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- Publication : 20 avril 2012
Quel est le problème de ces cahiers des charges de 2M ? Est-ce leur contenu ? Ou plutôt la méthodologie retenue dans leur élaboration et leur adoption ? Ou alors, en réalité, il ne s’agit ni de contenu et encore moins de méthodologie, mais de la très forte résistance contre la volonté de réforme et celle de laisser les choses en l’état et de renforcer les positions du lobby francophone à 2M ?
Ainsi, d’un point de vue méthodologique, il est établi que la chaîne s’est impliquée dans la méthode participative adoptée par le ministre de la Communication, à travers sa direction générale qui a produit un mémorandum dont tous les points ont été – selon le ministère – retenus, essentiellement en ce qui concerne l’identité de la station. Plus que cela, les syndicats eux aussi ont été impliqués, à leur grande satisfaction. Le ministère a donc mené des discussions avec tous les intervenants, employés, direction et professionnels, afin de cerner la question dans toutes ses dimensions.
Pour ce qui est du contenu, le DG de la 2M s’est répandu dans tous les médias par des propos aussi généralistes que vagues, proférant des accusations qui n’établissent pas avec précision si l’antagonisme porte sur la langue, réellement, ou sur autre chose…
Le ministre de la Communication a été on ne peut plus clair lorsqu’il a affirmé que les cahiers des charges ont respecté l’indépendance éditoriale, la diversité linguistique, la liberté dans la créativité et l’ouverture sur les langues étrangères, précisant sur ce point précis que, selon l’article 32 du cahier, ce sont 20 à 25% du temps d’antenne qui restent réservés à ces langues étrangères. Où est donc le problème ?
Il semblerait, encore une fois, que la nature de ce problème dépasse méthodologie et contenu. Il s’agit en fait d’un conflit entre deux volontés : Celle de la réforme, qui se donne tous les moyens de sa politique, soit par la méthodologie participative soit par le contenu qui se fonde sur les dispositions constitutionnelles, et celle qui prône le statu quo, quitte à s’écarter de la légalité nationale.
Le lobby francophone a pris pour habitude de renforcer ses positions, même en dehors des lois, et le voilà qui, aujourd’hui, reproduit le même schéma de lutte et de résistance, en usant de tous les leviers à sa disposition. Et c’est pour cela que la confrontation durera et perdurera, et elle montrera au final si la constitution pourra avoir raison de ce lobby ou si, à l’inverse, celui-ci pourra dépasser les lois et continuer d’exister en les ignorant.
La lutte aujourd’hui n’oppose pas seulement le ministère de la Communication et le lobby francophone animé par la volonté de bloquer le changement… non, la bataille implique et devrait impliquer la société dans son ensemble pour qu’elle devienne partie dans le débat, politiquement, et qu’elle défende la légalité constitutionnelle, en soutenant les réformes, avant que les autres ne l’emportent.
par Bilal Talidi
ATTAJDID
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