Version Arabe
- Détails
- Publication : 22 mai 2007
Les intervenants lors de cette rencontre, organisée sous le Haut patronage de Amir Al-Mouminine, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ont souligné que la réfutation de ces allégations nécessite d'analyser et de décortiquer les références et interprétations tendancieuses avancées par les extrémistes en vue d'accomplir leurs funestes desseins.
L'objectif, ont-ils dit, est de mettre en exergue le fait que ces interprétations erronées ne trouvent aucun fondement dans la noble religion islamique.
Aux yeux de certains oulémas, les conditions sociales ne suffisent pas, à elles seules, à expliquer le phénomène du terrorisme, dans la mesure où les obscurantistes tentent de conférer une légitimité religieuse à leurs actes en adoptant l'idéologie takfiriste.
Ils ont expliqué que l'usage du terme "Jahiliya" par les tenants de la pensée takfiriste pour qualifier l'époque actuelle a créé un climat de discorde dans le monde musulman, situation que certains égarés et malhonnêtes mettent à profit pour alimenter le doute quant aux convictions religieuses des gens.
D'autre part, plusieurs intervenants ont considéré que le rejet de la démocratie par les courants terroristes est infondé puisqu'il a pour conséquence de priver les musulmans de ce système novateur de pratique de la choura. Ils ont relevé à cet égard l'existence d'une certaine compatibilité entre la choura et la démocratie, en ce sens que les deux notions sont fondées sur les règles de liberté et de communauté des desseins.
Selon ces intervenants, les takfiristes taxent d'innovateurs en religion les musulmans pour certaines pratiques nouvelles dont ces égarés ignorent le fondement légitime, arguant que la Oumma a adopté un grand nombre de nouveautés, en parfaite connaissance de la signification de l'innovation en religion (Bidaa), sans pour autant que ces nouveautés soient aux antipodes de la Chariâ.
En s'autorisant la pratique du takfir, certains terroristes commettent des crimes odieux qui relèvent du pur terrorisme et non du jihad, prouvant ainsi leur ignorance et carence intellectuelle, ont-ils soutenu. Le takfirisme dénote, selon eux, une ignorance flagrante des valeurs de tolérance et de coexistence prônées par l'Islam Ils ont rappelé, dans cette optique, que le jihad relève de l'Imamat suprême, en l'occurrence Amir Al Mouminine, qui ne proclame le jihad que pour protéger la Oumma contre la Fitna.
Les participants à ce Symposium ont conclu que tout appel à la violence pour imposer une vision obscurantiste et étrangère à la religion islamique, ne peut qu'être condamné sans équivoque, affirmant que l'Islam ne peut et ne pourra en aucun cas servir de couverture légitimant des actes barbares perpétrés aveuglément contre des innocents.
Ce séminaire s'est déroulé en présence du ministre des Habous et des Affaires islamiques, M. Ahmed Toufiq, et un grand nombre d'oulémas venus des différentes régions du Royaume, dont des imams représentant la communauté marocaine résidant en Europe.
L’explication du phénomène du terrorisme par les facteurs économico-sociaux est insuffisante, puisque le terrorisme tente de donner à son projet une légitimation religieuse sur la base de trois postulats :
1- excommunier, au prétexte qu’un des fondements de la foi - croire, dire et agir – serait défaillant ;
2- excommunier, au prétexte que sont commis des péchés capitaux (al-kabā’ir)
3- excommunier ceux qui résident dans un pays régi par des lois non islamiques
Or, ce sont là les postulats de la secte khâridjite qui, apparue au début de l’histoire de L’islam, refusait de partager l’orientation des ahl al-sunna wa l-jamā‘a (partisans de la tradition prophétique et de la communauté), c-à-d. l’immense majorité des musulmans. Elle a causé un préjudice, par cette manière de voir, aux relations entre les musulmans, et a permis l’irruption d’une culture de l’extrémisme et de la violence.
Nous récusons ces postulats sur les bases suivantes :
1- Les sunnites et tous leurs mujtahids n’ont excommunié personne en raison de ce que leurs actes auraient été défaillants ou fautifs. En effet, la question de la foi relève strictement du cœur, et les actes sont la condition d’une perfection de la foi, et non de sa validité ;
2- Parce que le fiqh considère que les musulmans ont le devoir de sauvegarder la sécurité et la stabilité de tout pays avec lequel ils ont conclu des pactes de sécurité et de paix ;
3- Les takfîristes taxent d’innovateurs les musulmans pour certaines pratiques dont les accusateurs ignorent le fondement légitime, alors même que l’umma a adopté un grand nombre de nouveautés, en pleine connaissance de la signification légale attachée à l’innovation, et du fait que des usages bénéfiques nouveaux sont autorisés, sans pour autant entrer en compétition avec la chari‘a.
Afficher le mois
De plus, Yawatani.com se réserve le droit de supprimer tout commentaire qu'il jurera non approprié.