Yawatani

Source de l'article : lamarocaine.com

 

 Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter SVP ?

Je m’appelle Ilham Echchaddadi Mirnezami. Née au Maroc, je suis arrivée en France à l’âge de 4 ans. J’ai grandi en région parisienne où je vis actuellement.

Passionnée de culture depuis mon plus jeune âge, j’ai grandi dans une famille marocaine berbère avec beaucoup de femmes artisanes très créatives. Cela a été un moteur et un puit d’inspiration pour moi.

Ma double culture a également été une ouverture sur le monde. Elle m’a donnée l’envie d’apprendre d’autres langues mais surtout d’aller à la rencontre de l’autre.

 

– Racontez nous un peu votre parcours

Après un baccalauréat littéraire, je me découvre une réelle passion pour les grands auteurs latino-américains tels que Gabriel Garcia Marquez, Octavio Paz, Isabelle Allende, Pablo Neruda pour ne citer qu’eux. J’ai tout de suite aspiré à faire de la recherche en littérature comparée.

Je m’inscris alors à l’université à Paris et suis un cursus en langues, littératures et civilisations étrangères. Durant ces années, j’ai la chance de partir en Espagne dans le cadre d’un échange inter-universitaire Erasmus. Je vis alors une expérience stimulante avec des étudiants issus de diverses cultures. Je me découvre, à ce moment précis, un intérêt pour les interactions culturelles, les regards croisés, les confrontations culturelles.

Mes 5 années d’étude se soldent par un Master de Recherche en Langues, Lettres étrangères et Communication.

 

– Et votre vie professionnelle.

Mon parcours professionnel est à l’image de ma vie et des projets que je défends : inspiré de la pluridisciplinarité et de la mixité.

Pourquoi se contenter d’une casquette quand on a la chance d’en porter plusieurs, d’apprendre continuellement ?

Après 2 années dans l’enseignement, j’ai l’opportunité d’intégrer une société d’ingénierie spécialisée en stratégies informatiques. Ils recherchent alors des profils diversifiés dans leurs équipes. Un gros challenge avec, à sa genèse, une soif d’apprendre quelque chose de nouveau.

Chef de projet pour ce cabinet, je suis amenée à conduire de nombreux projets y compris au Maroc. En parallèle de mon métier, en 2015, je décide de retourner à ma passion première et de me former dans le domaine de la Culture en intégrant un MBA en conduite de projets culturels, à l’Ecole d’Art et de Culture de Paris (EAC Paris).

Mon parcours m’a appris que la mixité des profils, des cultures et des disciplines est un vecteur de développement et de dynamisme. J’ai toujours aspiré à transcrire ce va et vient perpétuel entre « ici » et « là-bas » car c’est un peu ce qui me définit : je suis entre deux rives.

Aujourd’hui je suis sollicitée en tant que conceptrice culturelle sur des programmes ou projets dans la coopération culturelle, les échanges inter-culturels.

 

– Parlez nous de votre projet ?

En 2016, suite à ma rencontre avec Elsa Vautrain à L’Ecole d’Art et de Culture de Paris, nous co-fondons le projet « Equations Nomades », un concept de festival pluridisciplinaire et interactif axé sur le dialogue interculturel et la transversalité. Sur notre chemin nous faisons une belle rencontre, celle de Ali Daou, chargé de programme culturel à l’UNESCO. Il adopte le projet et l’accueille au Mali où il se déploie chaque année avec le soutien de nombreux partenaires tels que le Ministère de la Culture, l’UNESCO, l’UNICEF, ONU Femmes, l’Ambassade de France, l’Ambassade du Maroc, etc.

De nombreux artistes y sont accueillis pour présenter des créations et assurer des formations auprès des jeunes pour les sensibiliser à l’art et à la culture. Ce festival est un projet « triangle » qui réunit les trois pays que sont la France, le Mali et le Maroc.

En tant que porteurs du projet, Elsa Vautrain, Ali Daou et moi-même avions envie de promouvoir nos cultures mais pas de n’importe qu’elle façon : en les confrontant pour laisser émerger ce qui nous unit.

Notre but est de bâtir des passerelles culturelles et véhiculer par cette voie un message pacifiste impactant.

Par ailleurs, j’interviens également dans le domaine de la créativité féminine, par exemple, avec le projet « Femmes et Inspirations » que j’ai co-fondé en 2018. L’idée est de créer une plateforme collaborative de création et d’échange entre des femmes issues de diverses formations et cultures pour renforcer leurs capacités, créer encore et toujours des passerelles.

– Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Je ne rencontre pas de difficulté particulière si ce n’est la contrainte du temps. Il me faudrait plus que 24 heures pour entreprendre tout ce que j’aimerais entreprendre en une journée (Rires).

– Quels sont vos projets à venir ?

Mon projet sur le long terme est d’entamer ma quatrième vie, celle d’écrivaine (rires). J’aimerais beaucoup écrire ou plutôt finaliser l’écriture d’un roman que j’ai commencé il y a quelques années déjà.

Sur un plus court terme, je travaille sur un projet franco-indien exaltant. Il s’agit d’une exposition photographique intitulée « Etoile de Lune » imaginée par le créateur franco-malien Mossi Traoré et la photographe indienne Deepika Choudhary. Nous nous sommes rendus en Inde pour créer l’exposition. C’était très formateur et enrichissant. L’exposition met en scène la danseuse étoile Marie-Agnès Gillot au Taj Mahal. L’inauguration est prévue au Carrousel du Louvre le 11 septembre prochain.

Je collabore également sur le festival Taragalte dans le Sahara marocain, un très beau festival ouvert sur l’Afrique qui crée des points de jonctions entre le Sahara marocain et l’Afrique subsaharienne. Il aura lieu, comme chaque année, au milieu des dunes de sable, les 26, 27 et 28 octobre.

– Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?

Je pense qu’il n’y a pas de recette ou de conseil miracle. Il faut croire en ses rêves et surtout ne pas s’imposer des freins psychologiques. La vie appartient à celles et ceux qui rêvent.

Parfois, on est son pire ennemi. On s’auto dissuade en pensant ne pas pouvoir ou ne pas être capable d’entreprendre quelque chose que l’on désire fortement. Que risque-t-on si l’on tente ? L’echec? L’échec n’est pas le contraire de la réussite mais son brouillon. Il faut s’essayer, recommencer.

Tout est dans la transformation de nos êtres. On peut se transformer continuellement et tirer des enseignements de chacun de nos échecs, chacune de nos vies.

– Que pensez-vous de la situation de la femme au Maroc ?

La situation de la Femme au Maroc s’est considérablement améliorée. Je le constate ne serait-ce qu’en comparant avec mes souvenirs d’enfant Si l’on se base sur les 10 dernières années, des lois en matière de droits ont été votées et ont grandement changé le quotidien de certaines femmes.

Par ailleurs, j’ai également rencontré des artistes marocaines très engagées qui jouissent d’une reconnaissance dans nos frontières et au delà de nos frontières pour leurs actions.

Enfin, je travaille sur quelques projets au Maroc depuis 3 ans et je suis très heureuse de voir de nombreuses femmes à la direction de projets très importants.

– Dernier mot

Inspiration.

Interview réalisé par Aziz HARCHA

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