LE MAROC CLASSE 94e PAR LA BANQUE MONDIALE

Plusieurs longueurs d'avance sur l'Egypte et l'Algérie

Sur 150 pays retenu par la Banque mondiale, le Maroc est 94e dans le classement mondial de la logistique. Alors que la Tunisie est classée 60e, l'Algérie occupe le 140e rang et l'Égypte est 97e. « Connecting to Compete, Trade Logistics in the Global Economy », l'étude publiée le 5 novembre par l'institution financière internationale, s'est basée sur une enquête mondiale auprès des transitaires et transporteurs express internationaux. Dans cette publication, la BM rappelle l'impératif, pour les pays en développement notamment, de disposer d'une logistique commerciale optimale pour accéder aux marchés internationaux, améliorer leur compétitivité, recueillir les fruits de la mondialisation et lutter plus efficacement contre la pauvreté. «La logistique est l'un des principaux moteurs de la compétitivité. Elle peut entraîner le succès ou l'échec d'un pays à l'heure de la mondialisation», notifie Uri Dadush, directeur chargé du commerce à la Banque mondiale.

Le Maroc aurait pu être mieux loti. Certes, la période qu'a traitée l'étude n'a pas permis de prendre en considération la toute fraîche mise en place du système Badr venu remplacer le Sadoc, ou aussi la mise en service des importants investissements, tels que le nouveau port de Tanger-Méditerranée et le programme d'autoroutes. Aussi la situation qui prévalait au mois d'août dernier au port de Casablanca a-t-elle donné, sans doute, mauvaise impression.

Particulièrement pour ce qui est de la qualité du service dédouanement et du déroulement du transit et du transport, l'étude accorde le plus haut coefficient. «Un pays peut être doté d'un bon régime douanier, mais il suffit qu'il soit peu efficace dans un ou deux domaines de la chaîne logistique pour que ses résultats économiques subissent de graves répercussions. Il donne alors l'impression de ne pas être fiable», est-il cité dans le rapport.

De par cet enseignement, le Maroc a pris conscience, en décidant, dans le nouvel environnement concurrentiel, d'entreprendre le programme ambitieux de réformes des douanes et des transports routier, aérien, portuaire, et la programmation et la construction de nouvelles infrastructures. Toutefois à ne pas manquer. L'amélioration de la performance logistique dépend également de la situation générale de la gestion des affaires publiques et des institutions, signale l'étude.

Et de préciser que le développement soutenu de cette activité reste tributaire de l'élimination de certaines entraves dont le faible développement des prestataires logistiques et le manque de sensibilisation à l'importance de la logistique ainsi que le prix assez élevé du foncier pour les plates-formes logistiques.

De plus, les coûts et délais du passage des produits destinés à l'exportation constituent une entrave majeure pour le transport international routier. Le temps d'attente, est-il signalé, est une contrainte forte qui résulte pour partie de la non-séparation entre les trafics passagers et les marchandises.

La performance de la Tunisie a été expliquée par la meilleure maîtrise des techniques logistiques. La disponibilité dans le pays de systèmes électroniques d'échange de données (liasse unique) facilitant les procédures du commerce extérieur et des prestations douanières, ont aussi considérablement dopé le classement.
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Indice de performance
A noter que l'indice de performance logistique a révélé que le Singapour est le pionnier en le domaine. L'Allemagne est à la 3e place, le Japon et le Royaume-Uni sont respectivement 6e et 9e.

Sur les 150 pays étudiés, les États-unis sont 14e, la France est 18e et l'Italie est 22e. «Lorsque le commerce joue un rôle central dans un pays en développement, ce dernier obtient de meilleurs résultats que d'autres dont le revenu est analogue», constate l'étude, en donnant l'exemple de la Malaisie (27e), du Chili (32e) et de la Turquie (34e).

Les pays de l'Afrique et de l'Asie centrale, dits à faibles revenus, occupent, comme d'habitude, les dernières places.

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