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La société civile s’active pour mettre en œuvre l’officialisation de la langue amazighe conformément aux dispositions de la Constitution de 2011. Après la mouture de proposition de loi organique réalisée par le Réseau amazigh pour la citoyenneté (AZETTA), l’Assemblée mondiale amazighe (AMA) vient d’entamer un débat autour d’un autre avant-projet, dans lequel cette ONG expose ses recommandations et opinions ainsi que sa vision, quant à la mise en œuvre de ce principe constitutionnel. Mais le gouvernement semble être dans l’expectative. La mise en œuvre de l’officialisation de la langue amazighe conformément aux dispositions de la Constitution de 2011 a été au cœur d’une rencontre tenue récemment à Marrakech. Initié par l’Association “Amur n Wakuch”, le débat a notamment porté sur la “proposition de loi organique relative aux conditions de mise en œuvre de l’officialisation de la langue amazighe”, adoptée en assemblée générale de l’Assemblée mondiale amazighe (AMA) à Tiznit en décembre dernier. Cette rencontre de Marrakech entend ainsi impulser un nouvel élan à la consécration constitutionnelle de l’amazigh, en centrant le débat sur l’importance de l’intégration de la langue amazighe à tous les niveaux de la vie publique, notamment l’administration, l’enseignement et les médias. Directrice de la publication “Monde amazigh”, Amina Bencheikh est, on ne peut plus claire, à ce sujet. Pour elle, cette initiative de la société civile tend à amener le gouvernement et le Parlement à se pencher sur l’urgence des lois de mise en application de l’officialisation de la langue amazighe telle que stipulée par la nouvelle Constitution. Et d’ajouter que le mouvement associatif, à l’origine de cette proposition, est disposé à organiser des rencontres avec les différents groupes parlementaires dans la perspective d’amener le Parlement et le gouvernement à honorer leur engagement légal envers la mise en application des dispositions de la Constitution.Pour sa part, Saâd Eddine El Othmani, ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, a souligné qu’«il importe actuellement de fédérer les efforts et d’initier les concertations pour la mise en application de cette reconnaissance» et que «le chantier de la mise en œuvre de cette reconnaissance devra faire l’objet d’un débat collectif dépassionné qui implique l’ensemble des composantes de la société marocaine dans un esprit de dialogue». Apport législatif de l’AMA Composée de 58 articles répartis en six chapitres, « la proposition de loi organique relative aux conditions de mise en œuvre de l’officialisation de la langue amazighe » porte sur les différents aspects de cette officialisation et sur les modalités de son intégration dans l’enseignement et dans les différents domaines de la vie publique. Comme elle détermine les règles générales de son utilisation, de son développement, de sa promotion et de sa protection. Dans le préambule, l’argumentaire de l’AMA est clair : « … L’officialisation de la langue amazighe s’inscrit dans la trajectoire de la construction du projet sociétal de la démocratie, du progrès et de la modernité … et l’officialisation de la langue amazighe doit avoir pour finalité de protéger, développer et promouvoir l’identité, la culture et la civilisation marocaines conformément aux principes et au droit humain». Quant aux modalités d’intégration, il y a lieu de souligner le caractère obligatoire de la langue amazighe dans l’enseignement, ainsi que son emploi à tous les niveaux : administration, justice, espace public, champ audiovisuel et secteur privé. Il est aussi stipulé dans cette mouture de «proposition de loi» la création d’un Conseil supérieur de protection, de développement et de promotion de l’amazighité dont la mission consiste à définir les orientations stratégiques de la protection, du développement et de la promotion de la langue et de la culture amazighes et un Haut Commissariat pour la protection, le développement et la promotion de la langue et de la culture amazighes. Le texte préconise également la création d’une Académie de la langue amazighe, disposant de la personnalité morale et de l’autonomie financière et dont la mission consiste à «fixer la langue amazighe pour maintenir ses qualités, suivre ses évolutions et définir son bon usage par l’élaboration de lexiques généraux et de dictionnaires spécialisés». Un Institut national de la culture amazighe est vivement recommandé par le texte de la «proposition de loi» et sera chargé de «réunir et transcrire l’ensemble des expressions de la culture amazighe, les sauvegarder, les protéger et en assurer la diffusion, réaliser des recherches et des études sur la culture amazighe et en faciliter l’accès au plus grand nombre, diffuser les résultats et encourager les chercheurs et experts dans les domaines y afférents. Et pour assurer la célérité et la souplesse d’exécution des termes du projet de mouture de la loi organique, «il est créé au niveau de chaque collectivité territoriale décentralisée, région et commune, un département qui prend en charge la définition et la mise en forme des politiques et des programmes de protection et de promotion des spécificités linguistiques et culturelles amazighes locales.      

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