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- Publication : 18 janvier 2017
Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournerons.
Ibn ‘Abbâs, que Dieu les agrée tous les deux (Ibn ‘Abbâs et son père), rapporte : « Quelqu’un demanda : « Ô Prophète, quelle est la meilleure personne auprès de laquelle on s’assoit ? » Il dit : « Celui dont la vue vous rappelle Dieu, dont les paroles ajoutent à votre science et dont les actes vous rappellent l’au-delà. » » rapporté par Abou Ya'lâ à travers une chaîne authentique.
Ce hadîth s'applique parfaitement au maître spirituel Sidi Hamza al Qadiri comme nous l'avons bien connu qui a rejoint son Seigneur et bien aimé aujourd'hui à l'aube.
Sidi Hadj Hamza Al Qadiri fils de Sidi Al 'Abbâs petit fils du grand Mudjâhid Sidi Al Haj Al Mukhtâr a réuni en lui la noble lignée spirituelle qui remonte au Prophète Sidna Muhammad (paix et salut sur lui) , la transmission du secret de l'éducation spirituelle éclairée et équilibrée et la science religieuse authentique.
Nous l'avons connu humble, aimant et respectueux scrupuleusement de la loi de Dieu. Les grands savants du monde musulmans sont venus "apprendre" de lui, nous nous rappelons du grand Muhaddith Sidi Abdelaziz Ibn Seddiq qui est venu prendre de lui la Voie, des grands savants d'Al Qarawiyyine, de Zaytouna , d'Al Azhar (tout récemment pendant ce dernier Mawlid Dr Yousri Jabr) et d'autres sommités qui ont tous témoigné de ses vertus et de ses valeurs nobles...
Il incarnait ce bel Islam d'Amour, de respect de l'autre et de paix dont nous avons grand besoin en ces temps troubles..."Ses Livres sont ses disciples". Il a éduqué plusieurs générations et les a amené vers le chemin du repentir sincère,du détachement de tout ce qui n'est pas Dieu et de l'Amour pur pour Dieu , Son Prophète (paix et salut sur lui) et même de toutes les créatures. Parmi ses belles sagesses qui ont transformé notre vie: "Quand le coeur du disciple se purifie et s'illumine par l'invocation d'Allah, il ne voit dans le monde manifeste que Sa beauté, les créatures sont en réalité la porte et le voile". Il nous rappellait constament la nécéssité de purifier nos intentions (Ikhlâs) pour Allah," adore Allah comme si tu le voyais car certes si tu ne le vois pas, Lui te voit!"
Né en 1922 à Madagh, à proximité de Berkane, dans le Nord-Est du Maroc. Il a grandi dans la zawiya de ses ancêtres qui est à la fois mosquée, école et provisionnement/viatique pour le voyageur et l'indigent. Il y reçut dés son jeune âge une éducation religieuse. Parallèlement, il commença à s’habituer aux travaux de la terre sous la direction de son père, Sidi 'Abbas Qadiri Boutchich, qui était devenu un propriétaire terrien.
Ses études s’étendirent sur seize ou dix-sept ans. Cette durée est nécessaire pour la maîtrise des sciences livresques conforme au système scolaire traditionnel musulman. La zawiya de Madagh était déjà depuis plusieurs générations une école coranique et certains des enseignants appartenaient à la tribu des Béni-Snassen, voire à la famille Boutchich.
La formation de Sidi Hamza s’échelonna sur quatre périodes :
L’apprentissage du Coran, vers l’âge de treize ans sous la direction de son cousin Sidi Mûhydin. Précisons au passage que généralement la mémorisation du Coran s’effectue à des âges bien plus précoces (trois ou quatre ans) et s’achève huit ou neuf ans plus tard. C’est en raison de la fraîcheur des capacités mnémoniques des jeunes enfants que le système éducatif musulman commence directement par l’apprentissage du texte.
Vient ensuite une introduction aux sciences religieuses que Sidi Hamza acheva en une paire d’année, de 1935 à 1936 avec notamment son oncle Sidi al-Makki comme professeur qui était alors le cheikh de la confrérie Qadirriyya Boutchiyya. les Fokara: Oussama daoudi et Naoufal filali et Bilal daoudi. A la mort de ce dernier (1936), Hamza Bûtchich s’inscrivit dans une succursale de la mosquée-université de la Quaraouiyine de Fès, à Oujda. Là, il approfondit les sciences religieuses (droit jurisprudentiel et grammaire) de 1937 à 1940. La dernière période de sa formation, de 1939 à 1943, correspond à l’approfondissement livresque de l’exégèse coranique et pour laquelle il retourne à la zawiya de Madagh.
