Yawatani

Un quotidien espagnol offre une analyse objective du débat sur le type de vêtements féminins "socialement accepté" sur les plages marocaines.

 

"Bikini ou Burkini? ", un débat qui a fait couler beaucoup d’encre au Maroc cet été. Interdiction du burkini dans certains établissements marocains, pétition pour une exclusivement réservée aux femmes à Tanger, … autant de sujets qui ont apresse marocaine ces dernières semaines. Et, cerise sur le gâteau: le topless (seins nus) s’est même invité au débat.

Ce débat social a longtemps animé l’actualité au Maroc et en dehors de nos frontières. La preuve: le quotidien El Diario s’est penché ce mardi sur les codes de conduites et les changements de tendances cet été sur les plages marocaines.

Le quotidien espagnol note pour commencer que de nombreuses femmes portent le bikini sur les plages, mais que l’on en voit de plus en plus qui choisissent d'être vêtues de la tête aux pieds. Ce choix vestimentaire, qui n’est décidément pas conseillé en cet été aussi chaud, dénote un mouvement vers le conservatisme dans le royaume, juge El Diario.

Certes, le burkini existe, mais sa nouveauté et son prix de départ (à partir de 500 dirhams) en font une tenue de baignade non accessible à toutes les femmes, poursuit cette même source.

Plus que les burkinis, ce que l’on voit le plus souvent sur les plages sont des femmes qui se jettent à l’eau avec leurs vêtements de ville et en ressortent avec leurs tenues mouillées et collant au corps, donnant un effet sensuel paradoxal, remarque El Diario. "Entretemps, leurs frères ou maris profitent du soleil et de l’eau avec des maillots de bain dernier cri". Le quotidien suggère que ces femmes trouvent de nombreux "compromis avec la décence" (entre être totalement couverte et porter un bikini): "short" avec bikini, "legging" avec bikini, chemise ou pantalon raccourci à l’aide de ciseaux, etc.

Par ailleurs, El Diario note que le degré de conservatisme sur une plage est en général lié à sa proximité à la ville: plus une plage est proche de la ville, et par conséquent accessible avec le transport public, plus elle est populaire et traditionnelle.

Aussi, les codes de conduite diffèrent grandement d’une plage à l’autre, mais tout le monde les comprend dès leur arrivée. Exemple: des hommes en djellaba, des femmes couvertes et habillées en tenue de ville sur la rive ou nageant dans la mer. Signification logique: ne portez pas de bikinis.

"Je porte un ensemble que j’utilise pour faire du sport, et même s’il n’est pas pratique, au moins il ne me colle pas au corps quand je me baigne", commente Bahiya, une Marocaine conservatiste de 40 ans, rapporte El Diario. Et, à la question de savoir si elle est dérangée à la vue des gens en maillot de bain, la quadragénaire répond: "je respecte, mais je préfère ne pas voir ça". Et d’ajouter: "l’islam interdit de regarder les hommes et les femmes dénudés. C’est haram".

Cependant, il existe d’autres plages au Maroc où conservatistes et libérales, bikinis et burkinis se mélangent sans problème apparent. Pas toujours sur un pied d’égalité néanmoins, puisque celles en bikini se sentent plus scrutées.

"Tu es toujours victime de regards de désapprobation, contrairement aux femmes conservatistes à qui on ne dit jamais rien", explique Leila. La jeune femme assure néanmoins ne pas être personnellement gênée par les femmes voilées à la plage, mais se dit effrayée par le fait que cela soit imposé comme la façon de s’habiller. Elle ajoute également qu’elle choisit toujours avec attention les plages qu’elle fréquente. Et si elle y part seule, elle se met stratégiquement à proximité de gens en maillots de bain.

En outre, évoquant la pétition lancée par des femmes pour une plage anti­homme à Tanger, El Diario note que la plage a été cet été un sujet de débat au Maroc. "Devraientils exister des plages où les femmes conservatistes peuvent se "dénuder" sans craindre le regard des hommes? ". A cette question, Bahiya, qui a déjà expérimenté une telle formule séparatiste dans un hôtel en Tunisie, répond que cette mesure la ferait se sentir plus libre.

Le quotidien ibérique indique enfin que c’est désormais un fait avéré: la femme est de plus en plus présente dans les espaces publiques et privés.

H24info

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