Yawatani

Le Roi Mohammed VI a adressé, samedi, un discours à la Nation, à l’occasion du 46è anniversaire de la Marche Verte. S’il est des choses à retenir spécialement, c’est le ton clair et ferme, et les messages directs.

En effet, dans une adresse d’une dizaine de minutes, courte mais riche en enseignements, le Roi a livré des messages clairs, d’abord en n’évoquant pas l’Algérie, en affirmant que la question du Sahara est non négociable et en appelant les partenaires à exprimer des positions audacieuses et nettes sur la question du Sahara.

En ce sens, Samir Bennis, analyste politique à Washington indique que « pour comprendre l’importance du discours royal, il faudrait le mettre dans son contexte « .

« Depuis maintenant pratiquement un an, les Algériens essaient par tous les moyens de provoquer le Maroc, d’insulter ses institutions, de prendre des mesures de rétorsion comme l’expulsion des marocains d’Al Arja, le non renouvellement du GME, la rupture des relations diplomatiques, la fermeture de l’espace aérien et plus récemment l’accusation farfelue que le Maroc est derrière la mort présumée de trois Algériens sur la route de la Mauritanie », rappelle l’analyste au micro de Hespress FR.

Ignorer les gesticulations algériennes

Dans ce contexte, poursuit-il, « le régime algérien s’attendait, espérait, que le discours royal parle, ne serait-ce qu’un peu, de l’Algérie, mais ce ne fut pas fait ».

« Le fait de ne pas en parler veut tout simplement dire que le Roi n’accorde aucune importance aux accusations algériennes, aux gesticulations, et aux actions qui visent à entraîner le Maroc dans une guerre dans la région », estime Samir Bennis, pour qui, « il s’agit là d’une gifle diplomatique qui envoie un message clair aux Algériens : Quoi que vous fassiez ou disiez, le Maroc est déterminé à continuer sur sa lancée, à engranger davantage de gains diplomatiques, et surtout, ne se laissera pas intimider par un régime militaire qui n’a aucune légitimité politique ou populaire ».

Le deuxième point à relever, ajoute notre interlocuteur, est le message fort et clair du Souverain disant que le Maroc n’est pas en train de négocier sa souveraineté sur le Sahara, cette question étant non-négociable, ce que le Royaume fait, c’est d’essayer de parvenir à une solution politique réaliste et mutuellement acceptable par toutes les parties pour mettre fin à ce conflit artificiel.

C’est une déclaration très forte, adressée aussi bien à l’Algérie, au polisario, qu’à certains pays qui ont des positions ambiguës, voire même un double discours sur la question, dit-il.

Une position nette

Et d’ajouter que le troisième point est relatif à la décision selon laquelle « dorénavant le Maroc ne signera aucun accord commercial avec les pays qui ont des positions ambiguës sur le conflit », et cela, assure-t-il, « est un message tacite, mais clair, dirigé non seulement vers l’Allemagne mais aussi vers l’Espagne et la France qui ont joué un rôle historique destructeur dans le conflit, savent que le Sahara a toujours été sous la souveraineté marocaine et ont des documents historiques qui le prouvent, mais persistent à ne pas prendre une position claire et qui s’accorde avec les droits historiques et légitimes du Maroc sur le Sahara ».

C’est aussi une sorte de clin d’œil à l’Union européenne, « qui depuis 2015 s’est servie de ses cours pour essayer de faire un certain chantage au Maroc. D’une part l’UE signe avec le Royaume des accords de pêche et d’agriculture qui incluent le Sahara, reconnaissant ainsi d’une manière tacite la souveraineté du Maroc, et d’autre part pour le maintenir sous pression, elle utilise ses tribunaux pour lui signifier que l’UE, en tant qu’institution, ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara ».

Dans son discours donc, le Roi a remis le pendules à l’heure, et défini les lignes de l’intolérable et de l’inadmissible pour le Maroc.

Mais il a, dans le même temps, assuré que le Royaume s’engage à continuer à coopérer avec le secrétaire général des Nations Unies et le Conseil de Sécurité, dans le cadre du processus politique (tables rondes) initié depuis 2007, et ce en dépit des gesticulations et de la rupture du cessez-le-feu par le polisario et son mentor, l’Algérie.

Hespress

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