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· Ils concentrent un quart de l’enveloppe allant aux immigrés

· Le chômage en hausse dans les services, la construction et l’agriculture

· Climat économique ou réelle discrimination? Les Marocains sont les plus nombreux à toucher le chômage parmi toutes les populations immigrées en Espagne. Ils sont même en tête de liste d’après les tout derniers chiffres de l’Inem, le service public de l’emploi espagnol. Le ministère du Travail ibérique enregistrait, fin novembre, près de 200.000 étrangers en situation de chômage. Un chiffre en augmentation depuis l’année dernière. Depuis le mois d’octobre, on remarque que le nombre d’immigrés qui touchent des indemnités de chômage en Espagne, a augmenté de moitié jusqu’à atteindre 119.429 bénéficiaires.
L’Inem débourse globalement 102 millions d’euros, soit 1,2 milliard de dirhams en prestations chômage pour les étrangers, soit 7,7% de l’enveloppe totale dédiée aux chômeurs inscrits en Espagne, toutes nationalités confondues. Sur les 102 millions d’euros, 27,3% sont destinés aux Marocains. Le reste est partagé principalement entre les Équatoriens, (11,5% des allocations), les Roumains (7,9%) et les Colombiens (7,2%). Les bénéficiaires étrangers extracommunautaires ont atteint le nombre de 89.517, soit 30% de plus qu’en 2006. En outre, les hommes étrangers sont plus nombreux que les femmes à toucher le chômage. Ils sont 109.032 contre 89.322 femmes, avec une croissance annuelle de 32,6 et de 12,8% respectivement. Les 25 ans et plus dépassent les 178.000 chômeurs, soit 8,1% de plus que l’année dernière. Les Marocains nés en Espagne sont plus nombreux à ne pas vouloir travailler que les Marocains immigrés, qui généralement se retrouvent sans emploi contre leur gré.
Pour les différents secteurs d’activité, même constat. On observe une augmentation croissante dans les services avec 111.885 chômeurs immigrés dont 4,8% de Marocains, suivis par la construction avec 43.571 chômeurs étrangers, soit une augmentation de 57,5% par rapport à 2006.
L’industrie subit aussi cette hausse du chômage mais se trouve moins touchée comparée à l’agriculture qui compte 9.078 chômeurs, dont 22,7% de Marocains enregistrés au ministère de l’Emploi. Les chiffres de la sécurité sociale permettent d’avoir une vision globale du chômage de cette catégorie de population dans les différents domaines d’activité, grâce au type de cotisation choisi par l’immigré. En effet, l’emploi des étrangers hors Union européenne est plus important dans l’agriculture et l’hôtellerie de manière générale et, par conséquent, les cotisations sont plus importantes. Cependant, les «autonomes» cotisent beaucoup moins, tout simplement parce que ce champ d’activité permet plus facilement de travailler «au black». Les Marocains sont très peu nombreux à faire partie de cette catégorie, contrairement aux Chinois.
La Catalogne, la région de Madrid et l’Andalousie sont les régions les plus concernées par le phénomène. Logique lorsque l’on sait que la majorité des travailleurs y vivent et y travaillent (cf. notre édition du 19 octobre 2007 www.leconomiste.com).
Le taux de chômage est en hausse pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le nombre de travailleurs immigrés ne cesse d’augmenter et beaucoup de secteurs ne peuvent absorber toute cette population additionnelle. Cette saturation du marché du travail espagnol s’est beaucoup fait ressentir en novembre dernier. Même s’il est vrai que beaucoup de Marocains ne trouvent pas d’emploi pour des raisons propres à l’évolution de l’économie espagnole, il subsiste néanmoins une discrimination à l’embauche. D’ailleurs, le compte rendu officiel du ministère le mentionne. Il arrive parfois que les employeurs prétextent cette saturation pour ne pas employer d’étrangers, souvent extracommunautaires. Les Marocains, et plus particulièrement les femmes marocaines, souffrent de cette situation. Pour 149.800 femmes actives, 48.600 sont sans travail et à la recherche d’emploi.
Malgré ces chiffres alarmants, l’évolution des travailleurs étrangers dans la péninsule ibérique a été plutôt positive selon le ministère de l’Emploi, même si, autre point, elle ne concerne que les secteurs où beaucoup d’Espagnols refusent de travailler et où la demande de main d’œuvre est importante. L’industrie, le commerce, la construction ou encore l’hôtellerie en font partie. Suite à la campagne de régularisation massive des sans-papiers décrétée par Zapatero, les emplois domestiques ont été régularisés et ont permis l’embauche de beaucoup d’étrangers. Cette croissance a été maintenue jusqu’à cette année. En 2005, ils étaient 76.148 employés de maison contre 250.022 en 2006. En 2007, ils ne représentaient plus que 183.174 personnes. Beaucoup d’étrangers, et particulièrement les femmes étrangères, ont effectivement profité de cette campagne de régularisation afin de pouvoir travailler dans d’autres domaines comme l’hôtellerie ou les services. Une «méthode» souvent adoptée par les immigrés et les Marocains d’Espagne pour trouver un travail meilleur. Une tentative plutôt difficile pour ces ressortissants dans un pays qui pratique beaucoup la discrimination.

La préoccupation majeure des Espagnols



Le chômage des immigrés et plus particulièrement des immigrés marocains n’enchante pas les Espagnols, surtout quand les chiffres sont en hausse! Accusés de «voler le pain des Espagnols» lorsqu’ils travaillent ou de «profiter du système» lorsqu’ils ne travaillent pas, les Marocains jouissent d’une très mauvaise réputation. D’après une enquête réalisée auprès du Congrès espagnol, avec, à l’appui, près de 3.000 questionnaires remplis par des Espagnols sur tout le pays, le chômage est leur préoccupation principale avec l’immigration, loin devant le terrorisme. Depuis le mois de septembre, date de la dernière enquête de ce type, où le chômage était également le sujet principal, le score du sondage a augmenté de 2,5 points concernant cette question.

Source: leconomiste.com

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