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Dépistages, protocoles de diagnostics, d’analyses et de soins… On en sait désormais un peu plus sur la (véritable) stratégie marocaine de lutte contre le Covid-19, et comment le pays espère enrayer propagation du nouveau coronavirus. Révélations exclusives.

 

On dit souvent que la critique est facile, mais que l’art, en l’occurrence celui de la guerre que mène le Maroc contre le Covid-19, est, quant à lui, difficile. Les choix et les décisions qui en découlent le sont tout autant, mais au final, c’est le résultat qui confirme ou infirme le bien-fondé d’une stratégie.

Si bien des pays, notamment ceux d’Europe, ont fait le choix de dépistages en masse de leur population, dans une tentative, qui peut se comprendre, de mener une psychothérapie collective et de rassurer l’opinion publique, le Maroc, a quant à lui décidé d’emprunter une autre voie. Depuis l’annonce de cette pandémie, le Royaume a opté pour le ciblage et la sélection des cas qu’il faudrait tester en laboratoire, informe cette source, proche des membres du Comité scientifique et technique, issu ministère de la Santé, et de fait, véritable cheville ouvrière du dispositif de la lutte marocaine contre la propagation du nouveau coronavirus sur le territoire national.

Le dépistage ciblé du Covid-19 concerne l’ensemble du corps médical et tout le personnel soignant.  Le dépistage sélectif est réservé uniquement aux personnes présentant les symptômes du Covid-19. En cas de test positif, ce dépistage est alors élargi à l’ensemble de leur entourage: famille et proches, qui sont également soumis à l’isolement. L’objectif de ces tests sélectifs, qui concernent uniquement les personnes symptomatiques, est de ne pas se laisser déborder par des tests massifs que le Maroc n’a pas au demeurant les moyens de conduire, mais qui sont «efficaces davantage d’un point de vue psychologique, dans la mesure où ils rassurent les élites d’un point de vue médical», précise notre source.

Les tests réservés aux personnes symptomatiques évitent, selon notre source, «tout favoritisme. Tout le monde est traité de la même manière et sur le même pied d’égalité, peu importe la position ou le rang de la personne». Certaines personnes ne présentant pas de symptômes du Covid-19 se sont présentées au CHU ainsi qu’au laboratoire Pasteur à Casablanca en expliquant qu’elles étaient très douées dans leur domaine (art, architecture, finances) et qu’elles devaient donc être testées de façon prioritaire, parce que le pays ne pouvait se passer de leur talent. Ces personnes, qui se croient uniques et indispensables, sont alors accueillies par cette réponse standard: «revenez quand vous aurez les symptômes du Covid-19. Pour le moment, restez chez vous!». Les coups de fil que ces génies passent à leurs connaissances ne changent rien à l’affaire.

L’objectif des tests sélectifs est d’enrayer la propagation du virus et d’éviter l’établissement de foyers de contamination.

Cette stratégie marocaine répond à un protocole médical défini par les membres du comité scientifique du ministère de la Santé, qui ont, par exemple, préconisé la chloroquine en tant qu’option de traitement du Covid-19, et ce, bien avant de nombreux pays du monde, aux économies plus avancées. Ce comité a également adopté la technique du scanner thoracique, en tant qu’outil privilégié de dépistage de la maladie. En effet, précise cette source, «avant même que les résultats {effectués} en laboratoire ne soient disponibles et consultables {un laps de temps de 3 à 5 heures est nécessaire, Ndlr}, le scanner thoracique permet de voir des indicateurs imagés, sûrs à plus de 90%, de l’infection des poumons par le Covid-19, mais aussi de l’état d’avancement de l’infection», précise cette source.

A la lecture des résultats du scanner thoracique, le pneumologue peut alors décider, séance tenante, si le patient doit être admis en réanimation si le cas est estimé sévère par ce spécialiste. En l’absence de ces signes de gravité de la maladie, le patient est alors immédiatement transféré dans une des unités d’isolement de l’hôpital provincial le plus proche relevant de santé publique.

Notre source ajoute que seulement 20% de la capacité d’accueil en réanimation est jusqu'à présent utilisée dans Casablanca et sa région, où résident actuellement le plus grand nombre de personnes contaminées par le Covid-19.

 

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