Yawatani

Le confinement auquel les Marocains sont astreints du fait du Covid-19 est un révélateur social dans un pays fortement impacté économiquement.

 

S'il y a une chose qui était rare au Maroc, c'est que la famille soit au complet à la maison vers 18 heures. D'habitude, le papa est soit en train de siroter son verre de thé avec ses amis dans un café, soit en train de deviser devant la porte de sa mosquée préférée. Les plus jeunes jouent au football entre deux portes de garages ou, de manière virtuelle, dans une salle de jeux. L'aîné de la maison est souvent injoignable. Quant à la maman, elle est sur le chemin de la crèche, où elle est allée récupérer son ou ses plus jeunes enfants, ou bien du côté du souk pour les courses en vue du dîner familial. Depuis que le nouveau coronavirus s'est déclaré au Maroc et que les autorités ont imposé par décret du 20 mars le confinement de la population et déclaré l'état d'urgence sanitaire, tout a changé. La volonté de freiner la propagation du coronavirus a littéralement bouleversé le quotidien des Marocains depuis le matin du dimanche 22 mars.

Une vie de famille chamboulée

« Ma petite fille ne comprend pas pourquoi je ne lui fais plus de câlins en rentrant du travail… Elle réclame de l'affection. J'essaye de lui expliquer tant bien que mal que je risque d'être malade et que je ne veux pas qu'elle le soit aussi », révèle Assia, pharmacienne à Tanger. Cette dernière n'a plus de répit depuis que les membres de sa famille sont astreints à rester à la maison. « Ma voisine avait l'habitude de venir m'aider dans le décrassement domestique. Maintenant, elle refuse de s'approcher de moi par précaution… Elle dit qu'à la pharmacie je fréquente trop de malades potentiels. », confie-t-elle. Désormais, Assia fait tout elle-même : le pain, la cuisine, la vaisselle, la serpillière, l'hyper-ravitaillement… tout cela, une fois qu'elle rentre de sa pharmacie, qui reste une activité vitale en ces temps de pandémie.

Cela dit, le premier week-end de confinement ne lui a pas servi que des désagréments. Il lui a même procuré une joie d'une rare intensité. C'était la première fois depuis des années que son mari, Mokhtar, expert en cabinet comptable, lui tenait compagnie au lieu de sortir voir ses amis. « Ils ont tous fermé à cause du coronavirus : mon travail, les cafés, les bars… Je n'ai plus où aller ! C'est pourquoi je suis resté à la maison et j'aide ma femme dans les tâches ménagères. J'ai même appris à pétrir la pâte du pain », a-t-il affirmé, les mains dans la farine.

 

Une nouvelle réalité

Omar, leur fils cadet, est lui aussi chamboulé par l'état d'urgence sanitaire. Depuis le vendredi 13 mars, les portes de toutes les écoles ont été fermées. Des cours à distance ont été mis en ligne sur la chaîne locale Arrabia TV pour permettre aux élèves de suivre de chez eux le programme scolaire. « Cela me fait tout bizarre d'étudier à la maison. D'habitude, je rentre de l'école et je balance mon cartable pour aller jouer en ligne dans le cybercafé d'à côté. Maintenant, même si je ne vais pas à l'école, je dois apprendre mes leçons et les réciter devant ma maman. J'ai l'impression d'être en vacances, mais je suis puni ! » confie Omar.

 

Lepoint.fr

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