La très discrète visite de Joaquim Chissano à Marrakech

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Joaquim Chissano, le haut responsable de l’Union africaine (UA) pour le Sahara, a fait une discrète visite à Marrakech. Vers un rapprochement des vues?

Le haut responsable de l’Union africaine (UA) pour le Sahara, Joaquim Chissano, était présent  le 8 avril à Marrakech à l’occasion de la Ibrahim Governance Week.  Une visite qui s’est faite en toute discrétion puisque le Mozambicain n’est pas intervenu durant l’événement tandis que son nom était absent du programme.

Cette visite peut étonner, dans la mesure où l’autorité du haut responsable de l’UA pour le Sahara n’est pas reconnue par le Maroc. Dans un communiqué publié en juillet 2014, suite à la nomination de Joaquim Chissano au poste d’envoyé  spécial de l’UA pour le Sahara, la diplomatie marocaine avait dénoncé "une prise en otage" de l’UA par "certaines parties connues pour leur antimarocanisme primaire" tout en affirmant que "le différend régional au sujet du Sahara marocain est du ressort exclusif de l’ONU".

Dans un courrier adressé au mois de mars à l’UA, le royaume avait  réaffirmé sa position en encourageant les « organes de l’Union » à « soutenir le processus de résolution (du différend du Sahara, ndlr) » mis en place par l'ONU. Cette missive avait pour but de justifier l’absence du Maroc à la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA durant laquelle Joaquim Chissano a été promu  au poste de haut responsable de l’UA pour le Sahara alors qu’il était jusque-là envoyé spécial de l’UA pour le Sahara. Une promotion qui n’a toujours pas fait l’objet d'une communication de la part de la diplomatie marocaine.

La présence de Joaquim Chissano pourrait  toutefois  s’expliquer par les relations qu’il entretient  avec la Fondation Mo Ibrahim.  En 2007, l’ancien président mozambicain est devenu le premier lauréat du  prix Ibrahim pour un leadership d’excellence en Afrique décerné par la fondation. Une récompense qui s’accompagne d’un chèque de 5 millions de dollars ainsi que le financement, à hauteur de 200 000 dollars annuels sur une période de dix ans,  de projets d’intérêts publics et des bonnes causes soutenues par les lauréats. A ce titre, le directeur exécutif de la Fondation Mo Ibrahim chargé de la liaison avec les gouvernements et institutions, Aboulie Janneh, affirmait dans un entretien accordé à Telquel.ma que des contacts réguliers étaient établis avec les lauréats tout en assurant que certains d’entre eux étaient « présents » lors de « Mo Ibrahim Foundation Governance Week » qui se tient actuellement à Marrakech.

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