Yawatani

Un plan de rénovation vise à sauver cet entrelacs de ruelles où tanneurs et potiers sont rois. Un trésor fragile du VIIIe siècle, classé par l'Unesco.

Et si la meilleure manière de découvrir la vieille ville de Fès, c'était d'abord de s'y perdre ? Voilà qui tombe bien, rien n'est plus simple ! Imaginez un peu : la cité fondée à la fin du viiie siècle par Moulay Idriss Ier, et inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco en 1981, compte aujourd'hui quelque 14 000 maisons sises au milieu d'un tel enchevêtrement de ruelles et de rampes que les locaux ont renoncé à les cartographier dans le détail... Vue d'en haut, l'impression est encore plus saisissante. Sur les pans d'une vaste cuvette, c'est une immense mer de toits couleur de pierre et de terre qui se déploie, parsemée çà et là du vert des minarets et des tuiles vernissées de la prestigieuse université Al Quaraouiyine, des madrasa (la plupart se visitent librement quand ce n'est pas l'heure de la prière) et des mosquées qui ont fait la renommée spirituelle et intellectuelle de la plus grande médina du monde arabe — qui serait aussi la plus belle.

Mais le temps fragilise les murs et les fondations pluricentenaires des quartiers médiévaux... Un péril contre lequel est voué à lutter un plan de rénovation initié en 2013. D'ici 2017, il doit aboutir à la remise en état de 4 000 demeures particulièrement menacées, ainsi qu'à la restauration de 27 monuments historiques, parmi lesquels plusieurs fondouks dont les travaux ont déjà été bouclés.

Au temps de sa prospérité, sous les Mérinides (XIIIe-XVe siècle) et au début du règne de la dynastie alaouite (dont est issu le roi Mohammed VI), Fès a compté plus d'une centaine de ces établissements hôteliers où les caravanes faisaient étape. Réhabilités et joliment redécorés par la fine fleur des artisans locaux, ces fondouks sont aujourd'hui appelés à devenir des ateliers (ouverts au public) pour les diverses corporations qui font la notoriété de la cité fassie, connue tant pour ses tanneries — à visiter en tenant son petit brin de menthe sous le nez — que pour ses céramiques — le fameux « bleu de Fès », à admirer sur les zelliges de Bab Boujloud, quand on entre dans la médina, comme dans les échoppes de vaisselle. A terme, le fondouk Nejjarine, par exemple, accueillera les menuisiers, le fondouk Achiche, les vanniers, le fondouk Barka... les femmes artisans ! Pour la vieille ville, dont 75 % de la population vit de l'artisanat, ce vaste projet de rénovation revêt une importance capitale, qui justifie bien quelques échafaudages...

Y aller

Paris-Fès en avion (2h55). Plusieurs compagnies assurent une liaison directe depuis Orly ou Beauvais.

Dormir

Riad Dar Bensouda, 14, Zkak El Bghel, Elquettanine. A Fès el-Bali, un joli riad dans une maison rénovée du XVIIe siècle, qui fut longtemps celle de l'imam de la mosquée voisine. Grande terrasse donnant sur les toits de la médina, piscine, hammam, restaurant... Chambres et suites sobrement décorées. Autour de 80 € la double, petit déj. inclus.
Riad Le Calife, 19 bis, derb el-Ouarbiya. Près de Bab-Ercef (Rcif), un petit riad au calme dont les 4 chambres et les 3 suites donnent sur un paisible patio où glougloute une fontaine. Une terrasse offre une vue saisissante sur la médina. A partir de 100 € la double, petit déj. inclus.

Riad Fès, 5, derb Ben-Seliman-Zerbtana. Luxueux 5 étoiles Relais & Châteaux, à l'abri des remparts de la médina et proche de la place de l'Istiqlal. Restaurant, piscine, spa, joli patio pour prendre le thé et bar panoramique qui vaut le détour. A partir de 210 € la double standard tout confort, petit déj. inclus.

Manger

La Maison bleue, 2, place de l'Istiqlal. L'une des meilleures tables de la ville, située dans le quartier de Batha. Cuisine fassie aussi raffinée que copieuse, à déguster dans un cadre digne des Mille et Une Nuits. Compter 50 € pour le dîner, boissons comprises.

Palais Mnebhi, 15, rue Souikat-ben-Safi, +212 535 633 893. Ce palais grandiose, où tout le talent des artisans de Fès s'affiche dans les zelliges, les stucs et les plafonds de bois sculptés, fut la résidence du Maréchal Lyautey. Le Protectorat de 1912, régissant les liens entre le Maroc et la France, y fut même signé : Fès était alors la capitale du royaume chérifien. On y mange fort bien, à condition d'être au moins huit convives et d'avoir réservé. Environ 14 € par personne.

Boire un verre

La Mezzanine, 17, Kasbat Chams, + 212 535 638 668. En face de l'entrée du jardin Jnan Sbil, dans le quartier de Bab Boujloud, un bar lounge avec terrasse, sympa pour prendre un verre le soir, avec ou sans alcool.

Café Clock, 7, Derb el-Magana. A côté de la vieille horloge hydraulique du XIVe siècle, un café tout en hauteur au style un peu baroque et à la carte internationale, où il fait bon faire une pause et même, certains soirs, écouter des musiciens qui se produisent en live.

A faire

Les circuits touristiques (murailles et fortifications, la rive andalouse, monuments et souks... ), imaginés par l'Agence pour le développement et la réhabilitation de la ville de Fès, sont rassemblés dans un livret bien renseigné (Guide des circuits touristiques thématiques de Fès, 10 €).

Et aussi

La 22e édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde (du 6 au 14 mai) est placée sous le thème « Femmes fondatrices ».

S'informer

Office national du tourisme marocain.

La page de l'Unesco sur la médina de Fès.

Télérama

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