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Les divergences apparues ces dernières semaines entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et son Premier ministre Ahmet Doud oglu ont eu raison du poste de ce dernier. Jeudi, le chef du gouvernement a annoncé son départ.

La rupture est consommée entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et son Premier ministre Ahmet Doud oglu. En annonçant jeudi 5 mai qu’il ne sera pas candidat au congrès du Parti de la justice et du développement (AKP), dont il est président, il a rendu inéluctable son départ du poste de Premier ministre, les statuts prévoyant que le président du parti soit le chef du gouvernement.

En pleines divergences avec le président Erdogan, Ahmet Doud oglu a annoncé sa décision à l’issue de la réunion de la direction de l'AKP, qui a décidé, jeudi, de tenir son congrès extraordinaire le 22 mai, afin d’élire un nouveau dirigeant à sa place.

"Je ne pense pas présenter ma candidature dans de telles circonstances", a-t-il déclaré, le visage grave, lors d'une intervention devant la presse au siège du parti islamo-conservateur qui avait des allures d'un discours d'adieu.

Divergences avec Erdogan

Lorsqu'il a été élu président en août 2014 après trois mandats de Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan avait désigné comme successeur le studieux Ahmet Davutoglu, faisant, pour beaucoup, le pari de la docilité.

Mais l'universitaire de formation s'est peu à peu taillé une place sur la scène politique turque, se muant en orateur enflammé, notamment durant les négociations de ces dernières semaines lors de l’accord avec Bruxelles sur les migrants. Selon la presse locale, le président Erdogan n’aurait guère apprécié que son Premier ministre ait pris des initiatives lors de ces négociations, sans le consulter. Moins de deux ans auront donc suffi pour que leur relation tangue au gré des divergences les opposant.

Chronique d'un départ annoncé

Le contrecoup de la popularité grandissante, dont jouit Ahmet Davutoglu, n’a pas tardé à tomber. Le 29 avril, l'instance dirigeante de l’AKP lui a retiré le pouvoir de nommer les responsables du parti à l'échelle des provinces et des districts. Cette décision a été perçue comme le résultat d'une campagne émanant de Recep Tayyip Erdogan et visant à saper son autorité par l’entremise de ses nombreux fidèles au sein de cette formation politique qu'il a fondée en 2001.

Depuis son élection à la tête de l'État en août 2014, Recep Tayyip Erdogan ne cache pas son ambition de modifier la Constitution pour instaurer un régime présidentiel, un projet publiquement soutenu par Ahmet Davutoglu jusque-là. Toutefois, le Premier ministre ne semblait pas pressé de le mettre en œuvre.

Doud oglu dit ne craindre "qu'Allah"

Réagissant mardi pour la première fois aux allégations de tensions entre les deux hommes, Ahmet Davutoglu a déclaré : "Peu importe la discorde que certains essaient de semer, peu importe ce que certains écrivent, je ne crains qu'Allah".

Proche du président turc, le chef du Parlement Ismail Kahraman a récemment souligné qu'une "voiture qui a deux chauffeurs ne peut avancer sans faire d'accident. Elle fera immanquablement un accident".

Les successeurs potentiels d’Ahmet Davutoglu sont nombreux et deux noms sont régulièrement cités par la presse : Binali Yildirim, vieux compagnon de route d'Erdogan et actuel ministre des Transports, et Berat Albayrak, ministre de l'Énergie et gendre du chef de l'État.

france24.com

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