Yawatani

Jusqu'où ira la crise entre le Maroc et le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies? Car depuis quelques jours, le ton ne cesse de monter. Les réponses au tac au tac, elles, s'enchaînent.

Suite à la réunion entre Ban Ki-moon et le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar, le lundi 14 mars à New York, la diplomatie marocaine a publié, ce mardi au soir, un communiqué dans lequel elle réitère son "indignation" face aux propos du secrétaire général de l'ONU. Et annonce même des mesures de rétorsion. 

"Le Ministre a remis une lettre au Secrétaire Général détaillant les protestations officielles du Gouvernement marocain au sujet de ses déclarations inacceptables et de ses agissements inadmissibles durant sa récente visite dans la région", indique d'emblée le département de Mezouar. Le Maroc avait, dans un premier temps, exprimé son mécontentement dans un communiqué datant du 8 mars, en réaction aux propos de Ki-moon qui avait "utilisé le terme 'occupation' pour qualifier le recouvrement par le Maroc de son intégrité territoriale". 

Un vocabulaire "inadmissible"

Pour le Maroc, l'usage du terme "occupation" constitue "une ineptie juridique et une erreur politique grave". Le communiqué rappelle d'ailleurs qu'aucune résolution du Conseil de sécurité "n'a utilisé une telle terminologie". Et de poursuivre: "L'emploi de cette référence constitue une insulte au peuple marocain et à une Nation qui a consenti de lourds sacrifices pour recouvrer progressivement son indépendance".

Une marche nationale d'envergure a été organisée à Rabat dimanche 13 mars. Une manifestation qui a réuni quelque trois millions de personnes selon la MAP. Des centaines de milliers selon l'agence de presse AFP. Durant cet événement, des Marocains venus des quatre coins du royaume ont exprimé leur rejet des propos du secrétaire général de l'ONU.

Jeter de l'huile sur le feu

Un événement que le concerné a qualifié d'"irrespectueux à son égard et à celui de l'Organisation des Nations unies". Ban Ki-moon a même réclamé "des précisions concernant la présence de plusieurs membres du gouvernement marocain parmi les manifestants" et a demandé à Mezouar de "veiller à ce que l'Organisation des Nations unies jouisse du respect au Maroc", selon un communiqué du SG de l'ONU. 

Pour le royaume, "le communiqué publié par le secrétariat général rajoute à l'offensive initiale". Cette déclaration représente "un nouvel outrage au peuple marocain qui n'avait fait qu'exprimer spontanément son rejet face à tant de dérapages et d'irresponsabilités". Le secrétaire général de l'ONU s'était d'ailleurs exprimé en des termes particulièrement sévères, estimant que "les manifestants et leurs 'sponsors' ont délibérément choisi d'ignorer que Ban Ki-moon a exprimé son engagement personnel à encourager de véritables négociations entre les parties".

Le Maroc a également tenu à préciser que "le recours au référendum pour résoudre ce différend régional a été balayé par l'histoire et écarté par le Conseil de Sécurité. Depuis 2004, le Conseil plaide exclusivement pour la recherche d'une solution politique négociée, sur la base 'du réalisme et de l'esprit du compromis'". 

Le Maroc annule son soutien à la Minurso

Le gouvernement marocain a annoncé l'adoption de "mesures immédiates", qui se résument à "une réduction significative, dans les jours qui viennent, d'une grande partie de la composante civile et plus particulièrement le segment politique de la MINURSO, l'annulation de la contribution volontaire qu'accorde le Maroc au fonctionnement de la MINURSO et l'examen des modalités de retrait des contingents marocains engagés dans les Opérations de Maintien de la Paix".

 
 "Le Royaume du Maroc se réserve le droit légitime de recourir à d'autres mesures, qu'il pourrait être amené à prendre, pour défendre, dans le strict respect de la Charte des Nations Unies, ses intérêts supérieurs, sa souveraineté et son intégrité territoriale", conclut le communiqué.

Une prochaine visite compromise

Suite à la tournure qu'a prise la relation entre le Maroc et l'ONU, il semblerait que la visite prochaine de Ban Ki-moon au Maroc, prévue initialement en juillet, soit réellement compromise. Le secrétaire général de l'ONU a été en tournée dans la région entre le 1er et 7 mars. Il a visité Tindouf avant de se rendre à Alger où il a rencontré le président algérien. L'objectif de cette tournée? "Faire reprendre les pourparlers entre le Maroc et le Polisario" sur la question du Sahara, selon l'ONU. Pour l'instant, ce n'est pas gagné...

Yawatai.com et huffspot.

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