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À Rabat le 14 avril, lors d’une rencontre avec Nasser Bourita, le ministre des Affaires étrangères zambien affirme que son pays "soutient le Maroc sur toutes les questions". Sur la reconnaissance de la RASD, la Zambie affiche depuis un an des positions changeantes.

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, a rencontré son homologue zambien, Harry Kalaba, le 14 avril à Rabat. À l’issue de leur entrevue, le ministre zambien a déclaré à la presse que son pays "soutient le Maroc sur toutes les questions", rapporte l’agence officielle MAP. Harry Kalaba a souligné l’importance d’un soutien mutuel "dans tous les domaines". "C’est dans un esprit de fraternité que nous espérons que le Maroc et la Zambie continuent à travailler ensemble pour une coopération étroite", a-t-il dit.

Le retour du Maroc à sa famille institutionnelle africaine est "une excellente chose", a également relevé le ministre, ajoutant que l’Afrique veut bien "travailler en étroite collaboration avec le Maroc" qui devra apporter sa "précieuse contribution" à l’UA, pour relever les défis auxquels fait face le continent.

Ce retour "va faire de l’Afrique un meilleur endroit. Nous nous attendons à ce que le continent soit intégré et qu’il soit un continent d’unité pour la réalisation des rêves de notre peuple", a-t-il insisté, mettant en exergue le rôle de catalyseur de croissance du Maroc au niveau du continent. Il a également salué l’excellence des relations entre les deux pays qu’il a qualifiées de "robustes", assurant que son pays œuvre à développer davantage ses liens en faveur des peuples marocain et zambien.

Lire aussi : Pour le Sahara, Rabat et Alger se disputent les faveurs de la Zambie

Faut-il croire Lusaka ?

Ces déclarations interviennent après moult tergiversations de la Zambie sur la reconnaissance de la RASD. Le 18 juillet 2016, la Zambie signait avec 28 États la motion de Kigali, "regrettant l’absence du Royaume du Maroc des instances de l’Union africaine" et "décidant d’agir en vue de la suspension, prochaine, de la 'République arabe sahraouie démocratique' des activités de l’Union africaine, et de tous ses organes". Quelques jours plus tôt, le 9 juillet, lors d’une rencontre entre Nasser Bourita et Harry Kalaba, ce dernier avait annoncé que son pays ne reconnaissait plus la RASD. Puis le 5 décembre, Saadia El Alaoui, ambassadrice du Maroc à Lusaka, était reçue par le président Edgar Lungu. Dans la foulée, la presse zambienne annonce que Mohammed VI est attendu dans le cadre de la deuxième partie de sa tournée en Afrique, qui l’a déjà mené à Madagascar, en Éthiopie et au Nigéria. Au terme de sa visite au Nigéria, le roi rentre finalement au Maroc et, le 14 décembre, le ministre des Affaires étrangères zambien annonce que la visite du roi est reportée à l’"année prochaine", sans plus d’explication.

En dépit du retrait de sa reconnaissance en juillet, la Zambie n’a en fait cessé d’envoyer des signaux contradictoires. Dès le 9 octobre en effet, "le président Lungu assurait au ministre des Affaires étrangères de la RASD Salem Ould Salek que la Zambie restait déterminée à renforcer ses relations avec les Sahraouis pour le bénéfice mutuel des deux pays", selon le Lusaka Times.

Le 10 janvier, Edgar Lungu recevait le président du Polisario Brahim Ghali en visite officielle, confirmant ainsi la reprise des relations diplomatiques entre la RASD et la Zambie.

Le 9 février, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, recevait à son tour son homologue zambien, Harry Kalaba. À l’issue de leur rencontre, Lamamra déclare que "l’Algérie et la Zambie sont sur la même ligne en ce qui concerne la solidarité avec les peuples du Sahara occidental et de Palestine". Il annonce dans la foulée que le président zambien a accepté de rendre visite au président Bouteflika durant l’année 2017.

Vents oscillants

Mohammed VI s’était finalement rendu en Zambie le 19 février. À Lusaka, le souverain avait présidé avec le président Edgar Lungu la signature de 19 accords de coopération dans les domaines de la protection des investissements, la finance, mais aussi l’industrie et les énergies renouvelables. Le ministère des Affaires étrangères zambien avait alors une nouvelle fois tenté de clarifier la situation dans une déclaration accordée à la MAP à l’issue de la visite royale. "Je réitère ma déclaration faite à Rabat le 9 juillet 2016", a souligné le chef de la diplomatie zambienne en référence au retrait annoncé lors de sa visite au Maroc.

Quelques jours plus tard, le ministère des Affaires étrangères zambien publiait pourtant un communiqué dans lequel il annonçait que "contrairement à ce que rapportent certains médias, la visite du roi Mohammed VI ne s’est pas conclue par le retrait de la reconnaissance de la RASD", et dont l'authenticité de la source avait été confirmé à Telquel.ma par la porte-parole du ministère de Harry Kalaba.

À l’époque, selon une source au sein de la diplomatie marocaine, cette déclaration réaffirmait le retrait de la reconnaissance de la RASD, car celui-ci avait "eu lieu bien avant en juillet 2016 dans une déclaration télévisée du ministre des Affaires étrangères zambien". Pour notre interlocuteur, la diplomatie zambienne a affiché "une attitude claire" vis-à-vis du Maroc, car "elle a signé la motion des 28", a "soutenu par écrit le retour du Maroc à l’UA", et n’a invité "aucun représentant du Polisario lors de la visite royale".

telquel

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