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  • Un plan d’action fin prêt
  • La révision des marges des pharmaciens incontournable
  • Baisse prévisible des prix des princeps

Yasmina Baddou est convaincue que dans sa politique du médicament, la promotion du générique est un axe stratégique. Avant de se lancer dans cette bataille, la ministre de la Santé s’est appuyée sur une étude menée par le cabinet BCG (Boston Consulting Group) sur les médicaments génériques. L’idée est de mettre sur pieds un plan d’action pour encourager le recours à ces remèdes moins chers et aussi efficaces que les princeps.
Dans cette stratégie, Yasmina Baddou a déjà sensibilisé les industries pharmaceutiques à produire davantage de génériques. Son action s’est également étendue aux médecins pour qu’ils prescrivent de plus en plus ce médicament. D’ailleurs, la bioéquivalence sera exigée. Les pharmaciens ne sont pas en reste. La ministre compte amender le Code des médicaments et de la pharmacie pour leur accorder le droit de substitution systématique d’un générique lorsqu’il existe. Pour être effective, cette mesure s’accompagnera d’une révision complète du système des marges des pharmaciens. «Il ne faut pas qu’ils perdent de l’argent. 30% sur un médicament princeps rapporte plus que le même pourcentage sur un générique. Alors, il faut les pousser vers les génériques sans qu’ils perdent au change», confie à L’Economiste Yasmina Baddou. C’est pour cela qu’un nouveau système de marges des pharmaciens est prévu. Ainsi, les marges pour les génériques seront égales en valeur à celles du princeps correspondant. Le but est de rendre aussi attractive la délivrance du générique que celle du princeps. Ce nouveau système assurera un gain immédiat de 2% pour les pharmaciens.
L’objectif est d’encourager la consommation de génériques qui ne dépasse pas actuellement 20%. La ministre vise un taux de pénétration du générique de 45% d’ici trois ans et de 60% à terme si les industriels accroissent la couverture du répertoire. Pour les princeps, les marges seront également revues de telle sorte qu’elles soient progressives et cumulatives sur les tranches du prix fournisseur hors-taxes. Le but est de rendre plus attractive pour le pharmacien la délivrance de médicaments bon marché, et plus abordables, pour le patient, les médicaments coûteux.
Les prix des princeps ne sont pas oubliés. En effet, une nouvelle méthode de fixation des prix est prévue. Elle se base sur le principe de benchmarking qui permet d’aligner les prix des princeps sur le minimum d’un panier de 7 pays. Cela se traduira par une baisse substantielle.
La ministre a fait une offre aux pharmaciens qu’elle a rencontrés dernièrement. Elle attend leur réponse pour se mettre d’accord sur l’architecture définitive des marges. C’est incontournable avant de signer le nouveau décret de fixation des prix des médicaments qui doit absolument intégrer les marges des pharmaciens, dit-elle. Toute cette opération doit être finalisée avant fin février. D’autres mesures d’accompagnement seront prises. Il s’agira de fermer la pharmacie de la Cnops et d’interdire les ventes directes des laboratoires. L’application de cette réglementation permettra d’accroître le revenu des officines, rappelle la ministre.
Cependant, pour assurer la fiabilité de la substitution, la présence du pharmacien sera sévèrement contrôlée, avec des sanctions pouvant mener jusqu’au retrait de la licence en cas d’absences répétées. Les tables de correspondance pour la substitution seront déployées dans les pharmacies.
En cas de mauvaise substitution, le pharmacien sera juridiquement responsable. A cela s’ajoute une campagne de sensibilisation en direction des patients en vue d’accroître la notoriété du générique. Dans cette phase, il est essentiel d’impliquer tous les acteurs de la santé que sont les médecins, les pharmaciens et les industriels.
Un numerus clausus sera également mis en place. Il s’agira d’ajuster le nombre de pharmacies en fonction de critères exogènes comme notamment les dépenses de santé et l’augmentation de la population. Pour plus d’équilibre géographique, il faudra favoriser les régions sous-équipées et limiter les nouvelles implantations dans celles qui sont suréquipées. Des critères types seront mis en place comme le nombre total de licences par région, rapporté au budget du médicament. La distance minimale d’installation entre deux pharmacies prendra en compte la densité de la population.

L'Economiste.com

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