SM le Roi préside à Casablanca une nouvelle causerie religieuse

SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, accompagné de SAR le Prince Moulay Rachid, a présidé, lundi au Palais Royal de Casablanca, une nouvelle causerie religieuse du mois béni de Ramadan.

Cette causerie a été animée par M. Ahmed Abbadi, secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Ouléma sur le thème: "La notion du devoir en Islam, ses dispositions légales et ses exigences pertinentes", en s'inspirant du verset coranique: "Et Allah propose en parabole deux hommes: l'un d'eux est muet, dépourvu de tout pouvoir et totalement à la charge de son maître, quelque lieu où celui-ci l'envoie, il ne rapporte rien de bon, serait-il l'égal de celui qui ordonne la justice et qui est sur le droit chemin?".

Le conférencier a indiqué que le concept des droits de l'Homme a toujours été lié à la notion du devoir qui incombe à tout un chacun, soulignant que la Chariâ islamique offre, en matière de devoir, un plan d'action social et rationnel devant guider la communauté des Musulmans en matière d'accomplissement du devoir qui, a-t-il dit, requiert persévérance et endurance.

La sourate des abeilles cite l'exemple du Prophète Abraham à propos duquel le Très-Haut a dit: "Abraham représente vraiment tout un peuple, docile envers Dieu, c'était un vrai croyant, il ne fut pas au nombre des polythéistes".

M. Ahmed Abbadi a, par la suite, défini étymologiquement le vocable devoir, expliquant que ce dernier, tel qu'il ressort de la Chariâ islamique, est sous-tendu par trois conditions, en l'occurrence la capacité, la volonté et l'exécution. Il a, à ce propos, noté que la sourate des abeilles d'où est tiré le verset objet de cette conférence, donne un exemple édifiant de ce que doit être l'accomplissement au regard de la cohérence, la cohésion et la solidarité qui caractérisent la société des abeilles dans l'accomplissement du devoir.

Le devoir, a dit le conférencier, se fonde sur cinq préalables, à savoir la raison, l'adéquation entre l'Homme et le message révélé, la finalité du devoir, la rationalité et enfin la responsabilité qui suppose que toute personne est comptable de ses actes, conditions sine qua non de tout devoir.

M. Abbadi a ensuite déploré qu'il y ait eu, à un certain moment de l'histoire de la Oumma islamique, un abandon des préceptes de la Chariâ en matière de devoir, précisant que bien qu'il existe environ 400 ouvrages traitant de la sociologie (fiqh de la société), seuls quelques titres sont mis à contribution.

Il a imputé cela à plusieurs facteurs notamment historique tels que la décadence de la Oumma, au peu d'empressement de la communauté des ouléma à appliquer les recommandations de la Chariâ en matière de devoir et à la rupture entre l'Etat et les citoyens. M. Abbadi a, à cet égard, rendu hommage à l'initiative de SM le Roi de mettre en place l'Instance Equité et Réconciliation, qui a permis de réconcilier le citoyen marocain avec l'Etat et avec son passé.

Le conférencier a, par la suite, réparti les devoirs en devoirs déterminés et autres indéterminés selon les conceptions des juristes et des oulémas qui ont également établi la distinction entre les devoirs absolus et les devoirs temporaires.

M. Abbadi s'est interrogé sur les raisons qui ont empêché que ce "fiqh des devoirs" n'ait pas été appliqué comme il se doit dans les conceptions stratégiques relatives à des questions cruciales comme l'enseignement, l'économie et les affaires sociales, afin que chacun puisse s'acquitter convenablement de ses devoirs.

Le conférencier a, à ce propos, salué l'intérêt que SM le Roi accorde à l'action des institutions scientifiques, mettant notamment l'accent sur l'importance que le Souverain attache au dossier de l'enseignement en confiant au Conseil Supérieur de l'Enseignement le devoir de promouvoir le sens civique chez le citoyen.

Les chantiers initiés par SM le Roi à cette fin n'ont d'autres finalités que d'instaurer une société moderniste où le sens du devoir est largement recommandé, a dit le conférencier, ajoutant que le but consiste aussi à mettre en garde les générations montantes contre l'ignorance et les plans destructeurs pour qu'elles assimilent parfaitement leurs devoirs en la matière.

Le Tout-Puissant a couronné de succès les initiatives de SM le Roi qui laisse grande-ouverte la porte à l'accomplissement du devoir devant toutes les composantes de la société civile qui s'attèlent à la construction plutôt qu'à la destruction.

A l'issue de cette causerie, SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, a été salué par le conférencier, ainsi que par plusieurs autres ouléma, à savoir le professeur Mohamed Mamoun Fadel Beki, prédicateur de la tariqa des mourides au Sénégal, le professeur Abdelaziz Sey, président de l'union des associations islamiques, porte-parole de la famille tijanie malékite au Sénégal, le professeur Mahmoud Mansour Sey, Khalife général de la tariqa tijania au Sénégal, le professeur Houssein Hassan Abkar, président du conseil supérieur des affaires islamiques au Tchad et Cheikha Meryem Niasse, présidente de la fondation Al Kouraan Al Karim à Dakar.

SM le Roi a également été salué par le professeur Hassan Méki Mohamed Ahmed, doyen du centre des recherches et études africaines au Soudan, le professeur Amar Talbi de l'université de Constantine (Algérie), Cheikh Mohamed Al Hafid Nahoui, Alem de Mauritanie, le professeur Abdelhadi Houn Kanif, professeur à l'université de Georgie (USA), le professeur Nasser Ali Hamoud Saadi, directeur général de la prédication et de l'orientation à Sanaa (Yémen), le professeur Abderrahman Saoud Ibdah, secrétaire général adjoint des affaires de la prédication et de l'orientation islamique (Jordanie), le professeur Salaheddine Jaafraoui, secrétaire général adjoint du conseil mondial de la prédication islamique (Allemagne), le professeur Bouchta Kessab, secrétaire général de l'union islamique (Italie), le professeur Dalil Mohamed Taher, responsable au centre européen islamique (Belgique), le professeur Moulay Abdellah Iîch, secrétaire général du mouvement islamique en Scandinavie, le professeur Driss Mouden, président du conseil régional de la religion islamique au sud de la France.

SM le Roi a aussi été salué par le ministre des Habous et des affaires islamiques, M. Ahmed Toufiq, qui a présenté au Souverain une copie (cassettes audio et CDs) du Moushaf Al Mohammadi, psalmodiée par le récitateur Ait Aziz Omar Ben Ahmed Qzabri. Un comité scientifique composé notamment de Fqihs et de récitateurs a supervisé l'enregistrement de cette copie psalmodiée et certifiée de sa conformité à la méthode Warch.


MAP

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