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La Koutla espère conduire le futur gouvernement même si la prérogative de la nomination du Premier ministre revient au Souverain. Dans les coulisses du Parti de l’Istiqlal, on avance même les noms du secrétaire général du parti, Abbas El Fassi, et de l’un de ses cadres brillants, Adil Douiri. L’USFP, après son revers aux législatives du 7 septembre (38 sièges seulement contre 50 en 2002), fait profil bas et ne semble pas être dans la course à la Primature. Auprès du PPS, même si le parti a amélioré son score (17 sièges contre 11 en 2002), l’on n’a pas non plus de visées sur la Primature. Photo illustrant l'Article La Koutla, qui fait figure de «bloc» de gauche dans le paysage politique marocain, pourrait éventuellement se tourner vers les «camarades» d’hier. Ceux qui sont partis particulièrement du PPS et de l’USFP et qui ont créé leurs propres formations politiques. Toutefois, elle n’aura pas cette «majorité confortable» tant recherchée. Avec les 9 sièges du Front des forces démocratiques (FFD) du transfuge du PPS, Thami El Khyari (12 en 2002), les 6 sièges de l’Union PADS-CNI-PSU, les 2 sièges du Parti socialiste et éventuellement les 5 sièges du Parti travailliste de Abdelkrim Benatiq, la Koutla ne disposerait pas plus que de 124 sièges. Il lui resterait alors une quarantaine de sièges à trouver pour atteindre une majorité somme toute relative.

Encore faut-il que les partis précités acceptent de jouer le jeu. Ce qui n’est pas évident car, à en croire Benatiq, dont le parti va tenir un congrès national ce samedi pour arrêter définitivement sa position, la tendance des travaillistes penche plutôt vers un «bloc» d’opposition où se retrouveraient tous «les camarades d’hier». Bloc dont le chef de file pourrait être l’USFP, à condition, bien sûr, que la formation politique de Mohamed El Yazghi accepte de se «désolidariser» des alliés de la Koutla. Ce qui paraît peu probable à la lumière des déclarations d’intention qui, de part et d’autre, favorisent plutôt «une Koutla forte et soudée».

Reste donc le Mouvement populaire (MP) et le Rassemblement national des indépendants (RNI). Le premier dispose de 41 sièges, sans compter les 9 sièges du Mouvement démocratique et social (MDS) allié de toujours de la Mouvance populaire. Le second a pu remporter 39 sièges. Arithmétiquement, ces deux partis totalisent à eux seuls 80 sièges. S’ils rejoignent la Koutla, la majorité (gouvernementale?) disposerait alors de 182 sièges au Parlement. De quoi gouverner à l’aise.

Mais la Koutla est-elle en mesure de faire les concessions qu’il faut pour gagner la confiance du RNI et du MP? Parce qu’on voit mal Mustapha El Mansouri, président du RNI, et Mohand Laenser, secrétaire général du MP, cracher dans la soupe. Certains observateurs leur attribuent même d’avoir des ambitions sur la Primature. Ou au moins sur des portefeuilles dans des départements d’envergure. Auprès des directions des deux partis, on se refuse à tout commentaire. L’on se cantonne encore une fois derrière un «c’est prématuré de se prononcer tant que le Souverain n’a pas encore nommé le Premier ministre».

L’alliance RNI-MP pourrait, elle aussi, offrir des possibilités notamment en faisant revenir à la vie le Wifaq. Ce dernier avait été créé en 1993 pour faire contrepoids à la Koutla. Ses composantes ont toujours été appelées «partis de l’administration». Il s’agit du RNI, du Parti national démocrate (PND) d’Abdallah Kadiri, qui n’a pu recueillir que 3 sièges le 7 septembre (contre 12 en 2002) et de l’Union constitutionnelle (UC). Cette dernière, à la surprise générale, a obtenu 27 sièges (seulement 16 en 2002). L’UC est donc un challenger qu’il ne faut pas écarter.

La variable PJD
Auprès de la direction du PJD, on affirme volontiers «préférer une opposition forte à la Chambre des représentants à une représentation ridicule au gouvernement». Les observateurs assimilent cette affirmation à un «niet» diplomatique à toute tentative d’intégrer le PJD dans une coalition à 5 ou 6 partis. «Nous ne siègerons jamais aux côtés de l’USFP et encore moins aux côtés du PPS», se plaît-on à dire auprès du PJD.

Jamal Eddine Herradi
Source: L'Economiste

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