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· La compétitivité des exportations remise en question


Non, non le Maroc n’est pas encore sorti de crise. Et la crise c’est d’abord celle du gros bug de la balance des paiements pour lequel notre journal s’était suffisamment inquiété. Selon les derniers chiffres, celle-ci repointe encore une fois du nez. L’année dernière, déjà, les prévisions du HCP annonçaient un scénario- catastrophe. Celui-ci annonçait pour 2010 un déficit du compte courant extérieur de 6,4% du PIB (contre 5,4% en 2008). Mais à l’époque l’on avait reproché au département de Lahlimi d’avoir un peu trop noirci le tableau. La conjoncture semble aujourd’hui lui donner raison.
Depuis le début de l’année, seul les ventes de phosphates soutiennent les exportations. Comme nous l’annoncions dans nos précédentes éditions, la commercialisation des phosphates et produits dérivés a enregistré une forte hausse de 60,7% à fin avril. Hors phosphate, les exportations s’améliorent lègèrement à 31,7 milliards de DH. Et l’activité des produits textiles qui s’enfoncent toujours avec des baisses avoisinant 25% toujours à fin avril.
La situation est telle que le CMC s’en inquiète aujourd’hui sans ambages: «l’aggravation des déficits extérieurs impactent lourdement le niveau des réserves». La marge reste, il est vrai, préoccupante avec des réserves ramenés à 178 milliards de DH en mars 2010 contre 207 milliards en 2007.
La balance des paiements, quant à elle, atteint pour la deuxième année consécutive 5% du PIB! Le Maroc reste fortement dépendant du marché étranger à travers les importations dont 85% constituées par les biens d’équipements, les produits chimiques et parachimiques et pétroliers notamment. «La couverture du déficit des échanges sur ces produits n’est assuré qu’à hauteur de 30% par l’économie nationale».
Alors bien évidemment la tentation est de chercher des explications conjoncturelles. L’effet monétaire par exemple est une première piste. Certes la hausse de la parité dirham-euro consécutive à la baisse de la monnaie européenne n’est pas à écarter. Mais il faut creuser un peu plus pour identifier les ressorts de cette grave menace qui plane sur le pays et pourrait amener les autorités financières et monétaires à affronter la redoutable question de la solvabilité des finances extérieures et, partant, du financement de l’économie de manière générale. Le CMC prend bien soin de rappeler que «la perte de compétitivité de nos exportations se trouverait plus dans la faiblesse des gains de productivité et de la hausse des coûts de facteurs ». Un chantier auquel le gouvernement a promis de s’attaquer ces deux dernières années, mais visiblement sans résultat pour l’heure.

L'Economiste.com

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