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L'épidémie, qui a fait plus de 11.000 morts en deux ans, a cessé de se propager, se félicite l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La prudence reste toutefois de mise.

C'est la fin d'un long cauchemar. L'OMS a déclaré, jeudi, la fin de la transmission du virus Ebola en Afrique de l'Ouest après un dernier test négatif effectué au Liberia. Retour en cinq questions sur cette épidémie qui, en deux ans, a coûté la vie à 11.300 personnes, semé la peur et paralysé les économies de trois pays (Guinée, Sierra Leone et Liberia).

Où le virus a-t-il éclaté ?

C'est dans un petit village de l'Est de la Guinée que l'épidémie Ebola a fait son apparition en décembre 2013. Un garçon de deux ans, atteint de fièvre, de selles noires et de vomissements, en a été la première victime. Les scientifiques estiment que l'écologie de la région où il vivait avait été modifiée. La raison ? La guerre civile ayant ravagé ce pays tropical, qui a entraîné l'exploitation des ressources naturelles par des entreprises minières ou forestières.

Réservoir naturel du virus, les chauves-souris frugivores se seraient ainsi rapprochées des établissements humains. Les chasseurs, dont la sécurité alimentaire et la survie dépendent du gibier, auraient ensuite tué des animaux sauvages infectés – très certainement des singes, des antilopes des bois ou des écureuils – dont la viande a été ingéré par les habitants. Le vers était dans le fruit.

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> Aide-mémoire de l'OMS sur la maladie à virus Ebola

Quels pays ont été touchés ?

Après le premier cas en Guinée, la fièvre hémorragique s'est très vite répandue dans le pays. Il a toutefois fallu attendre mars 2014 pour que l'OMS certifie que le mal en question était le virus Ebola. La nouvelle suscita la stupeur. Car si ce virus a été identifié en 1976 par le Belge Peter Piot – devenu plus tard notamment directeur exécutif de l'ONUSIDA –, il était jusqu'alors inconnu dans cette région.

Faute de structures sanitaires efficaces en Guinée, l'épidémie a ensuite gagné le Liberia et la Sierra Leone, ses deux pays voisins, et dans une moindre mesure le Nigeria et le Mali. Au total, dix pays, dont l'Espagne et les Etats-Unis, auront été touchés en deux ans.

Combien de personnes sont mortes du virus ?

L'OMS estime que le virus Ebola a touché 28.500 personnes et en a tué 11.300 en Guinée, au Sierra Leone et au Liberia, après avoir atteint son pic en octobre 2014. Un bilan humain qui, selon l'OMS, serait même sous-estimé. Le Liberia aura payé le plus lourd tribut avec 4.800 morts, contre 3.950 pour la Sierra Leone et 2.500 pour la Guinée.

Il s'agit, et de loin, de l'épisode le plus meurtrier de l'histoire du virus Ebola. Jusqu'à présent, ce dernier n'avait jamais fait plus de 300 victimes. La catastrophe est également économique : le PIB de la Sierra Leone aurait reculé de 21,5% en 2015 et le manque à gagner pour les trois pays serait de 2,2 milliards de dollars, estime la Banque mondiale.

Comment l'OMS peut-elle déclarer la fin de la transmission de l'épidémie ?

L'OMS a attendu 42 jours, soit deux fois la durée maximale d'incubation du dernier malade testé négatif, avant de déclarer, ce jeudi, la fin de la transmission du virus au Liberia. Ce pays rejoint donc la Sierra Leone, "libérée" de ce fléau le 7 novembre, et la Guinée, le 29 décembre . Ainsi l'OMS a-t-elle pu déclarer la fin du virus Ebola en Afrique de l'Ouest.

Existe-t-il des risques de nouveaux épisodes ?

Le risque que de nouveaux épisodes éclatent n'est pas exclu. Plusieurs personnes sont mortes au Liberia lors des derniers mois, alors que ce pays avait été déclaré exempt de contagion. Raison pour laquelle l'OMS a placé les trois pays sous "surveillance renforcée" pour prévenir de nouveaux cas, tout en indiquant que le virus avait été identifié dans les liquides corporels de certains survivants.

"Aujourd'hui est un jour de célébration et de soulagement que l'épidémie soit enfin terminée", a déclaré Joanne Lieu, présidente d'honneur de Médecins sans frontières (MSF). L'ONG a été en toute première ligne sur le terrain pour lutter contre l'épidémie, avec, rappelle-t-elle dans un communiqué , quelque 10.376 patients admis dans ses centres et plus de 96 millions d'euros dépensés. Elle estime "crucial de maintenir une capacité de vigilance dans la région et de réponse potentielle à de nouveaux cas". Et appelle à ce que "le monde [se dote] des capacités à intervenir plus vite et de manière efficace".

lesechos.fr

 

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