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- Publication : 26 février 2016
Au moins dix sociétés cotées ont publié des alertes sur leurs résultats 2015.
Faut-il y voir un souci de transparence ou une peur des sanctions qu'ose désormais infliger le gendarme de la Bourse?
Cela devient quasiment une habitude. À l’approche du délai légal pour la publication des résultats annuels, la Bourse de Casablanca assiste à une série de profits Warning. Aujourd’hui encore, une nouvelle société cotée a publié une alerte sur ses résultats.
Il s’agit de SNEP (Groupe Chaâbi) qui vient d’annoncer que son chiffre d’affaires pour l’exercice 2015 sera en baisse de 11% comparativement à celui de 2014. Cette contre-performance s’explique par les déboires du premier semestre de l’exercice où la société a été confrontée à une forte pression sur les prix de l’Ethylène, la matière première principale de ses produits.
Ce facteur, conjugué à une provision supplémentaire de 5 millions de DH sur les actions auto-détenues et qui ont subi une baisse du cours, le résultat net de l’entreprise devrait ressortir déficitaire sur 2015.
Avant SNEP, plusieurs sociétés ont déjà publié des alertes pareilles. Au total, Le360 en a recensé dix, car, il faut le souligner, certains profits warning passent quasiment inaperçus. C’est par exemple le cas de celui de Balima, une des sociétés les moins liquides du marché, et qui a préféré publier son alerte en début de semaine sur un journal de Rabat dans la rubrique des annonces légales.
Un moyen de communication tellement peu visible que même le site officiel de la Bourse de Casablanca semble être passé à côté, vu que l’annonce n’y est pas reprise.
Près de 15% des sociétés cotées concernées
Sur un marché qui ne compte que 75 valeurs cotées, il faut bien reconnaître que le nombre des profits warning publiés jusque là a de quoi interpeler, surtout qu’il reste encore un mois avant l’échéance des publications et que d’autres peuvent intervenir d’ici là.
Cela interpelle, car la conjoncture économique de 2015 n’a pas été aussi mauvaise pour avoir autant d’alertes sur les résultats.
À y voir de plus près, on en déduit que les différentes sociétés concernées ont été affectées par des facteurs divers. Si certains se plaignent des conditions des marchés d’approvisionnement (SNEP par exemple), d’autres ont souffert de provisions liées à des contrôles fiscaux (Timar par exemple).
D’autres encore ont subi l’effet de la dépréciation de leur portefeuille de participation (comme Rebab Compagnie), alors qu’une entreprise comme Zellidja souffre de l’arrêt d’activité de l’une de ses filiales.
Transparence soudaine!
Au-delà des raisons qui expliquent les profits warning, c’est ce soudain goût des sociétés cotées pour la «transparence» qui pousse à poser des questions. Pourquoi il y a quelques années, rares étaient les sociétés qui publiaient des profits warning? Selon des sources au sein du marché, «le nombre important de profits warning ces deux dernières années pourrait s’expliquer par l’attention qu’a portée l’ex-cdvm à ce genre de communication».
En effet, et à l’image de ce qui s’est passé il y a un an, le gendarme de la Bourse n’hésite plus à sanctionner les entreprises qui ne publient pas de profits warning quand elles prennent connaissance que leurs résultats ne seront pas conformes aux prévisions. L’année dernière, onze avaient subi les foudres du CDVM (devenu désormais l’Autorité du marché des capitaux).
Du coup, on s’empresse de plus en plus pour procéder à ces communications, même si la manière laisse parfois à désirer. «Pourquoi ne publier le profits warning que quelques semaines, voire quelques jours, avant l’annonce officielle des résultats?», s’interrogent nos sources.
Yawatani.com et le360.
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