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- Publication : 21 octobre 2007
En réponse à une forte demande du public, la banque centrale du Maroc a emboîté le pas des banques islamiques dans le monde le 1 octobre, en donnant son accord pour des produits islamiques qui offrent de renoncer aux prêts portant des intérêts et aux autres produits financiers interdits par l'Islam. Ces produits dits "alternatifs" incluent le Ijarah, Musharakah et Murabahah.
Ijarah est un type halal de contrat de bail entre une institution de prêt et un client. Il peut prendre la forme d'un simple contrat de bail ou être accompagné d'un contrat permettant au preneur de bail d'acquérir le bien à la fin d'une période donnée.
Musharakah est un contrat qui permet aux institutions de prêt d'aider les entreprises à se financer elles-mêmes par la vente de participations dans une entreprise future ou existante. Les deux parties s'engagent à hauteur de la valeur de leur investissement et chacune gagne ou perd une portion préalablement convenue des profits ou des pertes.
Murabahah permet aux gens d'acquérir des biens sans devoir souscrire un prêt porteur d'intérêt. La banque achète le bien puis le revend au client par traites selon un prix ouvertement publié, entraînant des coûts et un profit administratif.
Les nouveaux produits ont suscité peu d'enthousiasme dans les banques, qui les considèrent comme des concurrents aux produits qu'elles proposent généralement. "Il faut s'attendre à ce que le coût de ces prêts alternatifs soit supérieur à celui des prêts ordinaires", a déclaré l'économiste Mohamed Berdai à Magharebia. "Le lobby bancaire veut être sûr que ces produits ne seront pas compétitifs, afin que les clients ne renoncent pas aux prêts habituels. L'un des moyens d'y parvenir est de fixer des délais de remboursement courts, qui les mettent hors de portée de nombre de gens."
Toutefois, de nombreux Marocains sont curieux d'en apprendre plus sur ces nouveaux produits. Ceux qui rechignaient à l'idée de souscrire un prêt pour des raisons religieuses considèrent ces nouveaux produits comme une bonne solution. "Je ne sais encore rien de précis sur les produits qui seront proposés, mais au moins, ils seront halal et signifieront que je pourrai finalement acheter une maison", affirme Abderrafia Tamachi, un acheteur potentiel.
Le professeur Rabiaa Maliki se déclare également satisfaite. "Mon mari a toujours refusé de souscrire un prêt pour acheter une maison. Nous sommes impatients que ces nouveaux produits soient disponibles."
Parlant des autres pays musulmans, où les produits bancaires islamiques ont conquis une grosse part du marché, la banque centrale prédit que ces nouveaux "produits alternatifs" connaîtront un grand succès. Les spécialistes de la banque s'attendent à ce que le niveau réel de la demande émerge vers la fin de l'année.
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