Yawatani

"Le royaume aura l’occasion de présenter, la semaine prochaine à Marrakech, les résultats de sa stratégie à la communauté internationale".

La migration est une équation difficile, et au milieu de celle-ci, il y a l’Homme, qui doit recevoir toute l’attention nécessaire.

Depuis des décennies, le Maroc s’est toujours concentré sur la gestion des affaires de ses concitoyens à l’étranger, qui représentent 10% de sa population totale. Toutefois, la situation géographique du royaume, à quelques kilomètres de l’Europe, et sa société tolérante, en ont fait un itinéraire de prédilection pour les migrants africains.

Assumant son “africanité” et adoptant son ouverture volontariste et stratégique vers ses voisins sur Sud, le pays se doit de rassurer ses partenaires régionaux par une approche humanitaire et sécuritaire proactive sur la question migratoire.

Le nombre de migrants subsahariens sur le territoire marocain n’a, en effet, cessé de croître et se compte actuellement par milliers. Depuis le discours du roi Mohammed VI en septembre 2013 pour une nouvelle politique de migration, le royaume a ainsi ouvert la voie à une nouvelle ère par le lancement de campagnes de régularisation exceptionnelle de migrants.

Quand l’Europe unifie sa politique migratoire et transfère la charge de garde au Maroc

Tandis que les nations européennes ont unifié leurs efforts de lutte contre l’immigration clandestine (Tampere en 1999, La Haye en 2004, Stockholm en 2008), les arrivées de migrants clandestins n’ont cessé de croître. C’est alors que l’Union européenne a reconnu que les mesures de dissuasion ne pourraient réussir que si elles étaient mises en place en collaboration avec les pays d’origine et Etats de transit.

Toutefois, le Maroc a toujours joué le jeu sans pour autant en accepter les règles. A cet égard, le gouvernement a fait savoir son refus catégorique à ses voisins du Nord d’accueillir des centres de détention de migrants sur son soltout en précisant qu’il ne peut jouer le rôle du gendarme. Dans le même registre, il faut dire que le royaume chérifien ne bénéficie pas de la même aide accordée à d’autres pays: tandis que la Turquie perçoit 6 milliards d’euros de la part de l’UE, le Maroc en reçoit 50 millions d’euros mais verra bientôt augmenté ce soutien financier à 140 millions d’euros en 2019.

Le Maroc, pays de transit, devenu pays d’accueil

Incapable d’atteindre l’Europe à la recherche d’une vie meilleure, beaucoup de migrants ont été contraints de s’installer au Maroc, pays de transit autrefois, devenu aujourd’hui pays d’accueil. En effet, selon une étude réalisée par le think-tank marocain OCP Policy Center, sept migrants sur dix originaires de l’Afrique de l’Ouest restent sur le continent.

Du côté des autorités marocaines, le discours sur l’intégration des migrants a remplacé l’approche sécuritaire qui criminalisait l’immigration clandestine. Néanmoins, et vu leur nombre croissant, des tensions commencent à apparaitre au sein de la société marocaine. L’affrontement des habitants casablancais en novembre 2017 avec des jeunes migrants subsahariens illustre parfaitement ce malaise sociétal.

Le Maroc comme modèle en Afrique?

L’initiative marocaine visant à lutter contre l’immigration illégale est non seulement différente des politiques des pays européens, mais constitue également une approche inédite sur le continent africain. En effet, l’initiative du roi Mohammed VI a été bien plus que saluée par les différents acteurs internationaux et africains, en raison des efforts considérables déployés par le royaume en la matière.

A cet égard, le choix du Maroc par les Nations unies d’accueillir la Conférence mondiale de la Migration en décembre 2018 n’est sûrement pas une coïncidence. Cela représente la conviction totale des composantes du système international et régional du caractère sérieux des mesures adoptées par le royaume chérifien afin de traiter les questions de migration et d’asile dans la région.

La politique migratoire marocaine, le soft-power d’une stratégie diplomatique?

Le Maroc a annoncé, depuis sa réintégration au sein de l’Union africaine en janvier 2017, son intention de conduire le changement au sein du continent. A cet égard, cela a été interprété par plusieurs experts comme un virage anti-occidental contre une politique européenne protectionniste en échange d’une coopération plus agissante avec les pays africains.

Par sa politique migratoire volontariste, le Maroc bouscule les idées réductrices que la migration est un problème économique et social en soi, et déploie l’idée que c’est une opportunité qui force l’admiration des acteurs internationaux et régionaux.

À la lumière de ce choix, le royaume aura l’occasion de présenter, à Marrakech du 5 au 7 décembre 2018, les résultats de sa stratégie à la communauté internationale dans le cadre de sa co-présidence avec l’Allemagne du Forum international sur la migration et le développement (Global Forum on Migration and Development-GFMD). Ensuite, la Conférence internationale sur la migration (CIM), qui se tiendra le 10 et 11 décembre 2018 à Marrakech, sera alors l’opportunité pour le Maroc de briller par son rôle leader sur la question.

 

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