Yawatani

Les dirigeants de la planète ont adopté vendredi un ambitieux programme promettant un monde meilleur d'ici 15 ans dans tous les domaines (éducation, pauvreté, santé, environnement), au coût incalculable et sans garantie de succès.

A l'ouverture d'un sommet qui réunira jusqu'à dimanche plus de 150 chefs d'Etat et de gouvernement au siège de l'Onu, ils se sont fixés 17 Objectifs de développement durable à réaliser d'ici fin 2030.

«Nous devons nous mettre au travail, tout de suite», a affirmé le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon. Pour commencer, il a «demandé à tous les gouvernements d'adopter à Paris en décembre un accord sur le climat solide et universel».

La jeune pakistanaise Malala Yousafzai, prix Nobel de la Paix, a exhorté les gouvernements à «tenir leurs promesses d'une éducation pour tous», y compris les filles et les enfants réfugiés qui ont fui la guerre en Syrie.

Pour le pape François, qui était monté juste avant à la tribune de l'Assemblée générale de l'Onu, le nouveau plan d'action est «un signe important d'espérance».

Mais il ne suffit pas, a-t-il averti, de «rédiger de longues listes de bonnes intentions». «Au delà des plans, il y a des hommes et des femmes concrets, égaux aux gouvernants, qui vivent, luttent et souffrent».

L'objectif numéro un est «d'éliminer la pauvreté sous toutes ses formes»: 836 millions de personnes vivent encore avec moins de 1,25 dollar par jour.

Trop ambitieux ? 

Il faudra aussi assurer l'accès de tous à l'éducation et à la santé, lutter contre les inégalités croissantes, promouvoir les femmes et la bonne gouvernance, et limiter le réchauffement de la planète.

Ce chantier pharaonique fait suite aux Objectifs du millénaire pour le développement (MDG), qui portaient sur la période 2000-2015.

Mais il est beaucoup plus ambitieux -trop, disent les sceptiques- que les huit MDG, centrés sur la pauvreté et la santé dans les pays en développement.

Le nouveau plan d'action s'appliquera aussi aux pays développés et s'étendra à des domaines politiquement sensibles (bonne gouvernance, égalité hommes-femmes, lutte contre la corruption).

Il faudra le financer, s'assurer que les gouvernements le respectent et faire que «personne ne soit laissé de côté» dans la course au développement.

S'ajouteront à ces défis la forte croissance démographique attendue d'ici 2030 en Afrique subsaharienne, l'urbanisation à outrance ou le vieillissement de la population qui alourdit les comptes sociaux.

Et comme le rappelait l'ambassadrice américaine à l'Onu, Samantha Power, «une guerre civile dans un pays en développement peut ramener l'économie de ce pays trente ans en arrière».

Chaque pays restera libre d'appliquer ou non les objectifs et choisira les moyens de le faire. 300 indicateurs permettront d'évaluer les progrès accomplis.

Il faudra selon les experts trouver entre 3.500 et 5.000 milliards de dollars par an sur 15 ans, voire davantage, pour le financer. C'est plus que le PIB de la France, du Royaume uni ou de l'Allemagne.

Or, l'aide au développement accordées par les Etats riches aux plus pauvres est en baisse pour cause de crise économique.

L'Onu table donc sur une meilleure collecte de l'impôt dans chaque pays et sur la lutte contre la corruption. Elle compte surtout beaucoup - trop pour certains- sur les investisseurs privés. Il n'est pas sûr que ceuxci verront dans chaque objectif une promesse de gain et qu'ils préféreront toujours le bien commun au profit immédiat.

Les résultats du précédent plan sont mitigés. Extrême pauvreté et mortalité infantile ont chuté de moitié par rapport à 1990, des maladies comme le paludisme sont en net recul et 92% de la population des pays en développement ont désormais accès à la téléphonie mobile (contre 10% en 2000).

Mais l'environnement a souffert de la croissance accélérée en Chine ou en Inde et les inégalités se sont creusées, l'Afrique subsaharienne et l'Asie du sud restant à la traine. 

Une personne sur quatre est mal nourrie en Afrique subsaharienne, alors qu'on gaspille 1,3 milliard de tonnes de nourriture chaque année dans le monde, et 57 millions d'enfants ne sont pas scolarisés. 

Deux milliards et demi de terriens n'ont pas accès à des toilettes et 1,3 milliard ne sont pas encore reliés à un réseau électrique moderne.

Lematin

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