Yawatani

Loin des yeux, près du cœur. On peut vivre aux Etats-Unis depuis une décennie et y connaître une réussite détonante, sans pour autant oublier son pays d’origine, là où on a grandi. C’est un peu l’histoire de Sara Amri. Installée au Wisconsin, cette jeune analyste d’affaires, actuellement chef de projet chez Johnson Health Tech North America, une entreprise axée sur l’industrie du fitness, est le symbole des aspérités de la 13ème région, tant adoubée par le ministère délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration. Sara réserve pourtant au Maroc une grande place dans son cœur, au regard des activités associatives qu’elle y entreprend, mais également l’indéfectible envie, d’apporter sa pierre à l’édifice au projet de développement socioéconomique entrepris par le Royaume. 
Ainsi elle se lance dans un projet d’appli novateur, à travers lequel elle espère non seulement accroître la notoriété touristique du Maroc, mais aussi aider son pays à exploiter au maximum, ses particularités, sa culture et son histoire.  
  

 

Libé : Vous êtes sur le point d’investir au Maroc dans le domaine touristique, à travers StriveOn. En quoi consiste votre projet?   
Sara Amri : StriveOn est une application ou une plateforme mobile basée sur l’hyper-localisation. C’est une nouvelle technologie que nous avons développée en collaboration avec Parks et Recs, une autorité qui contrôle les parcs aux Etats-Unis. L’appli permet aux touristes d’interagir et de découvrir un lieu à travers son histoire. Où que vous soyez, StriveOn fournit des informations contextuelles, des indications de cheminement et des mises à jour sur les sites touristiques qui vous entourent. Elle peut également être considérée comme une alternative au bouche à oreille, sauf que c’est instantané. Par exemple, un touriste qui passe à côté de Jamaâ El Fna. Son passage déclenchera une notification qui lui fournira des informations précises sur le site. 

Quel pourrait être l’impact économique de StriveOn au Maroc ? 
Il y a tout d’abord une dimension analytique. Grâce à l’appli, il est possible d’avoir une idée précise sur le nombre de personnes qui visitent tel ou tel site touristique. En conséquence, le ministère du Tourisme ou les propriétaires pourront renforcer et améliorer l’expérience touristique du site, ou bien améliorer l’attractivité d’un autre peu visité. Pour vous donner un exemple, aux Etats-Unis, il y avait un parc que l’on croyait à l’abandon. Le nombre de visiteurs recensé par StriveOn a permis de changer cette perception, et il a été reconsidéré comme site important. 
A leur retour de vacances, les utilisateurs de l’appli n’auront pas uniquement des photos comme souvenir, mais aussi plein d’expériences et de connaissances à raconter, au niveau de la culture marocaine et son histoire. Ce qui renforcera forcément l’attractivité touristique du Royaume. Est-il facile de transposer au Maroc un projet qui a été étudié et conçu aux USA? 
C’est vrai que de prime abord cela peut paraître compliqué. Mais en réalité, nous sommes habitués à gérer ce processus, dans la mesure où nous avons exporté notre projet au Canada et en Inde. Donc, exporter notre projet au Maroc ne nous fait pas peur, d’autant plus que nous allons nous appuyer sur des partenaires qui sont au fait des rouages et de la réalité économique du pays. 
Peut-on considérer vos partenaires comme une solution à la question du suivi? 
Sans aucun doute. Nous avons confiance en nos partenaires. Mais ce n’est pas pour autant que nous allons leur déléguer l’entière responsabilité du projet. Nous aussi, on compte nous déplacer très souvent au Maroc. En fait, quand on réalise un projet, on est conscient que le suivi est un aspect qui fait partie intégrante du processus. 
Ainsi, l’océan Atlantique qui vous sépare des côtes marocaines ne représente pas un frein. 
Aucunement. En sept heures, on peut être sur place. Même moins. De nos jours, tu peux embarquer à New York et te retrouver six heures plus tard à Casablanca. 
L’appli sera-t-elle viable uniquement à Marrakech? 
Non, elle recensera également les sites touristiques de Casablanca, Agadir et Rabat. On est prêt à se lancer, appuyé par des partenaires extrêmement excités à l’idée d’investir au Maroc. 
Le Maroc est si attirant que ça? 
Ah ça oui ! Aux USA, le film «Casablanca» a marqué des générations et a fait la réputation du Maroc. 
Même s’il a été tourné en studio? 
Pour eux, il a été tourné à Casablanca, point barre. Va leur expliquer, ils ne veulent rien savoir. Tant mieux pour nous et pour le Maroc. 
Vous êtes également investie personnellement dans un projet associatif dans le Sud, à Tinzar. Comment vous en êtes venue à aider ce petit village de 250 âmes ? 
A la base, je suis née et j’ai grandi à Casablanca. Et comme mes parents sont originaires de la région de Ouarzazate, plus exactement à Imaghrane, j’y passais presque toutes mes vacances. Alors, assez tôt, j’ai été confrontée à la dure réalité vécue par les gens des montagnes : la précarité, la pauvreté, le manque d’éducation scolaire. L’école la plus proche se trouvait à plus de deux heures de marche. Alors, dès que j’ai eu l’opportunité de les aider, je n’ai pas hésité un seul instant. 
D’après votre exposé sur l’Association, vous êtes en plein chantier? 
Au début, il y avait une école avec des murs, mais dépourvue de porte et de toit. Il y faisait si froid que les enfants étaient dans l’incapacité d’écrire. Leurs mains étaient engourdies. Notre première action était de réaménager l’école, pour leur  permettre d’étudier dans de bonnes conditions. Nous leur avons également envoyé des fournitures scolaires. Puis, aussi, nous construisons un centre culturel. J’aimerais améliorer la condition de toutes les femmes du village, notamment en leur dispensant des cours au niveau marketing, dans la mesure où les amandiers qui les entourent, peuvent être une source de revenus, en les exportant aux Etats-Unis, qui est un pays friand de ce produit et ses dérivés.

 

Libération

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