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Sumitomo Electric et Yazaki… ces deux géants nippons sont en train de marquer de leurs empreintes l’histoire de l’automobile au Maroc. Rien qu’à eux deux, ils ont pu créer près de 30.000 emplois.

 

Et le meilleur est à venir puisque leurs ambitions ne s’arrêtent pas là. Ils envisagent de passer à la vitesse supérieure, produire à plein régime avec des plans d’investissement et projettent des extensions de sites, de nouvelles créations d’emplois… Il faut y croire. En effet, depuis leur arrivée sur le marché marocain, ces groupes japonais ont habitué les autorités marocaines à concrétiser leurs intentions d’investissement. « Une fois décidés, ils sont sûrs, fidèles à leur engagement et ils réalisent leurs objectifs jusqu’au bout», confie un industriel marocain du secteur de l’automobile.

Pourtant, en dépit de la grande place qu’ils occupent sur l’échiquier industriel marocain, ces équipementiers automobiles japonais dont la production est destinée à l’export, opèrent dans la discrétion. A l’opposé des investissements classiques au Maroc, surtout européens, ces industriels japonais ont leur propre culture d’entreprise, leurs process de production… Consensuels, Sumitomo Electric et Yazaki développent un type de management fondé sur la collaboration et l’entente.

En l’espace d’une quinzaine d’années, le groupe japonais Sumitomo Electric Industries, l’un des trois plus grands producteurs de faisceaux de câbles automobiles au monde, est devenu le premier employeur du secteur automobile au Maroc et le deuxième employeur du Royaume après l’OCP, tous secteurs confondus. La multinationale nippone emploie aujourd’hui à elle seule près de 19 000 personnes dans ses 8 sites de production à Tanger, Kénitra et Casablanca, gérés à travers trois filiales, notamment Sews Cabind Maroc, Sebn (ex-Automotive Wiring Systems Morocco) et Sews-Maroc.

Les huit usines au Maroc dépendent de différentes filiales européennes du japonais Sumitomo.
Véritable success story, l’histoire marocaine du géant japonais a commencé en 2001 avec une première unité dans la zone industrielle de Moulay Rachid à Casablanca. Ensuite, deux autres ont suivi. Aujourd’hui, l’ensemble de ces trois usines sont gérées par Sews Cabind Maroc. La totalité de la production de l’usine est exportée. Sews Cabind Maroc, qui est rattachée à Sews Cabind Italy, livre ses produits sur les marchés italien et espagnol.

À l’instar de Sews Cabind Maroc à Casablanca, Sews Maroc, la deuxième filiale marocaine de Sumitomo Electric Industries gère également trois usines dédiées à la production de faisceaux électriques pour les automobiles installées dans la région de Kénitra. Les deux premières unités sont implantées à Aïn Aouda près de Témara et dans la zone industrielle de Bir Rami à Kénitra (dont la capacité de production annuelle permet d’équiper plus de 500.000 voitures de marques Renault et PSA montées dans des usines à l’étranger (France, Turquie et Espagne). D’ailleurs, c’est pour augmenter cette capacité de production que le groupe japonais a construit une troisième unité dans cette région de Kénitra, notamment au niveau de la zone industrielle intégrée. Ouverte depuis 2013, cette usine exporte sa production vers la même destination que celle de l’unité de Bir Rami, mais avec une capacité un peu plus élevée.

Au Maroc, l’épopée du géant japonais Sumitomo Electric s’écrit également à Tanger depuis 2006. En effet, « Automotive Wiring Systems Morocco » (AWSM) qui a été créée en 2001, était une filiale de Volkswagen Bordnetze qui a été reprise en 2006 par le groupe Sumitomo. Pour réaffirmer cette appartenance, AWSM a changé de dénomination sociale pour porter le nom du groupe à l’instar des autres filiales. Ainsi, depuis le 2 octobre 2012, AWSM est devenue « Se Bordnetze Morocco ». Installée à la zone franche de Tanger, cette dernière est une entreprise spécialisée dans la production de harnais électriques destinés à l’industrie automobile. Étendue sur deux sites, la société fabrique les faisceaux électriques pour le groupe Volkswagen. Les câbles de la Polo 5 et Audi A1 sont exclusivement produits au niveau mondial par Se Bordnetze Morocco et sont exportés respectivement en Espagne et en Belgique.

Aujourd’hui, l’ensemble des 8 usines du groupe Sumitomo Electric réalise un chiffre d’affaires de plus de 4,5 milliards de DH.

Yazaki, une saga japonaise au Maroc
L’équipementier japonais Yazaki se sent bien au Maroc. Le 15 mars 2016, il inaugurait à Meknès, en présence du ministre marocain de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy, une troisième usine au Maroc après celles de Tanger et Kénitra. Le site a nécessité un investissement de 200 millions de DH (18 millions d’euros). L’usine baptisée Yazaki Morocco Meknès fabrique des faisceaux de câbles automobiles. L’unité qui s’étale sur 56.000 m², dont 30.000 m² construits, et emploie 2700 personnes, travaille pour des constructeurs automobiles européens.

Pourtant, cette usine n’est que la troisième du spécialiste japonais dans les faisceaux de câbles et composants automobiles. En effet, c’est en 2001 qu’a débuté l’épopée de Yazaki au Maroc avec l’implantation de la société à Tanger. On ne se doutait pas qu’elle allait connaître une telle réussite. Tout a en effet commencé avec une relocalisation de la production de Nissan qui était alors basée au Portugal. Le site portugais n’était plus compétitif pour le câblage, du fait d’une forte hausse des coûts de main-d’œuvre dans tous les pays de l’Union européenne. Il fallait donc se tourner vers d’autres sites, afin de sauver des marchés déjà existants. La société a donc travaillé selon une logique de transfert de cette production jusqu’en 2003. Mais à partir de cette date, s’y sont ajoutés les projets de câblage de la Peugeot Partner et de la Citroën Berlingo produites à Casablanca. Il s’agit de nouveaux projets qu’il fallait décrocher sur la base de l’expérience probante avec Nissan. Et puis les projets vont s’enchaîner, de même que l’expertise de la société va se renforcer. Ce sera au projet de la Jaguar, de Land Rover et de Ford de suivre. La société qui n’avait commencé en 2001 qu’avec une cinquantaine de personnes, connaîtra ainsi une croissance rapide. Aujourd’hui, les différents sites de Tanger, Kénitra et Meknès emploient plus de 10 000 personnes. Le groupe japonais confirme ainsi sa place dans le club des plus grands employeurs privés du Maroc, aux côtés du spécialiste des composants automobiles Sumitomo. Et l’aventure est loin de s’arrêter à ce niveau, puisque le spécialiste des systèmes de distribution d’électricité et de composants électroniques intégrés, notamment l’instrumentation, les interrupteurs, les blocs de raccordement, les connecteurs, ainsi que l’électronique et les techniques évoluées, destinées à l’industrie automobile nourrit de grandes ambitions au Maroc.

Le succès de Yazaki Maroc est tel que désormais, c’est la société qui a permis de sécuriser la production du groupe en Afrique du Nord, après les troubles intervenus en Tunisie. Il faut dire que la proximité géographique, avant même les avantages fiscaux, a été un facteur déterminant pour l’installation du groupe à Tanger en 2001.

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