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Fouzi Lekjaa, ministre délégué en charge du Budget, a mis en avant, chiffres à l’appui, l’important effort financier consenti par l’État afin de limiter l’impact de la flambée du prix de certains produits de base, en particulier celui des céréales, du gaz butane et des carburants, sur le pouvoir d’achat des citoyens.

Fouzi Lekjaa a pris son temps hier, jeudi 17 février 2022, lors d'un point de presse à l'issue du Conseil du gouvernement, pour expliquer la forte hausse des prix de certains produits de base, et la manière dont l’Etat intervient pour amortir l’impact de ces hausses sur le pouvoir d’achat des Marocains.

Pédagogue et factuel, le ministre a d’emblée rappelé que la hausse des prix à la consommation dans le monde et au Maroc est due à la conjoncture internationale actuelle. Une conjoncture qui se caractérise, selon lui, par la reprise économique «inattendue» dans le monde à partir du deuxième semestre de 2021, et les tensions géopolitiques, entre autres.

Pour les céréales, a-t-il détaillé, les prix à l'international sont passés à 315 dollar la tonne, contre 290 dollars la tonne en 2021, soit une progression de 34% par rapport à une année normale. Selon le ministre, en raison des conditions géopolitiques et de l'augmentation des prix du fret et du transport international, le prix d'un quintal de céréales sur le marché international s'est élevé à 340 dirhams en 2022, après 260 dirhams une année auparavant.

Au vu de ces circonstances, l'Etat a adopté une série de mesures, dont la première portant sur la suspension des droits de douane sur les importations de blé en deux périodes, de février au 15 mai 2021 et de novembre 2021 à avril prochain, a rappelé le ministre.

Sur une année normale, ces droits de douanes s'élèvent à 550 millions de dirhams, ce qui signifie que leur suspension entraîne des pertes du même montant, a expliqué Fouzi Lekjaa, ajoutant toutefois que cette mesure, à elle seule, est désormais «insuffisante».

Sans l'intervention de l'Etat en matière de subvention des céréales importés, le prix d'un quintal aurait atteint les 340 dirhams, ce qui porterait à 350 dirhams le prix d'un quintal de farine impactant ainsi à la hausse les prix de l'ensemble des produits à base de cette denrée, a expliqué le ministre.

L'Etat consacre, au titre d'une année normale, 1,3 milliard de dirhams pour la subvention de la farine qui se vend sur le marché à 200 dirhams le quintal, a-t-il fait savoir. En 2021, l'Etat a alloué 3,28 milliards de dirhams, soit près de 2 milliards de dirhams de dépenses supplémentaires.

En 2022, et dans les conditions actuelles, Lekjaa a indiqué que la préservation des équilibres coûtera à l'Etat plus de 1,91 milliards de dirhams, en plus de 1,3 milliards de dirhams au titre de la subvention de la farine.  Au final, l'Etat devrait ainsi allouer des crédits de 3,844 milliards de dirhams jusqu'à la fin de cette année en cours.

Gaz butane: une subvention de 90 dirhams par bouteille de 12 litres

En ce qui concerne les produits pétroliers, le ministre a souligné que le prix du gaz butane est fixé sur le marché local à 3,33 dirhams le kilogramme (kg), notant que ce prix «n'a pas changé depuis 1990», ce qui fait qu'une bouteille de gaz de 12 kg se vend à 40 dirhams et celle de 3 kg à 10 dirhams.

Au niveau international, le prix du gaz butane est actuellement de 854 dollars la tonne, alors qu’il était de 530 dollars la tonne en 2020 et de 509 dollars la tonne en 2021, soit une hausse de 60% par rapport à 2020 et 2021, en raison des tensions géopolitiques et des contraintes liées à la pandémie, a-t-il précisé.

Au Maroc, le prix réel d’une bouteille de gaz de 12 kg est de 130 dirhams, ce qui signifie que l’Etat subventionne chaque bouteille à hauteur de 90 dirhams, a expliqué le ministre. La charge globale de cette subvention est passé de 9 milliards de dirhams en 2020, à près de 14 milliards de dirhams en 2021, soit une augmentation de 60%.

S'agissant des produits pétroliers liquides, comme l'essence par exemple, son prix était d'environ 70 dollars en 2020, avant de grimper à 88 dollars en 2021 et 97 dollars en 2022, soit le prix le plus élevé depuis 2014. Cette flambée des cours à l’international explique la hausse du carburant sur le marché national, qui a franchi la barrière des 10 dirhams en novembre 2021 et 10,9 dirhams en février 2022, a soutenu le ministre.

Il soutient par ailleurs que le niveau de taxation au Maroc des produits pétroliers reste relativement modéré. Ainsi, la taxe sur les produits pétroliers au Maroc s'élève à 10%, contrairement aux pays voisins, où elle est de 20%. En outre, a-t-il ajouté, le poids des taxes dans la composition du prix de vente final est de 37% pour le gasoil et de 47% pour l’essence, contre respectivement 53% et 62% dans plusieurs pays.

Les prix des produits pétroliers étant libres au Maroc depuis 2015, suite à la réforme de la caisse de compensation, le gouvernement réfléchit aux mesures à prendre, en concertation avec les professionnels les plus concernés par cette hausse, à savoir ceux du secteur du transport, pour atténuer cette hausse des prix.

«Le chef du gouvernement a donné ses instructions pour l’ouverture d’un dialogue avec les professionnels et leurs représentants syndicaux pour définir la manière dont l’Etat pourrait intervenir pour limiter l’impact de la hausse des carburants», a fait savoir Fouzi Lekjaa, surtout, a-t-il ajouté, si la hausse des cours mondiaux devait se poursuivre dans les mois à venir.

«Ce soutien de l’Etat devra être limité dans le temps, ciblé, et poursuivre un objectif: protéger le consommateur marocain», a conclu le ministre.

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