- Détails
- Publication : 9 juin 2016
L’Observatoire de la laïcité a dévoilé, mercredi 8 juin, son troisième rapport annuel. Un document qui rappelle la législation en vigueur après une année 2015 marquée par des attentats et de fortes tensions identitaires.
Voici six mois, Elisabeth Badinter déclenchait une polémique en affirmant qu’il ne fallait « pas avoir peur d’être traité d’islamophobe ». Nicolas Cadène, rapporteur de l'Observatoire de la laïcité, avait alors condamné ces propos suscitant ainsi une controverse au sein de l'institution.
Elle fut une occasion pour le président de l’Observatoire, Jean-Louis Bianco, de rappeler, après la fâcheuse intervention du Premier ministre Manuel Valls dans le débat, que, de la laïcité, « il n’y a pas deux lignes, il n’y en a qu’une ». Mais aujourd’hui, l’institution appelle à l’apaisement au travers de son troisième rapport annuel publié mercredi 8 juin.
Dans la synthèse du rapport, Jean-Louis Bianco rappelle que son rôle consiste essentiellement à rappeler à la société et à ses institutions ce que dit la loi : « Face aux replis identitaires et aux pressions contre la République, que l’on ne doit surtout pas nier, mais aussi face à l’instrumentalisation dangereuse et trop courante de la laïcité, tous nos travaux s’attachent à rappeler le droit, à rappeler ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, et sous quelles conditions. »
Des guides pratiques pour une laïcité apaisée
Le second guide portant sur le monde de l’entreprise privée précise, par exemple, que lors d’un entretien d’embauche, un candidat ne peut être interrogé sur sa religion. Un autre guide est adressé aux structures socio-éducatives. Enfin, le quatrième guide, adopté en février dernier, concerne les établissements publics de santé et adresse des règles claires quant à la gestion du fait religieux dans les hôpitaux.
Des initiatives à valoriser
C’est la raison pour laquelle il a remis des Prix de la laïcité de la République française le 9 décembre 2015 à la Bibliothèque nationale de France. L’école d’art Brassart de Tours a obtenu le premier prix après avoir réalisé 18 affiches « visant à promouvoir le principe de laïcité auprès de divers publics ».
La laïcité, toujours mal comprise à l’étranger
Si le rapport indique que ce sont essentiellement les pays musulmans qui sont hostiles au modèle français, « il convient aussi de noter que les membres des minorités religieuses en pays musulmans, longtemps favorables à un système confessionnel à la libanaise, s’expriment de plus en plus en faveur d’une laïcité dont le modèle français serait la référence. »
Malgré la condamnation unanime des attentats de janvier 2015, des « critiques se sont élevées dans le même temps contre l’autorisation par la France de publier les caricatures ». Néanmoins, en Islande, ce débat a abouti à la suppression de la loi pénalisant le blasphème. L’Observatoire préconise de « continuer à solliciter les représentations diplomatiques de la France » et de « multiplier les initiatives expliquant ce principe majeur de la République ».
De plus, Yawatani.com se réserve le droit de supprimer tout commentaire qu'il jurera non approprié.