Yawatani

Au terme d'une semaine de troubles sociaux, les Tunisiens ont marqué dimanche 14 janvier le 7e anniversaire de la révolution. Si certains ont exprimé leur fierté, d'autres ont étalé leur colère face à la persistance de la pauvreté, du chômage et de la corruption. Malgré le succès relatif de sa transition démocratique, la Tunisie ne parvient pas à s'arracher à la morosité économique et sociale, selon certains observateurs.

La semaine dernière, des manifestations pacifiques et des émeutes nocturnes ont secoué plusieurs villes, avait rapporté la presse étrangère. Celle-ci a été critiquée par le président tunisien Béji Caïd Essebsi d'avoir «amplifié» les faits et porté atteinte à l'image du pays lors de sa couverture des récents troubles sociaux.

Les protestataires réclament la révision du budget voté en décembre mais aussi une lutte plus efficace contre la corruption. Le mouvement social a été lancé début janvier à l'appel de «Fech Nestannew» (Qu'est-ce qu'on attend?), dont les instigateurs, issus de la société civile, réclament davantage de justice sociale.

En difficulté financière, notamment après la crise du secteur touristique liée à une série d'attentats terroristes en 2015, la Tunisie a obtenu un prêt de 2,4 milliards d'euros sur quatre ans du Fonds monétaire international (FMI). En échange, elle s'est engagée à une réduction de son déficit public et à des réformes économiques.

Le gouvernement a promis un plan d'action social qui doit toucher plus de 120.000 bénéficiaires. Il prévoit une aide à l'accès à la propriété pour les familles pauvres, «une couverture médicale pour tous» et une augmentation de l'allocation sociale en faveur des familles nécessiteuses.

Deux tendances opposées ont caractérisé l'économie tunisienne à la fin de 2017, selon un bulletin économique du FMI. La croissance s'est raffermie pour atteindre environ 2% en raison des améliorations du climat sécuritaire. Les arrivées de touristes ont connu une hausse de 30%, la production de phosphates a fortement rebondi et les investissements (étrangers et nationaux) montrent des signes précoces de reprise. Cependant, d'un autre côté, les vulnérabilités macroéconomiques se sont accentuées et nécessitent une action urgente.

La dette publique atteindra 70% du PIB d'ici la fin de l'année, le déficit record du compte courant sera à deux chiffres, et les réserves internationales de la Banque centrale de Tunisie ont chuté. La reprise économique ouvre la possibilité de prendre des mesures décisives. Les autorités tunisiennes ont déjà franchi une étape importante en adoptant une loi de finances audacieuse pour 2018, qui vise à réduire le déficit budgétaire à moins de 5% du PIB.

Pour atteindre cet objectif budgétaire ambitieux, il faudra mettre en œuvre la stratégie fiscale du gouvernement et celle liée à la réforme de la fonction publique. La réduction des subventions de l'énergie, qui profite de manière disproportionnée aux ménages aisés et la poursuite de la réforme du système de sécurité sociale sont d’importantes étapes sur le chemin de la stabilisation des déficits et de la dette.

La poursuite de la stratégie de resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale de Tunisie, y compris en limitant le refinancement des banques, contribuera à ancrer les anticipations d'inflation et à soutenir le dinar sur le marché des changes. La flexibilité du taux de change continuera de contribuer à rendre l’économie tunisienne plus compétitive.

L'économiste

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