnel, ses promoteurs, ses combats médiatisés et ses paillettes ? Comme Tony Yoka, champion du monde et olympique des super-lourds.

"Il va falloir faire un choix", reconnaît Oumiha, parti quelques jours au soleil pour avancer dans sa réflexion. "Aller décrocher une médaille aux Jeux, c'est beau mais y aller et ne rien décrocher, ce serait le drame", souligne le boxeur, titillé par les commentaires disant qu'il n'a pas "le style de boxe pour aller chez les pros".

"Ce serait une nouvelle aventure. Il faudra gravir les échelons. Mais je suis un homme de défis", conclut-il. Et en général, il sait les relever.

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