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Imperturbable, Uber déroule son modèle. A peine deux semaines après l'interdiction de son service low cost UberPop à Lille, la plateforme a annoncé ce Lundi 8 Juin son arrivée à Marseille, Nantes, et Strasbourg, poursuivant "sereinement" son développement malgré les controverses et ennuis judiciaires à répétition. Ces trois villes rejoignent Paris, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Nice et donc Lille.

Ce nouveau service de chauffeurs amateurs qui met en relation passagers et conducteurs a déjà valu à Uber une condamnation à 100.000 euros par le tribunal correctionnel de Paris fin 2014. La société a fait appel. Quant au préfet du Nord, il l'a interdit fin mai pour "concurrence déloyale" vis-à-vis des taxis et... VTC. La Cour de cassation examine en outre une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur ce sujet.

Habitué des manifestations musclées de chauffeurs de taxi, Uber est aussi victime de la justice et des réglementations partout où il se développe. En Inde, avec deux concurrents, il s'est vu refuser le 3 juin par les autorités de New Delhi de nouvelles demandes pour opérer dans la capitale.

Interdit au Portugal, limité en Allemagne, inculpé en Corée du Sud

En avril, le Portugal a bloqué tous ses services. En mars, l'Allemagne a confirmé l'interdiction d'UberPop. En décembre, Travis Kalanick, PDG et fondateur d'Uber, a été inculpé d'exercice illégal de la profession de taxi en Corée du Sud, risquant jusqu'à deux ans de prison et 15.000 euros d'amendes.

Malgré tous ces obstacles, Uber est plus florissant que jamais. D'après la Wall Street Journal, il serait sur le point de lever 1,5 à 2 milliards de dollars de fonds, ce qui en ferait la start-up la plus chère du monde pour une valeur de 50 milliards de dollars. Pas mal pour une entreprise fondée en 2009...

Mais comment fait Uber pour convaincre les investisseurs avec toutes ces casseroles?

Avec son modèle fondé sur ce que l'on appelle l'économie du partage, Uber est tout à fait comparable à Airbnb. Il propose une plateforme en ligne de mise en relation des particuliers capables de proposer un service à un client. Il joue les intermédiaires. Economique, simple, efficace, cette nouvelle concurrence a laissé l'industrie hôtelière démunie dans le cas d'Airbnb. Les grosses centrales de taxis, comme G7, subissent le même sort. "L'économie de partage marche dans le sens de l'histoire", assure Marc Oiknine, du fonds d'investissements Alpha Capital Partners.

Ne pas rater le "nouveau Facebook"

Mais le lobby des taxis s'est révélé bien plus virulent que celui des hôteliers. Opérations escargots, agressions physiques... Uber en voit de toutes les couleurs. "Entre les pourvois en appel et les non lieux pour vice de forme, il a très bien réussi à gagner du temps", relativise cependant Tanguy Goretti, fondateur de Djump, un autre service de VTC.

A chaque fois qu'Uber réussit à gagner du temps, ou à entretenir le flou juridique, il en profite pour avancer ses pions, comme aujourd'hui en France. Cet opportunisme lui a permis de constituer le plus grand réseau de VTC au monde, avec une présence dans 58 pays, et près de 300 villes au total. 

Sur internet plus qu'ailleurs, il est essentiel d'être n°1 pour décrocher le gros lot. "Il y a clairement une prime au leader. Uber a été le précurseur, il bénéficie d'un effet boule de neige" explique Marc Oiknine, d'Alpha Capital Partners. Cette image de marque fait toute la différence. Son concurrent français Chauffeur Privé a mis plus d'un an à lever des fonds alors qu'il s'est lancé dans l'Hexagone avant Uber.

Mais Uber vaut très cher aussi parce qu'il est très ambitieux. Après avoir cassé le prix des courses de taxis avec son service de VTC, il s'est attaqué aux VTC avec les chauffeurs amateurs à la sauce UberPop. UberPool, sa dernière nouveauté, est l'équivalent du co-voiturage Blablacar mais pour les transports urbains, encore moins cher qu'UberPop. Après le transport des particuliers, il va tester la livraison à domicile avec Uber Rush.

"Nous répondons à des besoins qui n'étaient pas couverts par les taxis. Djump est très fort sur les trajets Paris-banlieue que les taxis refusent, explique Tanguy Goretti, fondateur de Djump. Mais l'ambition d'Uber dépasse les taxis, il est en train de construire un réseau de transport mondial. Il veut qu'Uber devienne moins cher que prendre une voiture particulière."

S'imposer comme l'alternative aux transports particuliers, voire aux transports en commun? Le 31 mai, le Wall Street Journal rapportait qu'Uber a débauché 40 scientifiques et ingénieurs, experts des voitures autonomes. Les chauffeurs de taxi ont vraiment du souci à se faire...

Al Huffington Post

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