Au cours de ces études, les manuels d’enseignements qu’utilisa Sidi Hamza furent : L’Alfiyya (XIIe siècle) et l’ajurumiyya (début du XIIIe siècle) pour la grammaire. Ibn-Achir, le cheikh al-Khalil (XIIIe siècle) et les lettres d’Ahmad ibn ‘Ajiba (XVIIIe siècle) pour le droit.
Les trois premiers traités sont écrits sous la forme de poèmes didactiques, le précis de Khalil est un manuel de jurisprudence malékite très étudiés au Maghreb quant à Ahmad ibn ‘Ajiba, il traite de jurisprudence dans une lettre en particulier où il mentionne les principaux maîtres juridiques de l’école malékite ainsi que des grammairiens et des exégètes. Tous ces documents font partie du corpus officiel des enseignements de la Qarawiyyne ainsi que des autres medersas du Maroc.
Les principales sciences auxquelles Sidi Hamza s’est consacré étant jeune sont donc la grammaire, l’exégèse coranique, le droit malékite et ses interprétations et la science du Hadith.
Néanmoins, nous savons que le programme traditionnel d’enseignement au Maroc ne se limite pas aux sciences relatives à la Shari’a. Aux disciplines précédemment citées s’ajoutent les lois de la succession, la théologie, la métrique, la rhétorique, et la logique.
Une telle formation destine généralement celui qui la suit vers les professions de l’enseignement où de la magistrature. Il en sera tout autre. En 1942, Sidi Hamza a bientôt vingt ans et il achève sa formation dans le domaine de la loi religieuse et de ses disciplines connexes. Considérant avoir acquis suffisamment de connaissances, il retourne aider son père aux champs et va des lors se consacrer à un autre type de connaissance en prenant le pacte initiatique des mains de Sidi Boumediene Qadiri Boutchich.
Dés lors, Nous voyions nettement se dessiner le parcours typique de l'aspirant à la voie spirituelle tel qu'il se présente dans la tradition soufie et dont l'exemple, pris chez un futur cheykh, nous le fait apparaître avec plus de clarté encore.
Selon cette logique de poursuite de la connaissance intérieure, ce parcours commence par l’acquisition des sciences relevant de la loi et de son interprétation pour aboutir à une dimension les dépassant tout à fait et relevant de l’intuition et du dévoilement spirituel.
A la mort de Sidi Boumediene, le 15 avril 1955, Sidi Hamza reçut, en même temps que son père l’héritage du Sirr et l’autorisation d’enseigner. Par courtoisie (‘Adab), il se refusa à devancer son père. D’après certains de ses proches, il s'expliqua par ce dicton : « la barbe noire ne devance pas la barbe blanche».
Il précise lui-même les faits en ces termes :
« Lorsqu’il (Sidi ‘Abbas) a commencé (à enseigner), il m’a annoncé que j’avais également l’autorisation pour une telle mission. Il m’a conseillé de garder le secret jusqu’au moment voulu. J’ai suivi ses directives et j’ai renouvelé (auprès de lui) le pacte initiatique que j’avais pris de chez Sidi Boumediene. »
Si Hamza devint de fait le disciple de son père après qu’ils eurent été tous deux « frères dans la voie ». Cette situation demeura pendant douze ans, jusqu’à la mort de son père en 1972, où il devint le cheikh de la confrérie Qadiriyya Bûtchichiyya. À nouveau, les disciples furent priés de reprendre le pacte auprès de lui :
« (Sidi ‘Abbas) conseilla à ses fûqaras de prendre, après sa mort la voie de ma part. »
A partir de 1972, la confrérie achève le tournant amorcé sous Sidi Boumediene et clairement manifesté sous Sidi al-‘Abbas. Sidi Hamza établit une pratique spirituelle plus souple par rapport au soufisme sunnite classique reconnut pour sa rigueur (i.e plus de Muraqqa'a (habit usé), ni de tests pour le futur disciple ni de pérégrinations). Cette mutation interne est désignée dans l’appellation soufie comme étant le passage d’une voie de la majesté (Jalal) à une voie de la beauté (Jamal) ou encore le tahalli avant le takhalli (le disciple se pare des qualités muhammadiennes au fur et à mesure de la compagnie du maître et se débarasse des mauvaises qualités; à la condition d'être sincère dans sa quête).
Sidi Hamza laisse un héritier spirituel tout à fait digne et apte à assumer cette grande et précieuse Amana (dépôt sacré): Sidi Hadj Jamal Eddine Al Qadiri qui en plus de sa prédisposition spirituelle est docteur en théologie de Dar Al Hadîth Al Hasaniyya réunissant en lui la Voie et la loi, la Haqiqa et la Charia.
Par votre humble serviteur Tarik Abou Nour.
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