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- Publication : 11 septembre 2015
Grâce au Plan Maroc Vert, le gouvernement marocain et la Fédération internationale du sucre ont développé un plan de mise à niveau du secteur. Celui-ci prévoit une couverture de 56% des besoins du pays à l’horizon 2020.
La conférence internationale du sucre se tient pour la première fois au Maroc, à Marrakech. Les 10 et 11 septembre 2015, un panel de chercheurs, institutionnels et industriels nationaux et internationaux se sont donné rendez-vous pour discuter autour de la filière sucrière et les défis qui se posent au niveau à la fois local et continental.
«Il faut que les agriculteurs restent au cœur de l’équation de la filière sucrière au Maroc. Il est important de les intéresser. L’Etat a bien évidemment son devoir à accomplir dans ce sens mais les industriels doivent, eux aussi, jouer leur rôle d’agrégateurs pour aboutir au final à une relation win-win», c’est par ces mots que le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, s’est adressé aux participants à cette Conférence internationale du sucre.
Selon lui, les efforts fournis par le Royaume dans le but d’améliorer le secteur et la couverture du besoin national en sucre ont été couronnés de succès. Grâce aux partenariats et contrats programmes noués avec les différentes parties prenantes, le Maroc assure aujourd’hui un taux de couverture des besoins en sucre de 41% contre les 21% enregistrés en moyenne pendant les cinq dernières années.
Les cultures sucrières ont cette année confirmé leur performance de la saison écoulée. Aujourd’hui, le rendement à l’hectare dépasse les 10 tonnes de sucre contre 5 il y a trois ans. Des données plus que satisfaisantes selon M. Akhannouch qui n’a pas manqué de se féliciter de l’homogénéité de production que le Royaume arrive à assurer sur les différentes régions du Royaume.
Prenant part à cet événement, le directeur exécutif de l’Organisation internationale du sucre, José Orive, a rappelé que le Maroc a toujours été membre phare de l’organisation et jouit d’un bon positionnement au niveau mondial. «Ce pays démontre à travers son approche et projets innovants qu’il est prêt à faire face aux défis», a-t-il fait savoir. Par défis, on entend croissance de la demande, rareté des ressources et surtout développement durable et sécurité alimentaire.
A ce propos, le président de la Fédération interprofessionnelle marocaine du sucre (Fimasucre) Mohamed Fikrat, a tenu à dresser un tableau des différents éléments de développement de la filière sucrière en Afrique. Ce continent qui enregistre aujourd’hui le meilleur taux de croissance économique au monde (plus de 4%) représente 10% de la consommation mondiale en sucre, 20% des importations globales et 7% des exportations.
Le sucre figure également parmi les 20 produits de base hors combustibles que l’Afrique exporte. Par ailleurs, toujours selon Fikrat, bien que le continent ait pu assurer un taux d’autosuffisance de 61% en 2014, cette performance est en détérioration. Ceci serait essentiellement dû, entre autres raisons, à «une production stagnante couplée à une forte croissance de consommation ainsi qu’à une grande disponibilité du sucre sur le marché mondial».
Pour ce qui est du Maroc, le rendement de la filière sucrière au cours des dernières années demeure très réconfortant. Dans un pays où la culture du sucre a été développée au 9ème siècle dans la région du Souss et Chichaoua, cette industrie bat son plein. Le Royaume est aujourd’hui leader au niveau de l’Afrique, 6ème plus grand consommateur et 4ème importateur. Grâce au Plan Maroc Vert, le gouvernement marocain et la Fédération internationale du sucre ont développé un plan de mise à niveau du secteur. Celui-ci prévoit une couverture de 56% des besoins du pays à l’horizon 2020.
A l’heure actuelle, le sucre permet non seulement d’assurer une croissance du PIB du Maroc mais de résoudre en partie la question sociale liée à la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté. Cette filière assure 10 millions de journées d’emploi par an dans le rural. Milieu où se concentrent 46% des habitants du Maroc et où, 75% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté. Ces données fournies par Fimasucre démontrent que la privatisation de cette filière en 2005 a fortement contribué à la satisfaction du Maroc en sucre. En effet, la capacité globale du Groupe Cosumar, unique opérateur industriel dans cette filière, permet la production de 1, 65 million de tonnes de sucre blanc par an. Ce qui dépasse la consommation domestique qui est de 1,2 million de tonnes par an.
Il y a lieu de dire que, malgré le chemin parcouru par la filière sucrière, des obstacles liés aux investissements peuvent présenter un défi. Mis à part des limites d’ordre bureaucratique ou infrastructurel, le Maroc tout comme l’Afrique devront faire face à une réticence remarquée au niveau des banques et gros investisseurs.
D’où l’importance, comme souligné par Ahmed Ouayach, président de la Comader, notamment pour les petits agriculteurs, de soutenir cette politique d’agrégation et de contrats programmes dans laquelle le Maroc s’est engagé grâce au Plan Maroc Vert et «pourquoi pas la généraliser sur le reste des filières clés de l’économie nationale».
Source: aujourdhui.ma
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