Baromètre Euromed : Casablanca, un hub en devenir

Seuls 12% des investisseurs interrogés expriment de fortes intentions de s’y implanter. Près de 1/3 ne montre aucun intérêt pour cette zone.
Le panel d’entretiens téléphoniques avec des décideurs internationaux couvre une large variété de modèles économiques. Parmi les 315 interviewés (PDG, présidents et vice-présidents, DGA, DRH, directeurs financier, commercial et marketing…), 51% sont en dehors de la région et 49% au sein de la zone Euro-Méditerrannée.

· Barcelone, championne de la zone

· Le Maroc et la Tunisie au coude-à-coude

· Le Sud supplante les pays de l’Est

Pour ne s’adresser qu’à de potentiels investisseurs, le panel a choisi des entreprises de taille, en termes de chiffre d’affaires, compris entre 150 millions et 1,5 milliard d’euros. De même, pour la nationalité des entreprises, les panélistes l’ont voulu variée. Elle concerne pour 59% l’Europe du Nord et la zone Euro-Méditerranée, l’Amérique du Nord pour 22%, le Golfe 13% et l’Asie 6%.
L’enquête révèle que les IDE au sein de cette zone demeurent encore concentrés dans les 7 pays de la rive Nord avec 923 projets d’investissements en 2007 contre 258 seulement pour la rive Sud. Toutefois, «l’intérêt des investisseurs pour les pays de la rive Sud s’accroît et s’améliore progressivement», souligne l’enquête. Ses auteurs fondent leur conclusion sur l’avis de près de la moitié des investisseurs (49%). De plus, le reste estime que l’attractivité de cette zone devrait encore progresser dans les 3 années à venir. «La confiance exprimée par les investisseurs dans la rive Sud dépasse celle de I’Europe de I’Ouest à 3 ans». Mais, les opinions favorables recueillies sur I’attractivité dans cette rive se situent loin derrière I’Europe centrale et de l’Est. Ces deux zones demeureront encore, à n’en pas douter, «les principaux concurrents de la zone Euro-Méditerranée pour les années à venir», prédisent-ils.
Par ailleurs, l’enquête révèle des stratégies de localisation rendant complémentaires les deux rives de la zone. Mais la préférence des investisseurs interrogés va plus aux villes situées dans la moitié Nord de la zone. Parmi les cinq capitales régionales identifiées, quatre se situent sur la rive Nord avec une préférence pour Barcelone (55% de l’attractivité). Cependant, Casablanca (11%), Le Caire (15%) et plus particulièrement Istanbul (25%) semblent, selon les enquêteurs, renforcer progressivement leur rôle de hubs au sein de la zone. Cependant, les pays de la rive Nord (Chypre, Espagne, France, Grèce, Italie, Portugal, Malte) continuent à offrir des avantages certains. «Les fonctions de centres de décision et le capital intellectuel d’une entreprise se localisent davantage dans ces pays contre la tendance qui veut que les investisseurs préfèrent implanter leurs activités à plus forte intensité de main-d’œuvre dans les pays de la rive Sud».
La France arrive en tête devant l’Espagne en tant que site d’implantation pour la R&D, avec 20% des réponses recueillies. Elle arrive également en tête des localisations préférées pour les activités logistiques, avec 18% des réponses, devant la Turquie et le Maroc qui totalisent à eux deux 14% des réponses.
Avec 17%, la Turquie est l’emplacement industriel le plus attractif. Mais avec respectivement 9 et 8%, le Maroc et la Tunisie figurent parmi les cinq premiers pays cités en tant que sites de localisations industrielles. Par ailleurs, notent les enquêteurs, «les investisseurs expriment une préférence nette pour la zone Nord, en l’occurrence France et Espagne, s’agissant de leurs fonctions back-office». Mais, «la Turquie et le Maroc figurent néanmoins parmi les cinq premières destinations privilégiées des investisseurs. Les pays de la rive Sud, notamment le Maroc, particulièrement mais aussi la Turquie et la Tunisie, ont définitivement ancré leur positionnement en tant que localisations phares de centres de contacts.

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Zone Euro-Méditerranée: 3e PIB mondial en 2007



L’espace euro-méditerranéen est un pôle d’attractivité majeur, tiré par un marché de 416 millions d’habitants en 2007. Cette force démographique lui confère un avantage concurrentiel remarquable Avec 461 millions d’habitants, cet espace constitue le moteur démographique de I’Europe élargie. L’Europe du Nord et de I’Ouest comptant seulement 223 millions d’habitants et I’Europe de I’Est 293 millions. De plus, la zone Euro-Méditerranée se situe dans le trio de tête des régions ayant accueilli le flux le plus important d’investissements directs étrangers en 2006, avec 217 milliards de dollars, contre 537 milliards dans l’UE. Le patron du 3e plus grand groupe conteneurisé du monde, Jacques Saadé, persiste à dire que «cet espace constitue en effet un pôle économique mondial rivalisant avec les plus fortes économies du globe». La région affiche le 3e PIB mondial en 2007, derrière I’Amérique du Nord et I’Europe du Nord et de I’Ouest.


L'economiste

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