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La première phase dans la construction du Maroc moderne demeure la lutte pour l’indépendance. De l’extrême nord du Rif à l’extrême sud du Sahara, tous les Marocains se sont mobilisés pour la défense de l’indépendance et de l’unité nationale.

Parmi les grandes figures du jihad sahraoui, on trouve la zawiya Al-Mayniya dans le sud marocain. Les cheikhs de cette zawiya étaient de grands leaders du jihad dans l’Est et le Sud-Est du Maroc. Durant la période ou la restriction coloniale était à son apogée au début du 20éme et à la fin du 19éme siècle, l’éducation spirituelle qu’assurait la zawiyya, ainsi que sa notoriété et son rôle socioculturel lui ont permis d’acquérir la confiance des habitants de la région.
Ces cheikhs sont devenus leurs représentants afin d’assurer la coordination avec le Makhzen Central pour la défense de l’unité nationale.

Cette zawiya a connu un grand essor aussi bien dans le sud du Maroc que dans d’autres pays voisins. Si la zawiyya Tijaniyya a marqué l’histoire de la région durant les deux siècles d’avant, le Sahara occidentale sera marquée au 19ème siècle par la forte présence de la zawiyya Al-Mayniya. Cette confrérie a eu beaucoup d’impact dans la région de Saqiya Hamra, la région de Wad Dahab, voir même, dans le nord du Changuit (la Mauritanie).

Du fait de l’aridité du climat, les tribus sahariennes (Les tribus les plus importantes du sud Marocain étaient Rabat et Taktaa, divisées en groupes tel : Ayt youssi, Ayt LHSSAN, AZRIQIN, Wlad DHLIM, AL’AROUSSIYIN, Wlad BOUSSBECA) étaient en concurrence pour le contrôle des points d’eaux. Le nomadisme qui était leur mode de vie ne permettait pas une organisation structurée pour l’utilisation des terres et de leurs richesses.

Le cheikh Maa’ Al-Aynayn, maître éducateur au-dessus des querelles, a pu répondre à la situation conflictuelle de la région, grâce à son éducation spirituelle. Il était à l’origine de la construction de la ville de Samara. Cette dernière a joué le rôle «spirituel d’une Mecque» pour les tribus du Sahara ainsi qu’un espace civique partagé entre ces habitants, issues de différentes tribus. La symbiose crée dans cette ville grâce à la présence du cheikh va se propager dans toute la région du sahara. Les tribus ont pu partager «fraternellement» dans un premier temps un espace étroit (Smaraa) pour l’élargir dans un deuxième temps (Le Sahara).

A partir de cette « Mecque spirituel » des Sahraouis, la zawiya Al-Maa’niyya présida le jihad contre l’implantation étrangère. Les bonnes rapports qu’avait le cheikh avec le Makhzen et les tribus sahariennes lui on permit de rassembler tous les leaders et décideurs à ces côtés . La situation nécessitant, en effet, plus d’unité et de consolidation entre toutes les tribus pour protéger la terre de l’Islam. Cette unité des Sahariens était appuyée par le sultan. Quand le cheikh Ma’a Al aynayn a visité le sultan Moulay AL Hassan en 1890, ce dernier l’accueilla avec un grand honneur et vénération. Ainsi le cheikh dit au sultan « j’ai visité votre grand-père Moulay Abd Arhman qui m’a accueillit comme un fils et votre père m’a considéré comme un frère ». Alors Moulay Alhassan lui a répondu : « vous êtes à mes yeux comme un père» .

Suite à la colonisation de Dakhla en 1884, Les moujahidins sahraouis sous la direction de Al-khadrami et Al-‘Atiq ont mené des révoltes fortement organisées contre les colons remportant beaucoup de victoires et de butins. Les révoltes ont atteint leur apogée entre 1906 et 1907 lorsque les leaders locaux ont répondu à l’appel du cheikh Maa Al-Aynayn.

Ce dernier avait envoyé des invitations de jihad aux tribus même les plus éloignées telles Takant, Rqibat et Alhawd (Sénégal). Le prince de «Takant» Otman ould NKAR et, le prince de « Alhawd» Mohamed AL Mokhtar ould Hmida, ont répondu à l’appel du cheikh. Le Sultan Moulay Abdalziz nomma le cheikh à la tête d’une armée moderne pour chasser les colons de Adrar et la Mauritanie. Entre le mois de mars et décembre de 1908 le cheikh Maa Al-Aynayn a organisé 125 attaques contre les colons. Le mouvement de Maa Al-aynayn a réalisé beaucoup de victoires dont les batailles de «DAKHLA», «NEMILANE», «ABIDARSS» et de «DAMAN».

Le résident général en Afrique occidentale française exprima dans une de ces lettres au ministre d’Outre-Mer que les mouvements révolutionnaires, qui ont attiré son attention auparavant, se poursuivaient toujours, et que le leader de ces révoltes est le cheikh Maa Al-Aynayn de Saqiyya Alhamraa, représentant de sultan.

Les correspondances entre le cheikh Maa Al-Aynayn et le sultan n'ont jamais cessé, le cheikh informait toujours le sultan de la situation dans le sud du Maroc :

Dans une correspondance envoyée au vizir "Aba AHMAD", Le cheikh, au nom de tous les sahariens, insistait sur la loyauté de ces tribus et leur motivation au jihad au nom du sultan.

Quand les colons ont contrôlé les lieux stratégiques et les chemins de commerce, le cheikh a écrit au sultan Moulay Abdelaziz, au nom des habitants, pour lui demander l'autorisation de mener le jihad et soutenir leurs révoltes par l'envoie d’une armé présidée par un membre de la famille chérifienne.

En guise de conclusion, l’histoire récente du Sahara occidentale témoigne l’attachement de ces habitants à leur identité marocaine ainsi que leur loyauté envers le makhzen centrale.

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