Yawatani
alt

 

 

Les sit-in des diplômés chômeurs toujours devant le Parlement

Le dialogue ouvert pour le recrutement d’une partie

 

 

 

Depuis une semaine, les diplômés chômeurs ont levé le pied. A la suite d’un deal avec les pouvoirs publics, ils ont préféré se faire discrets. Histoire d’éviter que leurs manifestations ne soient assimilées à celles qui secouent certains pays arabes comme l’Egypte, la Jordanie ou encore la Tunisie. D’ailleurs, pour l’agence de notation Fitch, le Maroc est loin d’être contaminé par cette vague. Elle vient même de confirmer la note souveraine du pays avec une perspective «stable».
Ainsi, les diplômés chômeurs ont déserté le boulevard Mohammed V en raison du dialogue entamé avec les pouvoirs publics qui doit déboucher sur le recrutement de plusieurs centaines d’entre eux. Le résultat de ce dialogue doit tomber le 10 février. S’ils ne sont pas contents, ils reprendront les sit-in et les marches devant le Parlement.
Dans ce manège qui se répète depuis des années, le wali a joué un rôle de la maîtrise d’œuvre sociale, une sorte d’intermédiation et d’interface entre ces «cadres et les différents ministères». Au niveau de la Primature, Abbas El Fassi a désigné deux de ses collaborateurs pour suivre ce dossier. Selon l’un d’entre eux, entre 10 et 15% des postes budgétaires seront accordés aux diplômés chômeurs. Reste que dans cette affaire, le ventre mou est l’absence des structures d’intermédiation que sont les partis politiques et les syndicats en retrait par rapport à la réalité. Ils laissent les diplômés chômeurs à la merci des groupes extrémistes.
Depuis une dizaine d’années, des manifestations des diplômés chômeurs sont organisées en permanence. Plusieurs groupes défilent à longueur d’année, avec des dossards de couleurs différentes: «l’Union nationale», «Résistance», «Rabitat», «Moustakbal», «Demain»… Des sit-in sont improvisés sur le boulevard Mohammed V, face au Parlement, au point que certains sont allés jusqu’à comparer cette place à Hyde Park à Londres. Car, dans cette affaire, il n’y a pas que les diplômés chômeurs. D’autres catégories, parfois avec une vingtaine de personnes, pour un oui ou pour un non, viennent faire entendre leurs voix. En étalant leurs banderoles, le portrait du Souverain et le drapeau en main, ils scandent leurs slogans, avant de se disperser dans le calme. En tout cas, le wali et les groupes sont arrivés à un modus vivendi. Il a convenu avec les manifestants de ne pas occuper la voie publique, ni de s’approcher des magasins et encore moins de gêner la circulation sur le boulevard Mohammed V. Hassan Amrani leur a expliqué que «la liberté de circuler passe avant la liberté de s’exprimer». Alors, dès qu’ils bloquent la circulation, ils sont évacués. Mais avant d’accéder à ce fair-play, les sit-in étaient brutalement dispersés. Le wali a fini par imposer sa vision qui privilégie le dialogue à la matraque. Rabat est donné en exemple, au point que les badauds et les touristes sont agréablement surpris de constater que pendant que les manifestants battent le pavé, les magasins restent ouverts. «Un cas à part, avec des manifestations civilisées», pour reprendre les termes d’une touriste.
Il est incontestable que ce nombre grandissant de manifestants témoigne de l’élargissement des libertés et de la bonne santé de la démocratie. C’est certainement cela qui a poussé Khalid Naciri à déclarer que «le gouvernement suit avec sérénité les appels à manifestations lancés sur Facebook». D’autant que les groupes qui manifestent devant le Parlement viennent de partout: Fès, Agadir, Oujda, Al Hoceima… Ils savent que chez eux, les manifestations ne rapportent rien. Alors, ils préfèrent venir à Rabat et ses ministères.

L'Economiste.com

Ajouter un Commentaire

Les points de vues exprimés dans les commentaires reflètent ceux de leurs auteurs mais ne reflètent pas nécessairement le point de vue officiel de Yawatani.com qui, par conséquent, ne pourra en être tenu responsable.
De plus, Yawatani.com se réserve le droit de supprimer tout commentaire qu'il jurera non approprié.


Code de sécurité
Rafraîchir

Articles liés

Ecouter la radioNewsletter

Horaires des prières

Pays:
Ville:
Autres options
Année:
Mois:
Latitude:
Longitude:
Time Zone:
DST:
Méthode:
Format heure:

Afficher le mois