Yawatani

A quelques heures du début de Ramadan dans de nombreux pays européens, l’heure est aux préparatifs, mais aussi à une certaine appréhension, puisque de nombreux étudiants marocains à l'étranger doivent gérer entre le jeûne et une période d’examens qui débutera bientôt.

Le Ramadan commence ce jeudi dans plusieurs pays européens à l'instar de la France, la Belgique et le Royaume Uni. Dans ces pays où sont installés de nombreux MRE, il n’existe pas de mesure visant à faciliter le jeûne durant la période du mois sacré.

Dans l’émission hebdomadaire «Faites entrer l’invité» en partenariat avec Yabiladi dédiée aux Marocains du monde, la question de la difficulté du jeûne pour les enfants et les étudiants établis à l’étranger est abordée tout comme la longueur des journées (jusqu’à 22h parfois) et la chaleur rendent cette pratique religieuse difficile.

«En France, en Allemagne, en Belgique, en Italie, en Espagne, aux Etats-Unis, au Canada, là où nos compatriotes vivent et résident, il n’y a pas d’aménagement, que ce soit au travail et aussi pour l’école. En cette période où les journées sont longues, il y a une chaleur qui n’aide pas tout comme les examens pour les plus jeunes», rappelle Mohamed Ezzouak, directeur de publication de Yabiladi.

Au cours de l’émission, deux mamans installées en France, Fatima et Latifa, racontent que leurs enfants rencontrent des difficultés durant les longues journées de cette période coïncidant avec le mois sacré. Fatima, habitante aux Yvelines a quatre enfants, âgés entre 11 ans et 20 ans. «Tous mes enfants jeûnent. Ils sont étudiants, deux d’entre eux sont à l’université à Paris. Avec la grève des trains, ils ont des trajets d’une heure à faire, parfois plus. En plus, c’est la période d’examens, ils sont donc obligés de rester toute la journée dehors», raconte cette maman de quatre enfants. Par ailleurs, elle explique ne pas avoir imposé à ces enfants de jeûner. «Ils peuvent rompre le jeûne s’il fait très chaud ou s’ils n’arrivent pas», avance-t-elle. «Pour être préparé à cette éventualité, ils ont tout le temps une bouteille d’eau et des dattes dans leur sac», rappelle-t-elle.

Même son de cloche du côté de Latifa, une maman de trois enfants âgés entre 16 et 22 ans, le plus jeune étant «fragilisé par les jours du jeûne». «Quand il fait le ramadan, il perd beaucoup de poids. Je me suis mise d’accord avec son père qu’il ne jeûnera que les jours où il n’a pas de cours et les jours de vacances», raconte-t-elle sur les ondes de Radio. «Il rattrapera les jours plus tard», poursuit la maman. Celle-ci raconte aussi que son fils ainé, qui travaille à Paris, avait fait un malaise à cause du jeûne avant de se retrouver aux urgences.

Elle ne manque pas de «dénoncer la pression sociale ainsi que le regard des autres qui jugent les personnes qui ne jeûne pas pendant le mois de Ramadan».

La santé d’abord

Le mois sacré n’a pas pour but de détériorer la santé des musulmans, comme le rappelle Mohamed Ezzouak. «Certains médecins conseillent de faire attention à la santé. Même si la religion est quelque chose de métaphysique, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de rationalité. Être rationnel du point de vue pratique du jeûne, c’est tout ce qui répond aux préceptes de la religion».

Jamal Ikazban, député au Parlement de Wallonie à Bruxelles et acteur associatif auprès des jeunes, explique pour sa part qu’il a également conseillé à son fils d’éviter de faire le Ramadan pendant la période des examens. «Il faut sortir du tabou par rapport à cette question-là pour déculpabiliser les parents», ajoute-t-il. Il insiste aussi sur la nécessité de «montrer aux non-musulmans qu’on continue à vivre normalement et il ne faut pas qu’ils aient l’impression que tout d’un coup la vie s’arrête, parce que c’est le Ramadan, qu’on ne fait plus d’efforts et qu’on ne fait plus certaines activités», enchaîne-t-il.

Les trois invités de l’émission restent unanimes sur le fait que «chacun est libre de faire ce qu’il veut» et qu’il ne faut juger. Ce qui est important, c’est le fait d’inculquer les valeurs de l’Islam dès le plus jeune âge à ces enfants», affirment-ils.

Le Ramadan est aussi l’occasion de se retrouver en famille, du partage, mais aussi du rapprochement des communautés, comme le précise Jamal Ikazban. Lors des mois sacrés des années précédentes, le député rappelle avoir «rompu le jeûne dans une église». Un symbole fort de cette volonté de vaincre l’islamophobie et de montrer ce qu’est le vrai islam.

 

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