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- Publication : 6 mars 2015
Le business US met les bouchées doubles en Afrique. Le Maroc sera sa plateforme d’entrée. Hier, en marge d’une rencontre avec le patronat, l’Overseas private investment corporation (Opic) a dévoilé son planning d’investissement. Le bras financier de l’administration américaine, spécialisé dans le développement du secteur privé à l’étranger, veut doubler, voire tripler, ses 200 millions de dollars de projets déjà en phase étude. L’objectif est en effet de totaliser, d’ici là, 500 à 600 millions de dollars de capitaux engagés (plus de 5 milliards de dirhams). Plusieurs secteurs stratégiques sont concernés. Les énergies renouvelables, les infrastructures, la formation ou encore le tourisme arrivent en tête de liste. «Nous comptons diversifier notre portefeuille au Maroc avec des secteurs prioritaires. Nous sommes très sensibles à la demande de financement des investisseurs», explique Elizabeth Littlefield, CEO de l’Opic. Sur le segment des énergies renouvelables, l’organisme soutient déjà plusieurs entreprises américaines soumissionnaires aux grands projets du gouvernement, appuyant leur offre financière. «C’est un secteur prioritaire pour les investisseurs privés américains», commente Littlefield. En Afrique, l’offre américaine sur ce secteur est surtout présente au Kenya, où l’Opic a accompagné une entreprise américaine sur un projet d’usine géothermique avec un prêt de 310 millions de dollars. «Nous avons aussi accordé un prêt de plusieurs centaines de millions de dollars à la construction d’une centrale électrique tri-fuel au Togo, pour une grande centrale solaire en Afrique du Sud, mais aussi dans le secteur éolien au Sénégal», précise la CEO de l’organisme américain de financement.
Au Maroc, les engagements de l’Opic à l’étude portent essentiellement sur des projets d’investissement à capitaux entièrement américains ou en joint-venture maroco-américaine. «Nous finançons aussi plusieurs projets dans le secteur des PME, en partenariat avec des banques privées. L’objectif est de garantir les risques pour les banques, pour les encourager à prêter davantage aux PME, spécialement dans le milieu rural, et aux femmes d’affaires», explique Littlefield. C’est justement le genre d’accord que l’institution financière a finalisé, en août dernier, avec le groupe Attijariwafa bank, en marge du premier «Sommet Etats-Unis-Afrique». Ce partenariat est développé avec Wells Frago&Company, le 4e plus important groupe financier américain en termes d’actifs. L’accord devrait être élargi aux autres pays africains où le groupe marocain est déjà implanté. Attijari Tunisie a ainsi signé avec l’Opic, hier mercredi 4 mars, un second accord de coopération qui élargit ce partenariat aux PME tunisiennes.
Sur le volet opérationnel, l’Opic, encore très timide sur les marchés africains, compte renforcer sa visibilité et projette dans le long terme d’implanter plusieurs représentations dans des économies à fort potentiel comme le Maroc. «Nous sommes encore très peu présents sur le terrain, si ce n’est à travers le réseau des ambassades américaines. Nous sommes très importants en termes de capitaux mobilisables, mais encore très limités en termes de ressources humaines», reconnaît Littlefield. L’organisme, qui gère un fonds de 18 milliards de dollars, s’appuie sur les missions diplomatiques américaines pour mieux «vendre» ses propositions de financement.
L'économiste
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