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Acculé, le chef des séparatistes du Polisario, Brahim Ghali, a finalement accepté de comparaître devant la Justice espagnole pour répondre des nombreuses accusations dont il fait l’objet. Ce sera le mardi 1er juin, par visioconférence, devant l’Audience nationale.

Contraint, Brahim Ghali sera finalement entendu par la Justice espagnole. C’est ce que rapportent de nombreuses agences internationales d’information (EFE, AP, Europa Press), ce mercredi 26 mai. Hospitalisé à l’hôpital San Pedro de Logroño après avoir été atteint du Covid-19 et admis en toute clandestinité sur le sol espagnol, le chef des séparatistes du Polisario sera bel et bien entendu le mardi 1er juin prochain par visioconférence, vu son état de santé, affirment des sources au sein du front séparatiste citées par ces mêmes agences. 

Brahim Ghali est donc cité à comparaître devant l’Audience nationale, plus haute juridiction pénale en Espagne, suite à une plainte déposée par le dissident sahraoui Fadel Breica, naturalisé espagnol, et qui accuse le séparatiste en chef de crimes contre l’humanité, détention illégale et torture. Des actes commis à l’encontre du militant, et bien d’autres, en 2019, dans les camps du Polisario de Tindouf, en territoire algérien. Il devra également se voir notifier la réouverture d’une autre enquête pour génocide présumé, suite à une plainte déposée en 2008 par l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme. Avec d’autres dirigeants du front, Brahim Ghali est également accusé d’avoir organisé et perpétré le meurtre de pas moins de 300 pêcheurs canariens.

Aveu d’échec

La comparution de Brahim Ghali est une séquence importante dans un dossier qui a provoqué une crise diplomatique majeure entre le Maroc et l’Espagne. Le voisin du nord a, en intelligence avec la junte militaire au pouvoir en Algérie, accepté d’accueillir et d’héberger un criminel présumé sous une fausse identité, et sans avertir le Maroc qu’il qualifie pourtant de «partenaire stratégique». Le chef du Polisario avait, de plus, refusé de signer une première convocation avant de consulter ses chefs, soit nommément «l'ambassade d'Algérie et les personnes en qui il a confiance».

Cette comparution a tout l’air d’un rétropédalage des responsables du Polisario et de leurs parrains algériens. Jusqu'ici, ces derniers avaient campé sur un refus de comparution de Brahim Ghali devant la justice, sans doute encouragés par les garanties qu’ils ont dû recevoir du gouvernement espagnol à ce que le chef des séparatistes puisse quitter l’Espagne sans être inquiété.

Fanfaronnant, Salem Lebsir, le soi-disant «ministre du Peuplement des territoires libérés» du Polisario et homme de confiance de Brahim Ghali, qu’il a suivi clandestinement Espagne -en pleine pandémie et alors que les frontières entre l’Algérie et l’Espagne sont fermées- affirmait au site d’investigation Ok Diario que Brahim Ghali quittera l’Espagne sans comparaître devant la justice.  «Il quittera l’Espagne, il n’ira pas devant le juge», clamait-il. Ses déclarations avaient ouvert la voie à des supputations sur une possible évasion de Brahim Ghali du territoire espagnol. Ce qui avait poussé l’Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme de demander au juge Santiago Pedraz de lui retirer son passeport. Cette requête avait été refusée par le juge espagnol.

Complicité et ingérence

Au lendemain des déclarations de Salem Lebsir sur l’exfiltration de Brahim Ghali, une délégation de hauts gradés algériens s’est déplacée, à Madrid, lundi 24 mai dernier, en vue de se réunir avec des commandants militaires espagnols de l'état-major général. On rappellera qu’avant son hospitalisation, à Logroño, le séparatiste en chef avait été accueilli sur une base militaire ibérique grâce à une minutieuse opération menée par l’ambassadeur espagnol à Alger, Fernando Morán Calvo-Sotelo.

Cette coopération entre militaires, par le truchement de l’ambassadeur espagnol à Alger, avait d’ailleurs été révélée par le Maroc. Ambassadeur directeur général des affaires politiques au ministère des Affaires étrangères, Fouad Yazourh, a appelé samedi 22 mai dernier à une enquête transparente sur l’affaire Brahim Ghali, pointant parmi les révélations auxquelles celle-ci pouvait conduire, l’ingérence de quatre généraux d’un pays «maghrébin». Entendez l’Algérie. Le cours des récents événements lui a donné raison à plus d’un titre, et c’est contraint et forcé que Brahim Ghali aura à se présenter devant la justice. La caractère digital de cette comparution ne change rien aux faits.

Les prochains jours nous révéleront par ailleurs les raisons du déplacement des militaires algériens en Espagne.

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