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Mohamed Lahouiaej Bouhlel, l'auteur de l'attentat de Nice, a consulté en 2004 un psychiatre tunisien . Interrogé par L'Express, le docteur Chemceddine Hamouda se souvient d'un "garçon en proie à des troubles du comportement" mais refuse d'y voir une justification à son acte.

Mohamed Lahouiaej Bouhlel, décrit "comme discret" et imprévisible, cachait-il une pathologie mentale? Plus de 36 heures après l'attentat de Nice, les enquêteurs tentent de cerner la personnalité du terroriste, un Tunisien de 31 ans domicilié dans les Alpes-Maritime. Au volant d'un camion de 19 tonnes, il a foncé dans la foule réunie sur la promenade des Anglais pour les festivités du 14 juillet. Au moins 84 personnes sont mortes et 202 ont été blessées.

ans un entretien à l'AFP et à la BBC, le père du tueur a raconté que son fils avait souffert d'une dépression en 2004, ce qui lui a valu une consultation chez un psychiatre de Sousse (Tunisie). L'Express a retrouvé ce spécialiste, le docteur Chemceddine Hamouda. Ce dernier confirme que Mohamed Lahouiaej Bouhlel a été diagnostiqué pour des troubles psychotiques mais estime que son acte barbare s'inscrit "forcément" dans un processus de radicalisation annexe

Quels souvenirs gardez-vous du tueur de Nice? 

Dr. Chemceddine Hamouda: Je ne l'ai vu qu'une seule fois, en août 2004 [Il avait alors 19 ans, NDLR].Il était venu avec son papa parce qu'il avait des problèmes scolaires et d'adaptation familiale. C'est son père qui l'a forcé à venir me voir. Il ne comprenait pas pourquoi son fils, qui était jusqu'ici brillant, était devenu violent avec lui et n'arrivait plus à travailler à l'école. Il était en première classe préparatoire pour des études d'ingénieur. Mes souvenirs sont flous après 12 ans, mais je me rappelle qu'il était plutôt calme lors de la consultation.  

Avez-vous pu poser un diagnostic à l'issue de cette rencontre? 

Il souffrait d'une altération de la réalité, du discernement et de troubles du comportement. Un début de psychose donc. J'avais remarqué qu'il était dur avec son père, il devenait parfois violent avec lui. En plus d'avoir décroché scolairement, il avait des problèmes avec son corps, il ne se sentait pas très beau et ressentait le besoin de faire de la musculation. 

Il n'est pas courant de poser un diagnostic de troubles psychotiques dès la première consultation. En général, il faut plutôt attendre deux ou trois entretiens. Je lui ai prescrit un traitement, un petit tranquillisant et un anti psychotique. Comme je ne l'ai plus jamais revu après, je me suis dit que j'étais peut-être à côté de la plaque: les signes étaient insidieux. 

Les troubles mentaux dont souffrait le tueur peuvent-ils expliquer son passage à l'acte? 

Pas du tout. Il n'y avait rien dans son comportement qui laissait présager un tel massacre. De tels troubles non soignés pendant des années peuvent conduire à une schizophrènie. Mais je refuse catégoriquement l'idée qu'il puisse être irresponsable de son acte. Une telle violence nécessite forcément un endoctrinement, un délire de radicalisation en parallèle de ses problèmes psychologiques. Ce n'est pas l'acte d'un fou, c'est un acte prémédité et exécuté. Il y a forcément eu une préparation mentale. 

Lexpress

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