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Dès lors que l’état est impliqué, il a systématiquement le mauvais rôle. et pas toujours à tort.

Driss Jettou n’est pas connu pour être un népotiste. Plutôt droit dans ses bottes, ce qui lui avait d’ailleurs valu sa nomination en août 2012 à la présidence d’une institution aussi morale que la Cour des comptes, il s’est pourtant retrouvé au coeur d’une vague de mèmes sur les réseaux sociaux critiquant la tendance de beaucoup de nos politiques à favoriser leurs proches au détriment de la compétence. La raison, c’est une petite phrase qu’il avait lâchée le 12 octobre 2018 en marge de l’ouverture de l’actuelle session parlementaire, éconduisant un quidam visiblement trop insistant et qui semblait rencontrer un problème à quelque niveau en le sommant d’aller dire à la personne responsable du problème que «c’est Driss Jettou qui m’a envoyé».

Dans son contexte, cette injonction était certainement anodine, puisque le problème en question paraît futile, raison pour laquelle M. Jettou l’a expédié de la sorte. Mais elle a été filmée par un téléphone portable et relayée sur les réseaux sociaux, et surtout elle est tombée à un moment où la confiance des Marocains en leur État et en ses institutions est au plus bas. Dès lors que l’État est impliqué, il a systématiquement le mauvais rôle, en plus d’incarner les valeurs les plus viles comme donc le favoritisme, objet des mèmes visant M. Jettou. Et ce n’est pas toujours à tort.

Les tares de nos institutions ont été soulevées par le Roi lui-même dans bon nombre de ses discours de ces deux dernières années. On parle notamment, depuis plusieurs mois, d’une réforme voire d’une complète refonte du modèle de développement, autant parce qu’il n’est tout simplement pas capable de répondre aux besoins des Marocains en divers domaines, qu’il s’agisse notamment de la santé, de l’éducation et de l’emploi, que parce que sa mise en oeuvre a souffert de degrés d’incompétences variables mais plus ou moins analogues au sein des différents départements.

Ailleurs, dans des pays comparables comme la Tunisie ou la Jordanie ou encore, au plan africain, le Rwanda, les mêmes causes ont produit des effets sinon spectaculaires, du moins bien meilleurs. Cet état de fait a notamment été soulevé par le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et par ailleurs secrétaire général du Parti de l’Istiqlal (PI), Nizar Baraka, lors d’une journée d’étude à Skhirat le 20 octobre. Le concerné a notamment pointé du doigt «le taux de croissance [qui] ne reflète pas la création d’emplois», regrettant également une «crise de confiance grave» chez la population. Comment remédier à cette crise? C’est là tout le défi auquel font face nos responsables avec, il faut le dire, une grande médiocrité pour l’instant en ce qui concerne le cas de notre gouvernement dirigé par le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), Saâd Eddine El Othmani. Peut-être faudrait-il, pour qu’il se bouge, s’adresser à notre Exécutif en prétextant que c’est M. Jettou qui vous a envoyé …

 

Maroc Hebdo

 

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