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Dans quelle mesure les opérations de privatisation ont- elles contribué ou contribueront à la libéralisation sectorielle de l’économie marocaine? Telle était la problématique discutée lors de cette conférence -débat à travers les interventions de MM. le Directeur des Entreprises Publiques et de la Privatisation (DEPP), le Président du Directoire d’Ittissalat Al Maghreb, le Président du Directoire de la Régie des Tabacs et le Président Directeur Général de la COMANAV Photo illustrant l'Article Le programme de privatisation totale ou partielle lancé depuis 1993, a produit 83 milliards DH (MMDH) de recettes et a concerné 73 unités, et l'impact de ces privatisations est positif à plus d'un titre, relève t-on dans l'exposé de M. A. TALBI, Directeur des Entreprises Publiques et de la Privatisation.



Tout d'abord, elles ont permis une amélioration du rang du Maroc dans l’attractivité des investissements directs étrangers. Le Maroc est passé du 4ème au 1er rang parmi les pays arabes et au 3ème rang des pays africains dès 2003. Ensuite, la privatisation a enclenché le processus de libéralisation des secteurs concernés où l’Etat était le seul opérateur : secteurs des télécommunications et du tabac, à titre d’exemples.. En outre, elle a été un levier pour la dynamisation du marché financier. Depuis la première privatisation en 1993 à mai 2007, la capitalisation boursière a été multipliée par près de 100 fois pour atteindre 498 milliards Dh et sociétés privatisées pèsent pour près de la moitié dans le marché de Casablanca.



Sur un autre registre, celui des recettes fiscales, M. Talbi a fait remarqué qu'au titre de 2005, 60% des Établissements publics (EP) sont bénéficiaires de l'IS alors que la moyenne nationale est de 28% d'entreprises et que 25% des recettes fiscales sont produites par 31 sociétés privatisées.



La privatisation ne signifie pas forcément libéralisation et le désengagement de l’Etat ne signifie pas abandon, a précisé, le Directeur des Entreprises Publiques et de la Privatisation. En se référent aux indicateurs économiques, M. Talbi, à souligné que la libéralisation de l’économie est une réalité qui ressort à travers le recul de la part de la valeur ajoutée du secteur des EP dans le PIB : 7,5% en 2006 contre 18% en 1980 et 10% en 2002. Néanmoins, ajoute-il, on constate une intensification de l’investissement des EP agissant dans les services publics avec son doublement tous les 3 ans depuis 2000, soutenu par les recettes de privatisation (Fonds Hassan II pour le Développement Économique et Social).



Il a poursuivi, qu'en terme d'approche, la réussite de la libéralisation des services publics passe par la réunion de trois facteurs : un opérateur dont le statut juridique peut différer (entreprise privée, société l'Etat ou société mixte), une collectivité qui prend la décision d’offrir le service public (État, Région, Ville ou Commune), un organe de Régulation qui organise la rencontre entre la collectivité et l’opérateur sur la base de règles fermes pour le respect de grands principes dont celui de la concurrence.



Ajoutant que dans le cadre des libéralisations Sectorielles quatre objectifs sont visés: l'adaptation du cadre institutionnel de l’opérateur historique à un environnement concurrentiel, le renforcement des capacités de gestion et de gouvernance de l’EP, le rétablissement de la viabilité et de la rentabilité de l’EP, la préparation à la privatisation et à l’ouverture de capital de l’EP. En terme d'approche, le principe de séparation des fonctions régulation et exploitation est observé, a-t-il précisé, tout en concluant sur la nécessité d'une mise à niveau général du secteur public qui opère dans les activités marchandes, en vue de réussir la mutation dictée par la globalisation.



Illustrant la contribution de la privatisation à la libéralisation de l'économie marocaine trois expériences de privatisation ont été présentées. Celles de Maroc-Telecom, de la Régie des Tabacs et de la COMANAV.



La libéralisation des Telecom a été présentée comme un modèle de réussite par M. Talbi, et la privatisation de Maroc Telecom, comme un exemple d’un passage réussi du secteur public au secteur privé, par M. Ahizoune, Président du Directoire d’Ittissalat Al Maghreb. Les retombées de la privatisation de Maroc Telecom ont été à la fois nombreuses et de grande ampleur, a t-il laissé entendre lors de la conférence-débat. C'est la première capitalisation boursière, a-t-il souligné, elle est l'unique entreprise nationale à être cotée à Casablanca et à l'international, elle est le premier investisseur dans les NTIC avec prés de 4 MDs de DH / an.



la deuxième expérience présentée lors de cette conférence se rapporte aux apports de la privatisation de la Régie des Tabacs sont positifs pour l'Etat, l'entreprise et les actionnaires relève t-on dans l'exposé de M. L. Bellaha, Président du Directoire de la Régie des Tabacs, concernant l'Etat la recette de privatisation s'est chiffrée à 18,1 milliards de DH avec une augmentation continue des revenus fiscaux (TIC-TVA-IS).



La privatisation de la COMANAV a été le deuxième cas d'illustration présenté lors de cette conférence -débat. C'est une privatisation qui s'est opérée dans un secteur libéralisé, a précisé M. T. Ibrahimi, Président Directeur Général de la COMANAV, elle a été réalisée par l'adjudication de l’appel d’offres à CMA CGM qui est 3ème opérateur maritime mondial.




La valeur ajoutée immédiate attendue de cette privatisation est double, retient-on de son intervention. Sur le plan opérationnel, une mutualisation des réseaux de vente en Europe et au Maroc, un transfert de savoir faire et mutualisation des équipements et une meilleure gestion technique des navires sont attendus. En plus, sur le plan support, l'attente concerne l'amélioration de la gestion que ce soit au niveau des ressources humaines, des systèmes d'information, des achats et des capacités d'investissement, a -t-il souligné.



En somme, les exemples concrets d'opérations de privatisation présentées lors de ce débat, étaient l'occasion pour les participants de constater que la privatisation contribue à la libéralisation de l’économie marocaine à travers une libéralisation sectorielle.

Source : http://www.wabayn.com/

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