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Au nom du « droit des enfants à l’intégrité physique » la circoncision, pratiquée largement par les communautés musulmanes et juives, a été pointée du doigt par le Conseil de l’Europe. Bien que non contraignant ses Etats, la résolution 1952 datée du 1 octobre 2013 représente la circoncision des jeunes garçons comme « une violation de l’intégrité physique des enfants ».

Tout commence par une polémique qui éclate en Allemagne en 2012 sur l’éventualité d’interdire la circoncision. Un arrêt du tribunal de Cologne considérait la circoncision comme un acte répréhensible pouvant être condamné au nom de l’épanouissement de l’enfant et de son droit à l’intégrité physique. Aujourd’hui, autorisée pour des motifs religieux en Allemagne, au vu du contexte actuel en France sur la question religieuse notamment sur l’Islam, on peut s’attendre à ce que le sujet fasse apparition dans le débat public.

La France accueille une très forte communauté musulmane, avec ses  5 millions de fidèles, elle est le premier pays « musulman » d’Europe. Bien que tolérée, la circoncision n’est pas légalisée comme le rappelle le Conseil d’Etat dans son rapport annuel sur la laïcité de 2004, elle est « dépourvue de tout fondement légal ».

Dans un pays où la première religion doit être la laïcité, on peut imaginer, qu’impulsée par la résolution du Conseil de l’Europe, la polémique gagne le territoire. L’amalgame est fait entre circoncision et excision puisque le Conseil de l’Europe considère la circoncision au même titre que « les mutilations génitales féminines ». Grossière erreur qui peut vite polluer l’esprit public. L’une étant une pratique religieuse dont les atouts « santé » ont été démontrés, elle est même recommandée par l’OMS et l’ONUSIDA en prévention de lutte contre le SIDA, l’autre étant une pratique d’ordre coutumière sans fondement religieux et dans les effets négatifs et souffrances sont décrites par celles qui les ont vécus.

Alors que l’Islam suscite déjà de nombreuses inquiétudes et incompréhensions, après les polémiques sur le port du voile et le sacrifice du mouton, on peut s’attendre à ce que la circoncision soit le prochain invité de la scène publique.

Par S.S.

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